Marko Sosič

Roman • Balerina balerina

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Marko Sosič sonde les cœurs de ses personnages par la voix innocente d’une enfant handicapée mentale, qui observe avec des yeux effarouchés le quotidien de sa famille, Slovènes modestes des environs de Trieste, dans l’Italie des années 1960. Elle décrit la tristesse et la beauté du monde qui l’entoure dans une langue poétique et avec une pureté dans l’expression qui nous touchent au plus profond.

Premier roman de Marko Sosič, Balerina, Balerina paraît en Slovénie en 1997 et commence à être traduit en 2005. Il est rapidement sélectionné pour faire partie du projet européen « 100 romans slaves », imaginé par plusieurs éditeurs de onze pays de langue slave, aux côtés d’auteurs russes, macédoniens, serbes, etc., dont certains déjà traduits en France.

Plusieurs prix ont récompensé ce roman :
 Prix Vstajenje (« résurrection ») à Trieste en 1998
 Mention spéciale du prix Umberto Saba (Trieste) en 2005
 Prix de la ville de Salo en 2005

Extrait
« J’aperçois des papillons, soudain. Beaucoup de papillons, bleus comme le matin, comme maman quand elle ouvre la porte et qu’elle regarde dans la chambre. Alors elle est bleue, dans le matin, parmi les papillons. Je me tourne vers eux et je continue à marcher (...). Ils sont comme ceux de ma robe. J’ai peur que ce soient justement ceux-là. Maman laisse parfois l’armoire ouverte et moi, j’ai toujours peur quand l’armoire est ouverte, parce que les papillons pourraient se sauver dans la chambre, dans l’escalier jusqu’à l’entrée, dans la cuisine, et ensuite ils pourraient se cogner à la fenêtre parce qu’ils voudraient aller dans la cour. Les papillons ne savent pas ce qu’est une porte. Maman dit qu’on ne peut sortir que par une porte, par une porte ouverte. Je le sais. Les papillons ne le savent pas. Mais si ce sont eux, si ce sont les miens, ceux qui volètent autour de moi, cela veut dire qu’ils ne se sont pas cognés à la fenêtre, qu’ils ont trouvé la porte et, s’ils ont trouvé la porte, ils reviendront aussi par la porte. Ce soir ils seront de nouveau dans l’armoire, sur ma robe. Si la porte est fermée. »

Marko Sosič, Balerina balerina, traduit du slovène par Zdenka Štimac, éditions franco-slovènes, 2013, 130 pages.

  • Prix : 15,00 
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