La nouvelle de la mort de sa mère surprend l’écrivain à Budapest et devient l’occasion d’ouvrir une boîte noire émotionnelle. De fragments de souvenirs en portraits esquissés avec sensibilité, c’est toute l’histoire de l’Istrie du XXe siècle, depuis le grand incendie de Salonique en 1917 jusqu’à nos jours, en passant par l’implosion de l’ex-Yougoslavie dans les années 1990, qui se trouve revisitée à travers les événements, les vies ordinaires ou extraordinaires de ceux qui se sont succédés sur cette terre, et la trace qu’ils ont laissée dans l’esprit du narrateur. L’histoire de pays, de villes, d’hôtels, de chemins de fer qui n’existent plus. De familles détruites et de personnes disparues.
Ce roman empreint de poésie mêle réflexions intimes, réalité historique et mémoire collective, dessinant ainsi un paysage politique, social et géographique mouvant. Avec un sens parfait du détail, Dragan Velikić orchestre une polyphonie claire et pleine de sens portée par un style brillant.
Traduit du serbe par Maria Bejanovska.