Le poète Grégory Rateau viendra présenter son recueil Le Pays incertain à la librairie française Kyralina de Bucarest le 29 Novembre 2024 de 19h00 à 20h00. Pour cette occasion, il a invité à ses côtés la poétesse roumaine et francophone Magda Cârneci qui présentera quant à elle son recueil en français Trans-neuronal, aux éd. Transignum. Nous vous convions à ce dialogue croisé et fraternel sur la poésie d’hier et d’aujourd’hui.
Pour en savoir plus sur l’évènement.
Grégory Rateau est né en 1984, il a grandi dans la banlieue parisienne et vit actuellement en Roumanie où il dirige un média (Le Petit Journal). Il est l’auteur d’un récit de voyage traduit en roumain chez Polirom, Hoinar prin Romania et d’un premier roman, Noir de soleil chez Maurice Nadeau ainsi que de plusieurs recueils primés (lauréat du Prix Amélie Murat et du Prix Renée Vivien 2023, finaliste du grand Prix Robert Ganzo du Festival Étonnants Voyageurs). Il publie dans les plus importantes anthologies françaises (au Castor Astral, chez Bruno Doucey et bientôt chez Seghers), dans une quarantaine de revues internationales et lit ses poèmes sur scène invité par les Maisons de la poésie et les festivals (Sémaphore, Voix vives de méditerranée en méditerranée...).
Son recueil de poésie Le Pays incertain, à la Rumeur libre éditions, a été récompensé du Prix Rimbaud 2024 de la Maison de poésie. Dédié à la jeune création poétique, tous les ans, il était décerné par la Fondation Émile Blémont (reconnue d’utilité publique) à un jeune poète de 18 à 25 ans, mais a désormais évolué, saluant l’aspect novateur d’une œuvre.
"Une gerbe incandescente que l’on attendait depuis Rimbaud, Vaché, Desnos, Jouffroy et Borer." Sylvestre Clancier, président de la Maison de poésie.
La remise du prix aura lieu le 5 décembre à la Maison de Poésie, 11 bis rue Ballu 75009 Paris de 18H à 20H (à l’Hôtel Blémont).
Préface d’Alain Roussel :
« Loin des gesticulations littéraires et des célébrations de salon, il y a encore aujourd’hui une poésie qui sent le soufre, qui brûle la pensée et les nerfs, qui vous jette, haletant et hagard, sur des chemins inconnus où l’on marche avec « des sacs remplis de colère » et dont parfois, mentalement ou physiquement, on ne revient pas, tels Nerval, Crevel, Duprey, Bosc, Rodanski, Artaud, Prevel. Ces « suicidés de la société » n’écrivent pas pour écrire, mais pour ouvrir des brèches dans l’être et dans la vie, avec le couteau du désespoir et de la révolte. Souvent, on les rejette comme des pestiférés. On ne les entend pas. On ne les écoute pas. Il est vrai qu’ils ne parlent pas pour l’audience et les honneurs, mais pour quelques-uns, poètes et lecteurs qui forment ainsi une « société secrète de l’écriture », comme l’écrivait naguère le regretté Alain Jouffroy.
Si Grégory Rateau fait référence et rend hommage à Jacques Prevel, poète largement méconnu, c’est dans l’esprit d’un compagnonnage posthume. Se reconnaissant des affinités, l’impression d’être lui aussi un « paria de naissance », il entremêle au fil des textes son destin au sien. Il y a ce même constat, implacable : la vie n’est pas la vie, du moins elle n’est pas ce qu’elle devrait être. Et il y a cette impuissance à pouvoir la changer, Rimbaud l’avait si bien compris. Que reste -t-il aux désœuvrés de l’existence ? Les paradis artificiels, l’alcool, qui aident à fuir pendant quelques heures. Et puis il y a la poésie qui, à défaut de transformer le monde, a le pouvoir de révolutionner le regard. C’est cette voie qu’arpente Grégory Rateau. Il peut y exprimer sa compassion pour les damnés baptisés par la poisse, sa colère contre tous ces rois vaniteux de la culture, assis sans le savoir sur des trônes de paille, sa rage, sa révolte et sa soif absolue. Désespéré ? Certes ! Mais un homme qui crie son désespoir dans une société à bout de souffle est un homme vivant parmi les morts. »