Spiru Fuchi

Poèmes illustrés • Vlahomania

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Blâstem mare s’aibâ-n casâ / Cari di limba-a lui s’alasâ
[Que la malédiction s’abatte / Sur la maison de celui qui abandonne sa langue],

écrivait Constantin Belimace en 1888 à l’intention des armãni di eta toatã [Aroumains depuis toujours]

Un siècle plus tard, Spiru Fuchi, né à Andon Poçi près de Gjirokastër en 1964, renoue à sa façon avec l’imprécation. Cependant, ni le ton ni le registre ne sont les mêmes, la langue aroumaine, aujourd’hui plus menacée que jamais d’extinction, étant chez lui un combat, parfois contre soi-même, sans concessions

Le peuple mort
de la partie de la clepsydre enfouie sous la terre attend
que le poète, tête en bas,
les pieds plongés dans l’air glacé,
allume la fantaisie du monde mort
avec la flamme des promesses non tenues [...].

Edition bilingue.