Tulcea (Roumanie)

Pelicam 2018 : 7e édition du festival du film environnemental dans le Delta du Danube

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Le festival Pelicam est le seul événement cinématographique de Roumanie à être axé sur la thématique de l’environnement. Pelicam fait partie depuis 2013 du réseau international Green Film Network et a lieu à l’entrée de la réserve de biosphère du delta du Danube. Les films présentés proviennent des quatre coins de la planète et ont pour vocation à sensibiliser le public à des pratiques dangereuses, mais aussi, et dans une logique positive, de valoriser des initiatives exemplaires en matière de respect de l’environnement.

Le festival aura lieu du 21 au 24 juin aux quatre coins de la ville de Tulcea : dans le centre culturel Jean Bart et le musée d’art de la ville, sur la grande place et dans les écoles de la ville, au bord du Danube, sur les rives du lac Ciuperca et sur les pentes du monument dominant le Danube et le Delta.
Depuis 2012 ont notamment participé au festival des réalisateurs comme Cristi Puiu, Dominique Marchais, Jean-Paul Jaud ou Thomas Ciulei, l’ancien Commissaire européen à l’agriculture Dacian Ciolos, ou encore le quadruple champion olympique et neuf fois champion du monde de canoë-cayak Ivan Patzaikin, ainsi que Margaret Parson la directrice du département film à la National Film Gallery des Etats-Unis.

Les immanquables de Pelicam 2018

 Un film d’ouverture ambitieux et superbe, Genesis 2.0 (2018, Suisse), documentaire réalisé par Christian Frei, nominé aux Oscars il y a quelques années pour War photographer. Genesis 2.0 a remporté le prix World Cinema au prestigieux festival de Sundance en début d’année et présente l’âpreté de la vie d’un groupe de chasseurs de défenses de mammouths dans les vastes plaines des Iles de Nouvelles Sibérie, archipel russe dans l’océan Arctique. Ces chasseurs, descendants des autochtones de la région, adeptes du chamanisme et croyant aux esprits de la nature, espèrent vendre à des intermédiaires avides de profit le fruit de leur dangereux labeur. Leurs découvertes, enfouies depuis des milliers d’années, font fantasmer, à des milliers de kilomètres de là, les chercheurs en génétique. Eux, rêvent de ramener le mammouth à la vie et entamer la prochaine révolution, celle de la biologie de synthèse et où la vie devient une donnée.
http://www.pelicam.ro/filme/geneza-2-0

 Un sublime documentaire français, Braguino, en première nationale en Roumanie. Clément Cogitore, 34 ans, réalisateur et artiste contemporain, est l’un des -très- grands espoirs du cinéma français. Ancien pensionnaire de la Villa Médicis (son travail d’artiste contemporain fait l’objet de régulières expositions au Palais de Tokyo, au Centre Georges Pompidou ou encore MoMA de New York), ses précédents films ont été primés à la Semaine de la Critique à Cannes, ainsi qu’à Locarno et lui ont valu de remporter le prix du Meilleur premier film français décerné par le Syndicat Français de la critique de cinéma et de se voir nominé pour le César du meilleur premier film.
Sorti en France en novembre dernier Braguino est sans nul doute l’un des documentaires événements de l’année dernière.

Synopsis :
Au milieu de la taïga sibérienne, à 700 km du moindre village, se sont installées 2 familles, les Braguine et les Kiline. Aucune route ne mène là-bas. Seul un long voyage sur le fleuve Ienissei en bateau, puis en hélicoptère, permet de rejoindre Braguino. Elles y vivent en autarcie, selon leurs propres règles et principes. Au milieu du village : une barrière. Les deux familles refusent de se parler. Sur une île du fleuve, une autre communauté se construit : celle des enfants. Libre, imprévisible, farouche. Entre la crainte de l’autre, des bêtes sauvages, et la joie offerte par l’immensité de la forêt, se joue ici un conte cruel dans lequel la tension et la peur dessinent la géographie d’un conflit ancestral.
http://www.pelicam.ro/filme/braguino-2

 Un « Pelicam Talks » très attendu, sur le véritable prix de la nature. La nature nous offre d’innombrables bénéfices sans lesquels la vie ne saurait être possible. Nous considérons ceux-ci généralement comme acquis et gratuits, sans les apprécier à leur juste valeur. Est-il avisé de penser que la reconnaissance des bénéfices économiques que nous offrent la nature constituerait un pas vers une protection adéquate de l’environnement ou bien que celle-ci ouvrirait encore davantage la voie vers la transformation de la nature en une marchandise comme les autres ? Question à laquelle vont tenter de répondre à Pelicam Dan Veldhuizen, réalisateur du film Backlight – How expensive is nature (2017, Pays-bas), film projeté cette année dans le cadre de la compétition Fresh Perpectives, et le professeur Dan Cogălniceanu, spécialiste en services rendus par l’environnement. Autre film présenté à Pelicam 2018 apportant là aussi un élément de réponse : Who owns nature (2018, Allemagne, Canada), proposé cette année dans la grande compétition.

Pelicam est plus que de simples projections de film. Chaque année, et en organisant les débats Pelicam Talks, le festival se propose de répondre aux nombreuses questions posées dans les films présentées durant le festival.
Deux autres Pelicam Talks sont organisés cette année, sur les thèmes de « climat et avenir » et sur « la valeur des déchets ». Tous seront modérés par Diana Meseşan, journaliste à la publication Scena 9.

 Un concert de Moonlight breakfast et nouvelle étape, à Pelicam, du projet la forêt n’est pas un film muet initié par Greenpeace Roumanie sur sa plateforme Uncut.ro.
Moonlight breakfast va ainsi lancer lors de ce concert Pelicam un titre inédit utilisant les sons des forêts vierges de Roumanie, accompagné d’un vidéo-clip. Le but du projet musical Uncut étant de sensibiliser en musique le grand public au phénomène des déforestations ayant lieu dans les Carpates roumaines ainsi qu’attirer l’attention des autorités sur la richesse de ce patrimoine. En 2017, Greenpeace Roumanie a réalisé uné étude au niveau national démontrant qu’existaient encore 300.000 hectares de potentielles forêts vierges dans le pays. Les dernières estimations officielles réalisées par l’état roumain dataient de 2005. Plusieurs groupes roumains participent au projet Uncut.ro dont c’est la première collaboration avec Pelicam.

 Une projection de Untitled (2017, Autriche), dernier film du regretté Michael Glawogger. Primé dans les plus grands festivals du monde entier, le réalisateur autrichien est décédé de la malaria il y a quatre ans au Libéria lors du tournage du film, projet cinématographique unique à tous points de vue. Terminé par la monteuse du film, Monica Willi, à partir des rushs réalisés durant de longs mois dans les Balkans, en Italie et en Afrique du nord et de l’ouest, Untitled se voulait un voyage initiatique à la rencontre des heureux hasards, un film sans scénario et titre prédéfini.
Précédents films de Michael Glawogger, Slumming avait notamment été sélectionné en compétition officielle à la Berlinale 2006, tandis que Whore’s glory qui traitait de la prostitution au Bangladesh, au Mexique et en Thaïlande avait remporté le prix spécial du jury à la Mostra de Venise 2011. Untitled sera présenté en compétition officielle et en première nationale à Pelicam.
http://www.pelicam.ro/filme/fara-titlu