Les journalistes et associations de presse font savoir aux citoyens du monde et aux institutions internationales que les autorités serbes sont entrées dans une nouvelle phase particulièrement sévère de répression de la liberté des médias et d’intimidation des journalistes, dont le but est de faire taire toute voix critique et de détruire le rôle de contrôle des médias.
En l’espace de deux jours, plusieurs événements alarmants sont survenus. Le portail du site du Réseau d’investigation sur le crime et la corruption (KRIK) et son rédacteur en chef ont été l’objet d’attaques effrayantes de la part d’un des partis de la coalition au pouvoir, le Mouvement des socialistes, et de certains médias à propos de la publication d’articles concernant l’appartement du ministre de la Défense, Aleksandar Vulin. L’un des plus important hebdomadaires locaux du pays, les Vranjske Novine, a été fermé sous pression politique et son propriétaire et rédacteur en chef, Vukašin Obradović, a entamé une grève de la faim. Les journalistes Antonella Riha, Nataša Mijušković et Jelena Obucina, ont été attaquées par le tabloïd Informer.
Ces événements de nature différente ont un dénominateur commun clair : le gouvernement demande aux institutions d’Etat et aux médias qui lui sont proches d’en finir avec les médias « qui ne sont pas convenables ». Le manque de réaction des citoyens et des organisations nationales et internationales de la société civile a pour résultat que la pression sur la liberté de la presse ne cesse de grandir.
Les associations de journalistes et de médias appellent les citoyens et les organisations de la société civile à s’impliquer plus largement dans la lutte pour la défense de la liberté de la presse et du droit d’expression, car cela ne concerne pas seulement les professionnels des médias, mais cela représente bien une condition première pour tout processus démocratique et la défense des droits humains. Nous appelons les organisations internationales à cesser de fermer les yeux et d’ignorer les graves problèmes que les journalistes et les médias de Serbie doivent affronter pour la protection des valeurs démocratiques pour lesquelles ils sont engagés.
Union indépendante des journalistes de Serbie (NUNS)
Union indépendante des journalistes de Voïvodine (NUNV)
Association des médias électroniques indépendants (ANEM)
Association des médias locaux LocalPress
Association des médias en ligne (AOM)
Cet article est produit en partenariat avec l’Osservatorio Balcani e Caucaso pour le Centre européen pour la liberté de la presse et des médias (ECPMF), cofondé par la Commission européenne. Le contenu de cette publication est l’unique responsabilité du Courrier des Balkans et ne peut en aucun cas être considéré comme reflétant le point de vue de l’Union européenne.