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Nos coups de coeur
• Courants noirs. Oeuvre poétique complète de Nikos Kavvadias, Signes et balises, 2022, 400 pages, 25 euros

Sous le titre Courants noirs. Oeuvre poétique complète sont rassemblés les trois recueils Marabout, Brume et Traverso que Nikos Kavvadias avait fait paraître ou avait conçus de son vivant, ainsi que tous ses poèmes parus en revue ou inédits (retrouvés dans des archives), en une édition bilingue grec-français, sous la plume de Pierre Guéry qui signe également la préface et les notes. Un glossaire « Les lieux de Nikos Kavvadias » complète l’ensemble.
Un volume tout à fait exceptionnel, qui permet dès lors au public francophone d’avoir à sa disposition l’oeuvre entière de ce grand écrivain. Nikos Kavvadias (1910-1975) était un poète et écrivain grec, aussi un marin au long cours, qui a passé le plus clair de sa vie sur les mers du globe.
Traduit par Pierre Guéry.
• Jurica Pavičić • La femme du deuxième étage, éditions Agullo, 239 pages, 2022, 21,5 euros

C’est l’histoire de Bruna, qui tombe amoureuse de Frane, un beau marin. Ils se marient et emménagent au deuxième étage de la maison familiale. Au premier vit la redoutable Anka, la mère de Frane. Trois ans plus tard, Bruna est à la prison de Požega, où elle purge une longue peine pour le meurtre de sa belle-mère…
La Femme du deuxième étage est l’anatomie d’une tragédie dans laquelle des gens ordinaires deviennent acteurs de la rubrique faits divers. À la recherche des ressorts du drame, l’écrivain s’enfonce dans la peau de son héroïne et explore les circonstances qui ont conduit au meurtre. Excellent chroniqueur et critique de la réalité sociale, Jurica Pavičić traite des mutations d’une société en transition et de leur impact sur le microcosme d’une famille, sur fond d’images idylliques de la Méditerranée.
• Filles de l’Est, femmes à l’Ouest, éditions Intervalles, 2022, 176 pages, 21 euros

L’imaginaire occidental sur ce qu’a été le monde derrière le rideau de fer est très empreint de ce qu’ont donné à entendre les hommes, et ces derniers, surtout les générations de dissidents des années 1950, 1960, 1970 ont souvent raconté ce qu’on attendait d’eux : l’horreur, l’absence de liberté, la grisaille, l’empêchement…
Nous sommes nombreuses à venir de ce monde-là et à écrire en français. Ce qui saute aux yeux dans ces écritures, c’est le récit d’enfances heureuses, à contrepied de ce que la génération des Kundera a porté. Nous retrouvons beaucoup de facétie, d’humour, de tendresse et de joie dans nos souvenirs. Tisser ensemble un patchwork ouvre d’autres grilles de lecture, politiques et esthétiques, permet de poser d’autres regards, et fait de nos souvenirs un terreau littéraire riche, moins binaire. Ces récits sont autant d’entrées sur les questionnements féministes, identitaires, militants qui agitent le pays où nous avons choisi de vivre.
• Yánnis D. Yérakis, Pêcheurs d’éponges, Cambourakis, 2022, 160 pages, 10 euros

Au soir de sa vie, Yánnis Yérakis (1887-1971), ancien plongeur nu pour la pêche aux éponges, ressent l’impérieuse nécessité de témoigner pour les générations futures. Natif de la petite île grecque de Kalymnos (Dodécanèse), il a connu dans sa jeunesse la pauvreté, l’exil forcé dans les bagnes industriels pour enfants de la Russie d’autrefois, à Saint-Pétersbourg, puis les drames de la révolution d’Octobre.
« Je sais qu’on a déjà écrit sur les pêcheurs d’éponges, les requins, les scaphandriers, mais toujours sous forme de récits ou de romans de deuxième ou troisième main. C’est une chose d’écouter une histoire, une autre de la voir, de la vivre et d’en subir les conséquences. […] Cela m’oblige à mettre [ces faits] par écrit pour ne pas les emporter avec moi et les faire disparaître. »
Des romans
• Sonia Ristić, Triptyque en ré mineur, éditions Intervalles, 2022, 272 pages, 19 euros

Belgrade, années 1970. Milena, une jeune scénariste, entame une relation épistolaire avec Sam, l’un des deux Américains qu’elle a rencontrés lors d’un séjour à Paris. Berlin, années 1930. Clara, fille unique d’un couple d’avocats juifs et Lily, sœur aînée d’une famille ouvrière, se rencontrent et tentent de s’aimer. France, 2020. En plein confinement, une romancière parisienne endeuillée reçoit une cantine remplie des lettres de Milena.
• Semezdin Mehmedinović, Le matin où j’aurais dû mourir, traduit du bosnien par Chloé Billon, Marseille, Le Bruit du Monde, 2022, 228 pages, 22 euros

Mehmed aurait dû mourir à cinquante ans d’une crise cardiaque. Grâce à sa femme, Sanja, les secours arrivent à temps. Il devra cependant suivre un traitement qui pourrait altérer sa mémoire. Lui qui un jour a dû fuir son pays et y laisser une partie de son passé ne peut supporter cette idée. Il décide de se rendre avec son fils à Phoenix, Arizona, la ville où ils se sont réfugiés vingt ans plus tôt afin d’y consigner ensemble leurs souvenirs. Dans ce texte inspiré par la vie de l’auteur, la guerre, l’exil et la maladie malmènent des personnages inoubliables que l’amour et l’art sauvent à jamais du désastre.
Semezdin Mehmedinović est né en 1960 à Kiseljak, en actuelle Bosnie-Herzégovine. Journaliste et écrivain, il a été très actif durant le siège de Sarajevo et a notamment fondé en 1992 l’hebdomadaire HB Dani, pour « donner une voix à la démocratie et au pluralisme en temps de génocide ». À la fin du conflit, il s’envole vers les États-Unis où il a vécu plus de vingt ans. Il est de retour en Bosnie et vit de nouveau à Sarajevo.
• Goran Marković, Le trio de Belgrade, Plan B éditions, 2022, 276 pages, 18 euros

À la fin des années 1940, Lawrence Durrell (1912-1990), attaché près l’ambassade du Royaume-Uni à Belgrade, entretient une relation amoureuse avec la femme d’un haut responsable qui se retrouve bientôt relégué sur l’île-prison de Goli Otok. Lorsque l’épouse de celui-ci subit le même sort, Durrell fait tout son possible pour la sauver et venir en aide à leur fi lle Mila désormais privée de ses deux parents. Avec des références au Quatuor d’Alexandrie, le grand oeuvre de Durrell, Goran Marković raconte, par le procédé du collage, une histoire poignante dans la Yougoslavie du début des années Tito.
Goran Marković, né le 24 août 1946 à Belgrade, est réalisateur, dramaturge, acteur et écrivain. Il a réalisé une douzaine de longs-métrages. Son film Tito et moi a obtenu la Coquille d’argent au festival de San Sebastián en 1992.
• Bekim Sejranović, Ton fils Huckleberry Finn, traduit par Chloé Billon, éditions Intervalles, Paris, 376 pages, 22,90 euros

Ton fils Huckleberry Finn est une odyssée fluviale de 24 heures à la recherche d’un père introuvable. Un père qui a voulu bien faire en revenant d’Australie pour passer un peu de temps avec son fils sur la Save, ce cours d’eau mythique des Balkans.
Bekim Sejranović (1972-2020) a vécu en Bosnie-Herzégovine, en Norvège, en Slovénie et en Croatie. Ses œuvres sont notamment traduites en norvégien, anglais, slovène, macédonien, allemand, tchèque, italien et polonais.
Photos et livres illustrés
• Photographie | Niels Ackermann et Sébastien Gobert • New York, Ukraine, Éditions Noir sur Blanc, 2021, 204 pages, 27 euros.

Le photographe Niels Ackermann et le journaliste Sébastien Gobert sont des arpenteurs amoureux de l’Ukraine. Ils nous emmènent en voyage dans le Donbass, dans la ville de Novhorodske, autrefois appelée New York. À quelques kilomètres de la ligne de front, en plein cœur du conflit russo-ukrainien, ils rencontrent les habitants, les écoutent, les regardent, partagent un peu de leur quotidien. Tous décrivent leur lutte pour continuer à vivre librement sur ces terres qui les ont vus naître.
• Christos Chryssopoulos, Athènes - Disjonction, Signes et balises, traduit du grec par Anne-Laure Brisac, Paris, 2016, 96 pages, 14,50 euros

Athènes, ville en crise, ville humaine, et trente-cinq photographies pour en explorer les bas-fonds, les parkings abandonnés, les bureaux souterrains. Mais Athènes-Disjonction, c’est aussi Athènes mise au grand jour, avec ses lumières, ses mouvements de foule et ses façades. Les photographies sont autant d’instantanés d’une ville en contradiction. Avec inquiétude, mais non sans tendresse, Christos Chryssopoulos nous découvre la ville jusque dans ses souterrains. La nature sauvage coexiste avec le béton, il y a de la poésie dans les terrains vagues.
• Grégor Marchal, Itinéraire d’un officier français du front d’Orient en Albanie, Éditions Verlhac, Paris, 2018, 133 pages, 25 euros

Cet ouvrage est l’occasion de mettre en lumière un épisode inconnu du front d’Orient en Albanie. Le lieutenant Silhol, du 17e escadron du Train et des équipages militaires nous a laissé un témoignage photographique unique et rare de son séjour en Albanie en 1918. Il participe aux grandes offensives victorieuses de l’été 1918 sur le front d’Orient qui précipitent la signature de l’armistice avec la Bulgarie, puis celle avec l’Autriche-Hongrie bien avant celle de novembre avec l’Allemagne.
Un long travail de recherche a permis de dater les 160 photos qu’il a réalisées pendant ce conflit. La plupart des soldats représentés et tous les lieux ont été identifiés.
Des BD et des romans graphiques

Florentina Postaru et Serge Bloch - Heureux qui comme mon aspirateur...
La Roumanie, années 80. Florentina Postaru avait 13 ans à la chute de Ceausescu. Aujourd’hui en France, elle fait le récit d’une jeunesse sous la dictature, suivie de la découverte de la société d’opulence occidentale. Rien n’est triste ici, mais tout est poignant. L’auteure l’affirme, son pays aime rire et elle a souhaité avec un humour très roumain, nourri de dérision, de légèreté et d’ironie, évoquer ces années terribles. Les dessins de Serge Bloch, en font un « récit graphique » exceptionnel.
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