Monténégro : le journaliste Jovo Martinović condamné à 18 mois de prison ferme

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Journaliste d’investigation, Jovo Martinović s’est vu infliger une peine de 18 mois de réclusion criminelle pour avoir voulu enquêter sur le trafic d’armes dans les Balkans. Reporters sans frontières (RSF) condamne un verdict inique et appelle les institutions internationales à réagir pour ne pas cautionner une flagrante violation de la liberté d’informer.

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Par Reporters sans Frontières

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La cour suprême du Monténégro a condamné le 15 janvier 2019 le journaliste monténégrin Jovo Martinović à 18 mois de prison pour trafic de marijuana et association de malfaiteurs malgré des preuves accablantes montrant que les liens du journaliste avec le crime organisé étaient uniquement liés à son activité professionnelle.

Jovo Martinović, qui a passé près de 15 mois en détention, effectuait des recherches pour la société de production française CAPA Presse sur le trafic d’armes dans les Balkans, quand il a été arrêté le 22 octobre 2015.

« RSF dénonce un verdict inique et regrette que la cour suprême n’ait pas pris en compte les éléments de preuve et les témoignages qui disculpaient le journaliste pendant les trois années de procédure », déclare Pauline Adès-Mével, responsable de la zone union européenne et Balkans de RSF. « L’extrême lourdeur de la peine infligée à Jovo Martinović est un nouveau signe du recul du Monténégro en matière de liberté des médias et de respect de l’état de droit au moment où le pays aspire officiellement à rejoindre l’Union européenne. »

Pendant toute la durée de la procédure, le Monténégro a violé son obligation de respecter la liberté d’informer et enfreint le droit du journaliste à un procès équitable, renforçant le sentiment que la justice et les procureurs étaient soumis à des intérêts politiques.

RSF appelle aujourd’hui l’ensemble des organisations internationales et des gouvernements occidentaux à dénoncer ce verdict et à apporter son soutien au journaliste qui fera appel de cette décision.

Le Monténégro occupe aujourd’hui la 103e place sur 180 pays au Classement mondial 2018 de la liberté de la presse établi par RSF.