Un Courrier des Balkans plus nécessaire que jamais

C’est la rentrée, et le Courrier des Balkans sera plus que jamais présent pour rendre compte de ce qui se passe, de ce qui se dit, de ce qui se ressent, de ce qui s’espère, de ce qui se rêve dans tous les pays d’Europe du Sud-Est. Lettre à nos lecteurs et lectrices.

L’équipe du Courrier des Balkans presque au complet, juin 2019

C’est la rentrée, et le Courrier des Balkans sera plus que jamais présent pour rendre compte de ce qui se passe, de ce qui se dit, de ce qui se ressent, de ce qui s’espère, de ce qui se rêve dans tous les pays d’Europe du Sud-Est.

Des échéances importantes se présentent, législatives anticipées au Kosovo le 6 octobre, élection présidentielle en Roumanie les 10 et 24 novembre, et présidentielle aussi en Croatie en fin d’année, sans oublier l’arlésienne d’un accord entre Belgrade et Pristina… Dans le même temps, la « stabilité » dont se réclament tant les dirigeants européens est plus illusoire que jamais. En Albanie, l’opposition se trouve désormais à l’écart de toutes les institutions, en Serbie, elle annonce déjà qu’elle boycottera le prochain scrutin, prévue en 2020.

À propos de l’Europe, justement, la nouvelle Commission qui va se former cet automne aura-t-elle quelque chose de neuf à proposer aux pays des « Balkans occidentaux » ? Reparlera-t-on d’élargissement quand la tragi-comédie du Brexit sera enfin soldée ? Si les dirigeants des Balkans, les Vučić, Dodik et autres Thaçi en tête, entrent un jour dans l’Union, il ne faut pas se faire d’illusions : « leur » Europe ressemble plus à celle de Viktor Orban ou à celle des Polonais du PiS qu’à un projet démocratique d’ouverture sur le monde. C’est une Europe identitaire des frontières et des barbelés qui se prépare, une Europe fermée sur elle-même.

C’est d’ailleurs la vocation de frontière de l’Union, de première ligne de défense de la « forteresse européenne » que beaucoup attribuent aux Balkans. Jamais la région n’a autant consommé de mètres linéaires de fil de fer barbelés que ces dernières années. Des milliers de réfugiés sont toujours bloqués en Bosnie-Herzégovine et, tandis que la traversée de la Mer Méditerranée est toujours plus difficile, plus périlleuse, la « route des Balkans » pourrait bien vite revenir à la une de l’actualité… L’Union verse déjà de très fortes sommes aux pays d’Europe du Sud-Est pour tenter de retenir les exilés en Grèce, en Serbie, en Bosnie-Herzégovine.

On sait par ailleurs que les citoyens des Balkans, fatigués d’attendre que l’Europe vienne à eux, ont décidé d’aller en Europe. À pied s’il le faut. Le grand exode qui vide la péninsule va se poursuivre et s’accélérer, menaçant de désertification des régions entières, mettant en péril la survie même des États déjà membres de l’UE, comme la Bulgarie, la Croatie et la Roumanie, ou seulement encore candidats.

Mais nous ne parlerons pas que de cela, tant s’en faut ! Fidèle à sa vocation d’origine, le Courrier des Balkans sera à l’écoute des questionnements mais aussi de l’impressionnante créativité des sociétés d’Europe du Sud-Est. Nous consacrerons plus de place que ces dernières années aux alternatives qui s’inventent, de Ljubljana jusqu’à Chișinău, et aux nouvelles expressions culturelles.

Cet automne, le Courrier des Balkans va avoir 21 ans – est-ce « l’âge de raison » ? C’est en tout cas une bonne raison pour être encore plus ambitieux, encore plus convaincus que les Balkans ont beaucoup de choses à dire à tous les citoyens d’Europe !

Cette année, nous comptons encore plus que d’habitude sur vous, lecteurs, sur votre engagement, sur vos passions :

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La rédaction du Courrier des Balkans.