C’est un texte essentiel pour comprendre les mentalités albanaises. Code coutumier conservé par la traduction orale, le Kanun a été mis par écrit par le franciscain Shtjefën Gjeçovi (1874-1929). Le texte est attribué au prince Lekë III Dukagjini (1410-1481).
Dans les montagnes du nord de l’Albanie, où n’existait pas d’autorité étatique, le Kanun visait à réguler l’ensemble de la vie sociale, servant de base aux relations entre personnes. Contrairement aux idées reçues, il n’évoque pas que le sujet de la vendetta, la gjakmarria, la reprise de sang. Il cherche à limiter et à encadrer celle-ci, en proposant des solutions à tous les types de conflits qui peuvent surgir entre les personnes et les familles.
Très souvent invoqué, parfois détourné, rarement bien connu à l’étranger, le Kanun de Lek Dukagjin représente un document historique et ethnographique essentiel.
Le texte est divisé en douze sections : l’Église ; la famille ; le mariage ; la maison, le bétail et la propriété, le travail ; les dons ; la parole ; l’honneur ; les dommages ; le Kanun contre les délits ; le Kanun judiciaire ; privilèges et exemption.
La traduction de Christian Gut, lisible et abordable, constitue la seule version française disponible de ce document. Elle a été publiée en 2000 par les éditions Dukagjini de Pristina, et elle est disponible en exclusivité sur le site du Courrier des Balkans.