Le Courrier des Balkans rejoint le Collectif pour un nouveau journalisme international

Huit médias francophones lancent aujourd’hui un « Manifeste pour un nouveau journalisme international ». Ce collectif entend promouvoir l’indépendance éditoriale pour offrir une couverture précise et nuancée de l’actualité.

Par le collectif du manifeste pour un nouveau journalisme international

Nous sommes porteurs d’un modèle nouveau pour le journalisme international. Le déclin progressif de la presse de référence et l’érosion des moyens qui sont alloués à la couverture de l’actualité internationale nous invitent à construire des nouveaux espaces de coopération entre sites d’information indépendants spécialisés dans la couverture des différentes régions du globe.

L’objet de ce manifeste est de donner de la visibilité à ce nouveau modèle de journalisme international, d’en énoncer les principes structurants et d’expliciter les moyens que nous nous donnons pour garantir notre indépendance et notre réussite économique. Ce manifeste est une manière parmi d’autres de faire vivre le contrat de confiance qui nous lie à nos lecteurs.

Nos principes

Pour un journalisme international ancré : Notre travail est de relayer l’actualité de certaines régions du monde, en assumant la tension entre la diversité de nos ancrages culturels et géographiques, et le caractère commun voire universel de certains enjeux politiques et sociaux. Nous vivons ou avons vécu pendant longtemps dans les sociétés que nous chroniquons ; nous en avons souvent appris les langues, les usages, les normes, les modes de fonctionnement. Cela a un impact sur la hiérarchisation que nous faisons de l’actualité de ces régions, laquelle impose parfois de se faire à contretemps de la circulation mondiale de l’information.

Pour un journalisme international réflexif : Nous avons conscience d’évoluer et de nous inscrire dans des contextes culturels et des cadres sociaux qui nous sont étrangers ou qui le sont au lecteur, ce qui implique un examen approfondi de nos démarches éditoriales ainsi qu’un effort supplémentaire de pédagogie et de contextualisation dans le compte-rendu que nous faisons de l’actualité. Les espaces dont nous relatons l’actualité sont complexes, ce qui implique une certaine humilité dans la production d’informations. Ce travail permet de tendre vers une couverture plus fine de l’étranger, alors que cette dernière reste aujourd’hui très en surface dans les médias traditionnels. Dès lors, nous relayons autant que possible les points de vue locaux, même s’ils ne sont pas cohérents ou toujours représentatifs de nos lignes éditoriales. Enfin, nous valorisons la parole des chercheurs en sciences sociales dont nous revendiquons le compagnonnage.

Pour le journalisme d’un monde commun : Chroniquer la complexité des sociétés ne doit pas cloisonner notre appréhension du monde. D’une part, nous défendons un journalisme international qui laisse une large place à la traduction et aux regards croisés. D’autre part, nous ne renonçons pas à expliquer le chevauchement des réalités, à rapprocher des lectorats divers et à connecter entre eux les enjeux transversaux et globaux. Enfin, nous nous inscrivons pleinement dans la francophonie, que nous mettons au service de notre engagement en faveur de la diversité culturelle et linguistique dans le monde. Nous restons également ouverts à d’autres langues, européennes ou plus larges, qui permettent d’élargir notre horizon.

Nos moyens

Nos lecteurs sont notre force et notre motivation. Leur soutien, par voie d’abonnement ou de contribution financière ouverte, est la première garantie de notre indépendance éditoriale et de notre réussite économique. Le contrat de confiance passé avec nos lecteurs est fondamental : il se décline en l’assurance d’une information de qualité et d’une transparence financière totale.

Nous nous inscrivons dans l’économie sociale. Nos statuts juridiques (associations, entreprises coopératives ou solidaires de presse) ainsi que la défense du principe de lucrativité limitée (réinvestissement de nos bénéfices au service du projet collectif) nous permettent d’œuvrer sur le marché avec nos principes propres, énoncés ci-dessus.

Nous privilégions la coopération sur la compétition et les archipels éditoriaux sur la concentration des médias. Nous nous inscrivons pleinement dans l’écosystème de la presse numérique et encourageons le fourmillement d’initiatives similaires aux nôtres. Alors que les médias ont passé les deux dernières décennies à trouver seuls les solutions dans un paysage en constante évolution, nous faisons le choix de nous rapprocher pour partager nos expériences. Nous défendons un idéal d’économies d’échelle et de synergies qui ne contreviennent pas aux principes énoncés ci-dessus.

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