Par la rédaction
Marta Kos crée le scandale en réaffirmant le soutien de l’UE à Vučić
20 mars - 7h30 : Le président serbe Aleksandar Vučić s’est rendu à Bruxelles, où il a rencontré la commissaire européenne à l’élargissement, Marta Kos. Après la réunion, Vučić a déclaré que la Serbie restait déterminée à renforcer la coopération et la stabilité dans la région, tandis que Marta Kos a qualifié sur le réseau social X la réunion de « constructive ».
Ces déclarations lunaires ont suscité une vague de protestation en Serbie, où les manifestants et la société civile se sentent en général abandonnés par Bruxelles et où l’image de l’Union européenne ne cesse de se dégrader.
Les réactions ont également été très vives en Slovénie. « Marta, tu représentes l’UE. Les citoyens serbes attendent compréhension et aide, pas des déclarations insensées. Ressaisis-toi », a écrit un internaute. D’autres ont été encore plus directs : « Vous avez rencontré une personne qui, il y a moins d’une semaine, a tenté de tuer en masse des citoyens pacifiques avec une arme sonique interdite, et c’est tout ce que vous avez à dire ? »
La police a déjà utilisé une arme sonique contre des réfugiés en 2023
19 mars - 19h : Le 7 novembre 2023, environ 35 réfugiés ont paniqué et tenté de fuir un campement à Sombor après l’arrivée de la police. Un bruit strident, plus aigu qu’un coup de feu, a été entendu et, selon des informations de Birn, une arme sonique a été utilisée par les policiers. Des rapports indiquent que cette arme pourrait être un dispositif LRAD (Long Range Acoustic Device), un type de canon à son utilisé pour produire un bruit intense afin de contrôler les foules.
Cet incident fait écho à des allégations similaires concernant l’utilisation d’armes soniques par la police serbe pour effrayer les réfugiés lors d’expulsions et faciliter leur capture. En novembre 2024, un rapport du Border Violence Monitoring Group a brièvement confirmé l’utilisation d’un dispositif sonore pendant ces expulsions, ce qui a attiré l’attention sur les violations des droits des réfugiés.
Des armes soniques étaient bien déployées à Belgrade le 15 mars
11h50 : La présidente du SSP, Marinika Tepić, a partagé une photo sur X montrant un appareil ressemblant à un canon à son LRAD 450XL de la société Genasys, installé sur une jeep de la gendarmerie près de l’Assemblée nationale, lors de la manifestation le 15 mars.
Marinika Tepić a précisé que des armes soniques avaient été placées dans plusieurs zones de la ville, notamment autour du Parlement, et qu’elles étaient utilisées pour disperser la foule. Des photos circulent actuellement sur les réseaux sociaux montrant un véhicule de la gendarmerie équipé d’un canon à son.
MOŽDA IZ OVOG UGLA MALO ? pic.twitter.com/mfVf16MNbv
— Kristal Met Dejmon (@good_neighbor) March 19, 2025
Un gendarme déployé lors de la manifestation a également révélé à Danas que plusieurs canons à son avaient été déployés pendant l’événement. Il a indiqué que chaque détachement de gendarmerie dans des villes comme Belgrade, Novi Sad, Kraljevo et Niš, possédait deux de ces appareils, mais qu’ils n’avaient jusqu’à présent jamais été utilisés.
Rassemblement à Belgrade en hommage aux victimes de Kočani
18 mars - 14h : Des étudiants et des citoyens de Belgrade se sont rassemblés aujourd’hui devant l’ambassade de Macédoine du Nord, rue Gospodar Jevremova, pour rendre hommage aux victimes de l’incendie de la discothèque de Kočani. Les personnes rassemblées ont déposé des fleurs et allumé des bougies.
Manifestation étudiante et répression policière devant l’Hôtel de Ville de Novi Sad
10h : Les étudiants de l’Université de Novi Sad ont occupé hier soir le bâtiment de l’Hôtel de Ville pour empêcher la séance de l’Assemblée municipale de ce jour, qui doit adopter le budget de la ville. La police et la gendarmerie sont intervenues vers 2h20 du matin, évacuant les étudiants à coups de matraques. Miran Pogačar, conseiller municipal du GP Bravo, a été arrêté, mais sa localisation reste inconnue.
Les étudiants protestent contre la tenue de la session en ce jour de deuil national pour la tragédie en Macédoine du Nord, estimant que cela est inapproprié et une tentative d’empêcher leur expression de solidarité. Ils dénoncent les manœuvres du gouvernement pour organiser des séances à des moments sensibles, comme ce jour de deuil, et accusent les autorités de vouloir discréditer la protestation.
La séance de l’Assemblée de Novi Sad a été convoquée en urgence, violant les pratiques habituelles d’information préalable. L’ordre du jour initial de 59 points a finalement été modifié, atteignant plus de 160 points.
Des appels circulent actuellement sur les réseaux sociaux pour encourager les habitants de Novi Sad à rejoindre les étudiants.
L’UE exige une enquête transparente sur l’usage d’un canon à son contre les manifestants
17 mars - 17h30 : La Commission européenne a exprimé des préoccupations concernant l’utilisation présumée d’un canons à son contre des manifestants pacifiques en Serbie. Elle a appelé les autorités serbes à mener une enquête rapide, transparente et crédible sur ces allégations. Guillaume Mercier, porte-parole de la Commission, a souligné que les autorités doivent protéger les manifestants contre la violence, conformément aux droits de l’homme de l’UE.
La Commission européenne n’a pas voulu spéculer sur les conséquences que la situation actuelle pourrait avoir sur le parcours européen de la Serbie, mais a ajouté qu’elle suivait de près la situation, ainsi que « les manifestations en Serbie, où les gens réclamaient l’État de droit et des institutions démocratiques fortes et responsables ».
La Commission a également confirmé que le président Aleksandar Vučić se rendra à Bruxelles la semaine prochaine pour une réunion avec Ursula von der Leyen.
Arrestations à Obrenovac après des une manifestation contre des fonctionnaires locaux
16h : Après une manifestation devant la maire d’Obrenovac ce matin, la police a arrêté six personnes, suite à des incidents impliquant des jets d’œufs, des chants et des altercations physiques. Des fonctionnaires de la mairie s’étaient présentés comme des « étudiants » pro-régime dans le Parc des pionniers à Belgrade en marge de la manifestation du 15 mars, suscitant l’indignation des citoyens. Lundi matin, ils ont été accueillis par des jets d’œufs alors qu’ils se rendaient à leur travail. Cinq hommes et une femme âgée ont été arrêtés.
Manifestation contre des refus de soins après l’utilisation d’un canon à son
15h50 : Les étudiants de la Faculté de médecine de l’Université de Belgrade ont organisé à 13h une manifestation « Urgence face aux urgences » devant le bâtiment du Centre d’urgences de Belgrade (UKCS), après que de nombreux participants à la manifestation du 15 mars ont signalé des symptômes tels que nausées, vomissements et maux de tête à la suite de l’utilisation d’un canon à son, une arme interdite en Serbie en vertu de l’article 106 de la loi sur la police.
Le Centre d’urgences a démenti ces informations, les qualifiant de « propagation de la panique ». Les manifestants dénoncent le refus d’assistance médicale à certains patients. Ils exigent que des informations sur ces patients soient rendues publiques et demandent des sanctions contre les professionnels de santé responsables de ces actes.
« Nous exigeons de la Chambre médicale de Serbie que chaque professionnel de santé qui a participé au ciblage des patients, au refus de soins de santé et à l’étiquetage politique d’individus, ce qui a directement violé le serment d’Hippocrate, soit tenu responsable de ces actes », ont déclaré les étudiants.
Le camp des étudiants pro-régime a été évacué
16 mars - 14h : Le camp des « étudiants qui veulent étudier » a été évacué dans la matinée ce dimanche, au lendemain de la grande manifestation « 15 pour 15 ». Des vidéos ont été publiées sur les réseaux sociaux montrant des groupes de personnes quittant le campement et montant dans des bus. L’agence de presse Beta a rapporté de son côté que les tentes sont toujours présentes, mais que presque toutes sont vides et seuls de petits groupes de policiers patrouillent aux abords du Pionirski Park, situé entre la Présidence et le Parlement.
Quelques incidents mineurs ont eu lieu devant le Parlement aux alentours de 19h alors que la plupart des manifestants se trouvaient place Slavija. Peu après, les « étudiants en blocage » ont annoncé la fin du rassemblement pour éviter tout débordement plus sérieux.
Plus de 275 000 personnes dans les rues de Belgrade samedi
16 mars - 9h : Selon le décompte de l’ONG indépendante Arhiv javnih skupova (Archive des rassemblements pubics), entre 275 et 325 000 personnes ont manifesté samedi 15 mars dans les rues de Belgrade pour le rassemblement « 15 pour 15 ». Arhiv javnih skupova précise toutefois qu’« en raison de la taille exceptionnelle, du caractère dynamique et de la structure du rassemblement, ainsi que de la situation floue dans certaines parties de la ville, en particulier à Novi Beograd, une évaluation plus précise n’est pas possible ».
Les ministères de l’Intérieur et de la Défense ont compté entre 88 000 et 107 000 manifestants on participé au rassemblement, un chiffre repris par l’AFP dans sa dépêche de la fin de journée, ce qui a suscité des critiques.
Dans son discours public, le président Aleksandar Vučić a déclaré que le gouvernement « a compris le message » après la manifestation, tout en remarquant « l’énorme énergie négative, la colère et la rage envers les autorités ».
Si la manifestation s’est déroulée dans une ambiance pacifique et bon enfant, un incident a toutefois éclaté peu après 19h devant le Parlement, durant les quinze minutes de silence, quand un tir au canon à son a éclaté dans le centre-ville, provoquant un mouvement de panique parmi la foule.
La police a utilisé un canon à son
15 mars - 21h45 : La forte explosion qui a interrompu le silence de quinze minutes observé sur la place Slavija, provoquant la panique parmi les personnes rassemblées est un « canon à son » qui appartient au système de sécurité serbe, a déclaré à N1 Aleksandar Radić, analyste militaire. Il précise qu’il s’agit d’une arme américaine non létale, agressive et sonique, destinée à neutraliser une cible.
Les étudiants annoncent la fin du rassemblement
15 mars - 20h15 : En raison des violences qui ont éclaté devant le Parlement, les étudiants ont annoncé la fin du rassemblement. « Ce soir, nous avons une fois de plus démontré la puissance de l’unité. Les étudiants ont appelé à une manifestation pacifique à Belgrade, et vous avez répondu : toute la Serbie s’est rassemblée dans notre ville. Tout d’abord, merci pour cela.
En tant que personnes responsables, nous avons redirigé la foule de l’Assemblée vers Slavija, déterminés à éviter toute forme de violence. Cependant, alors que nous présentions nos respects en silence et envoyions un message clair, un groupe inconnu, rassemblé au Parc des Pionniers, a provoqué la violence, en lançant des pierres, des bouteilles et des pétards.
Pour votre sécurité et celle de toutes les personnes présentes, nous avons pris une décision responsable : nous avons appelé à une fin pacifique du rassemblement », précise leur communiqué.
La situation se tend devant le Parlement
15 mars - 19h30 : Des gaz lacrymogènes ont été lancés devant le Parlement alors que des hommes en cagoules noires ont tenté de s’introduiredans le camp du Pionirski Park, où se trouvent les soi-disants « étudiants qui veulent étudier ». Le cordon formé le service d’ordre a été brisé devant le Parlement et la zone devant le Parlement, qui avait été vidée, est désormais à nouveau parcourue par des individus non identifiés. Des bruits de pétards résonnent dans la zone.
Sur la place Slavija, la foule est toujours aussi compacte et écoute les discours qui se succèdent à la tribune dans le calme après avoir observé 15 minutes de silence de 19h à 19h15 en hommage aux victimes de l’effondrement de la gare de Novi Sad.
Discours sur la place Slavija : « C’est avant l’aube que la nuit est la plus sombre »
15 mars - 18h20 : Peu après 17h, des représentants étudiants - qui tenaient à rester anonymes - ont pris la parole sur la place Slavija. « Chère Serbie, nous sommes ici parce que nous avons trop souffert, mais nous l’accepterons plus », a déclaré une étudiante. « Nous sommes ici parce que nous ne vous permettrons plus de nous priver de notre liberté, parce que nous nous protégeons les uns les autres ; (...) Nous sommes ici parce que nous ne permettrons plus aux responsables d’aucun parti d’attaquer les étudiants de manière organisée, comme ils ont attaqué les étudiants de la Faculté des Arts Dramatiques », a-t-elle déclaré.
Une autre étudiante a rappelé les mobilisations des derniers mois, notamment les grands rassemblements Novi Sad, Belgrade, Niš et Kragujevac, en rappelant que « c’est avant l’aube que la nuit est la plus sombre ».
Quelques incidents sur la place du Parlement
15 mars - 18h15 : Des incidents ont éclaté devant le Parlement, où des jeunes gens s’en sont pris aux tracteurs amenés par les partisans du régime, mais la gendarmerie, massivement déployée dans le Parc des pionniers, n’est pas intervenue. Les accès à la place sont interdits par le service d’ordre, tandis que la foule encore présente est poussée à évacuer.
La place du Parlement inaccessible, la foule se dirige vers Slavija
15 mars - 16h40 : La foule est tellement dense qu’il est désormais impossible d’accéder au Parlement de Serbie. Les étudiants appellent les gens à se diriger vers la place Slavija où doivent lieu les prises de parole à 17h. Celles-ci seront retransmises sur écran géant devant le Parlement ainsi que sur la mini-tribune installée place du Manège. A 18h, une chorale doit se produire. Quinze minutes de silence sont ensuite prévues à 19h.
Tandis que la foule continue d’arriver de Novi Beograd, le pont de Branko est lui aussi inaccessible, mais des manifestants traversent la Save en barque. Alors que le bâtiment du Parlement est protégé par la Gendarmerie, les vétérans de la 63e Brigade parachutiste se sont déployés pour protéger les étudiants.
Des journalistes étrangers interdits d’entrée en Serbie
15 mars - 16h30 : L’entrée en Serbie a été refusée à des journalistes croates et slovènes, ce qu’ont vivement condamné les associations de journalistes, notamment l’ANEM, NUNS et UNS, mais aussi par le rapporteur du Parlement européen sur la Serbie, Tonino Picula.
Une foule immense investit tout le centre de Belgrade
15 mars - 14h30 : C’est une foule immense qui converge vers le centre de Belgrade dans une ambiance de liesse même si le soleil a laissé place à la pluie. Des informations circulent sur les réseaux sociaux pour identifier les potentiels fauteurs qui se seraient infiltrés dans les cortèges. Des rumeurs disent aussi que des sacs de pierre seraient préparés sur les toits pour attaquer les rassemblements et certains médias ont repéré la présence de canons à eau pour disperser les manifestants.
Le métropolite de Belgrade a adressé un message de soutien aux étudiants pour cette manifestation. Jusqu’à présent, l’Église orthodoxe se faisait très discrète vis-à-vis du mouvement. La solidarité s’organise aussi sur le terrain avec de nombreuses collations offertes par les riverains. La place devant le Parlement, où tous les cortèges doivent se rassembler à 16h, commence à se remplir.


15 mars - 13h30 : Les tracteurs de Voïvodine, après avoir fait étape à Novi Beograd sont arrivés à Terazije et se dirigent vers le Parlement, un des deux points de rassemblement fixés à 16h, avec la place Slavija.
Une voiture rentre dans la foule, trois blessés
15 mars - 12h25 : Une voiture est rentrée dans la foule dans le quartier belgradois de Žarkovo. Trois personnes ont été blessés et le conducteur a été arrêté.
Les rassemblements commencent à se former dans Belgrade
15 mars - 11h52 : Alors que le transport urbain est interrompu dans Belgrade, les citoyens commencent à se rassembler. Les motards ont ainsi pris position devant le Parlement, tandis que des paysans de la région de la Mačva (Serbie occidentale) ont garé leurs tracteurs sur la Place des étudiants, devant la Faculté de philosophie.
Un cortège parti de Zemun a rejoint la mairie de Novi Beograd, où des milliers de personnes sont rassemblées. Le rond-point central de Novi Beograd est totalement bloqué. A 11h52, des cercles de silence se forment devant les facultés, ainsi qu’au rond-point d’Autokomanda, bloqué depuis 11h30.
Alors qu’une forte présence policière est visible dans le centre, des hommes cagoulés, qui avaient pris position devant l’hôtel Moskva vers 9h, ont rejoint le camp du Parc des pionniers, où se trouvent les partisans d’Aleksandar Vučić.
Quatre cortèges vont converger vers le Parlement de Serbie
15 mars - 9h45 : Le grand rassemblement est prévu aujourd’hui à 16h sur la place du Parlement de Serbie vers laquelle convergeront quatre cortèges : depuis Autokomanda, la place de la République, le boulevard du Roi Aleksandar et Novi Beograd. Les rassemblements sont fixés près de la mairie de Novi Beograd est fixé à 10, à Autokomanda à 11h30, à 13h au monument à Vuk, boulevard du Roi Aleksandar et place de la République.
Les étudiants des facultés de Voždovac ont annoncé qu’ils bloqueront Autokomanda à partir de 11h52, en observant quinze minutes de silence pour les personnes tuées dans l’effondrement de l’auvent de la gare de Novi Sad le 1er novembre. Le blocus durera jusqu’à 13h, puis le cortège se dirigera vers le Parlement.
Les étudiants de la Faculté d’agriculture ont annoncé qu’ils se rassembleraient à deux endroits à 10h devant la Faculté d’agriculture, puis au rond-point de la mairie de Novi Beograd. Il est prévu d’observer les quinze minutes de silence à cet endroit puis de se diriger vers le Parlement à partir de 14h30.
Des dizaines de milliers de personnes accueillent les étudiants à Belgrade
15 mars - 0h45 : Dès le début de soirée, des colonnes venues de toute la Serbie ont convergé dans Belgrade. A Ušće, des cyclistes se mêlaient à la foule qui, depuis Novi Beograd, gagnait le centre de la ville. Dès 20h, le pont de Branko, qui traverse la Save, envahi par la foule, était fermé à la circulation automobile.
L’accueil « officiel » des colonnes de marcheurs étaient prévu sur la place Terazije. Les premiers arrivés furent les marcheurs venus de Niš, dans le sud, qui ont parcouru 150 km en cinq jours. Ensuite, sont arrivés les cyclistes venus de Kragujevac, en Serbie centrale, puis les bikers, et enfin les marcheurs de Vršac, Novi Sad, Kragujevac... Vers minuit, les colonnes venus de Valjevo et de Šabac, en Serbie occidentale, ont enfin pu fouler le tapis rouge déployé sur la chaussée. Ils étaient suivis d’une trentaine de tracteurs de la Vallée du Jadar, où la population s’oppose à l’exploitation du lithium.
Brandissant des drapeaux de leurs communes, de leurs facultés voire de leurs lycées, certains jeunes marcheurs boitaient, en conséquence des kilomètres parcours, beaucoup pleuraient d’émotion tandis que la foule énorme massée sur les trottoirs les applaudissaient.
Aucune présence policière n’était visible dans le centre de Belgrade, où régnait une ambiance de liesse, sauf autour du Parc des pionniers, où campent toujours quelques partisans du régime d’Aleksandar Vučić.
Les étudiants arrivent ce soir à Belgrade, rassemblement central samedi à 16h
14 mars - 13h45 : Les colonnes d’étudiants qui marchent vers Belgrade depuis plusieurs jours sont toutes très proches de la capitale. Leur accueil est prévu ce soir à partir 19h à Terazije : d’abord les cyclistes à 19h30, puis les différents groupes de marcheurs entre 21h45 et 22h45.
Samedi, des points de rendez-vous sont fixés en plusieurs endroits de Belgrade en fin de matinée, puis les cortèges convergeront vers le Parlement, où le rassemblement central est prévu à 16h.
Le trafic ferroviaire interrompu ce vendredi
14 mars - 10h45 : La compagnie Srbijavoz a mis à l’arrêt ce vendredi toutes les liaisons interurbaines, expliquant avoir reçu à 1h39 un appel lui indiquant que des charges explosives auraient été placées dans des trains. On ignore quand le trafic sera rétabli.
Des dizaines de tracteurs positionnés dans le centre de Belgrade
14 mars - 9h46 : Un grand nombre de tracteurs sont stationnés autour du parc des Pionniers, dans le centre de Belgrade, où les « Étudiants 2.0 » campent depuis le 6 mars, exigeant la fin de la suspension des blocus étudiants des facultés.
Plusieurs dizaines de tracteurs sont arrivés dans la nuit du 13 au 14 mars. Certains sont garés sur le trottoir, d’autres sur la chaussée. Certains tracteurs ont des plaques d’immatriculation Kikinda. Quelques jours plus tôt, des vidéos et des photos de camions transportant des tracteurs en provenance de différentes régions de Serbie avaient été partagées sur les réseaux sociaux. Une vidéo de Kragujevac montre un camion avec les armoiries de la ville de Belgrade sur la porte et sans plaques d’immatriculation transportant plusieurs tracteurs.
Désobéissance dans les rangs de la police avant la manifestation du 15 mars
13 mars - 10h30 : Avant la manifestation prévue à Belgrade le samedi 15 mars, des sources policières ont affirmé à Vreme que certains membres du service avaient annoncé leur intention de ne pas travailler, avec des stations de radio qui ne fonctionneront pas.
Selon un colonel de la police, certains membres sont réticents à intervenir contre les manifestants, alors que leurs enfants participent aux manifestations. La police a d’ailleurs généralement adopté une approche plus « amicale » lors des récentes manifestations dans différentes villes, se contentant de repousser les manifestants en leur disant : « Allez, reculez, ne nous mettez pas dans une situation embarrassante ».
Certains policiers pourraient donc ignorer les instructions du commandement central, alors que d’autres demandent des jours de congé.
Des anciens bérets rouges campent au Pionirski Park
11 mars - 13h20 : Des dizaines d’hommes en uniformes militaires, dont des membres de la JSO, une unité d’opérations spéciales qui instaura un climat de terreur dans les années 1990 et qui porte la responsabilité de l’assassinat du Premier ministre Zoran Đinđić en 2003, avant d’être finalement dissoute lors de l’opération policière « Sabre », se sont rendus à Pionirski Park où ils ont installé des tentes.
Des images circulant sur les réseaux sociaux montrent ces hommes, portant des bérets rouges, dans le parc où campent des « étudiants » pro-Vučić, en face du palais présidentiel. Selon les médias pro-gouvernementaux, ces vétérans sont venus soutenir les étudiants « qui veulent apprendre ». Un incident a éclaté lorsqu’un homme en uniforme a menacé de « tabasser » des citoyens qui se trouvent de l’autre côté des barrières, avant de frapper l’un d’eux avec une canne.
Les étudiants occupent toujours la RTS et la Télévision de Voïvodine
8h : Peu après 23h, la tension est vivement montée autour du siège de la RTS à Belgrade, les forces de l’ordre ayant tenté de charger les étudiants. Comme le montre une vidéo sur X, la gendarmerie a battu la charge à coups de matraques contre les étudiants qui bloquent le siège de la RTS. Un policier en civil a été blessé. Le président Vučić dénonce « la violence bolchévique inouïe des plénums ».
Le siège de la télévision nationale RTS et de la Radiotélévision de Voïvodine restent bloqués, l’action étant censée durant 22h, soit jusqu’à 21h ce soir. De très nombreux citoyens sont venus apporter leur soutien aux étudiants malgré les cordons de police. La circulation a été rétablie vers 4h du matin dans la rue Takovska, où se trouve le siège de la RTS, dont les programmes du matin ont été normalement diffusés.
Les étudiants bloquent le siège de la RTS
23h : Ce lundi à 23, les étudiants ont commencé à bloquer toutes les entrées du bâtiment de la Radiotélévision de Serbie (RTS) jusqu’à « la libération du service public d’information ». Le blocage doit durer 22h. Les étudiants précisent que les employés de la RTS pourront quitter le bâtiment mais que personne ne pourra y pénétrer.
Les étudiants appellent les citoyens à organiser partout leurs plénums
10 mars - 19h30 : Depuis leurs facultés occupées, les étudiants ont lancé un appel aux citoyens pour qu’ils s’auto-organisent. « Tous les citoyens, détenteurs irrévocables de la souveraineté en vertu de la Constitution, doivent être inclus dans la discussion et la prise de décision sur la crise actuelle. Nous vous invitons donc à vous tourner vers les gouvernements locaux et à vous organiser de manière indépendante selon le modèle de la démocratie directe – par l’intermédiaire de l’organe légalement prévu de l’assemblée citoyenne. Ceux qui sont concernés sont ceux qui posent les questions et qui décident – et c’est nous tous », ont-ils publié sur les réseaux sociaux dimanche soir.
Les étudiants appellent aussi les citoyens à « illuminer la Serbie » en mettant partout des lumières ou des signes de soutien à la mobilisation, sur leurs maisons, leurs véhicules, dans les moindres villages.
Nouvelle manifestation à Genève
10 mars - 18h : Dimanche 9 mars, la Place des Nations à Genève a accueilli la troisième manifestation de soutien aux étudiants en Serbie, qui se mobilisent depuis plusieurs mois pour un État de droit, une société libérée de la corruption et une éducation fondée sur le mérite plutôt que sur l’appartenance politique. Une centaine de citoyens d’origine serbe, résidant à Genève, dans les villes environnantes ainsi que dans les régions frontalières de France, ont répondu à l’appel. Le rassemblement a débuté à 15h30.
Dans une courte prise de parole, les organisateurs ont rappelé que nous nous sommes rassemblés non seulement pour soutenir les étudiants, mais aussi pour notre propre conscience. Car notre conscience et le besoin de participer activement, par tous les moyens possibles, à cette lutte pour les droits et la justice nous imposent d’agir. Sachant que notre apport n’est qu’une goutte dans l’océan, nous savons aussi que chaque goutte compte pour que cet océan puisse exister.
Lors du plénum citoyen qui a suivi, les participants ont discuté des prochaines actions de soutien aux étudiants en Serbie, notamment une conférence en préparation à l’Université de Genève ; une ascension du Mont Blanc comme acte symbolique de solidarité ; d’autres initiatives visant à maintenir la mobilisation.
La prochaine manifestation aura lieu le dimanche 16 mars à Genève, dans le cadre d’une action coordonnée qui se tiendra simultanément dans 16 villes en Suisse et en Allemagne durant le week-end du 15/16 mars. Les détails de l’événement à Genève seront annoncés dès l’obtention des autorisations officielles.
Plusieurs colonnes s’ébranlent pour rejoindre Belgrade le 15 mars
9 mars - 15h30 : Plusieurs colonnes se sont mises en branle pour rejoindre Belgrade, où un grand rassemblement national est convoqué le 15 mars. Ce sont les étudiants de Niš, dans le sud, qui ont la plus longue route à faire : 500 d’entre eux sont partis ce dimanche matin du monastère de Manasija. Ils ont effectué un premier arrêt dans la petite ville voisine de Despotovac, où ils ont été accueillis par la population en liesse. Ils comptent six jours de marche pour rejoindre Belgrade.
D’autres colonnes sont parties ce dimanche en direction de la capitale, notamment depuis Subotica (Voïvodine) et Loznica (ouest)
Nouvelles manifestations de soutien à Ljubljana et à Zagreb
9 mars - 14h : De nouvelles manifestations de soutien aux étudiants serbes ont eu lieu samedi en Slovénie et en Croatie. Derrière des banderoles proclamant, en serbe et en slovène, « un seul monde, un seul combat », les manifestants de Ljubljana exigent des excuses du maire de la ville, Zoran Janković, qui affirme son soutien à Aleksandar Vučić.
8 mars à Belgrade : étudiants et travailleurs, « épaule contre épaule »
8 mars - 18h50 : Sous le slogan « Épaule contre épaule, étudiants et travailleurs », un foule considérable s’est rassemblée ce 8 mars place de la République à Belgrade. « Nous sommes conscients du soutien désintéressé, de la solidarité et du sacrifice que vous, les travailleurs, faites pour soutenir les revendications des étudiants. Nous appelons tous les travailleurs et les citoyens à se tenir ensemble, courageusement et avec dignité », ont déclaré les étudiants qui bloquent la Faculté de philosophie.
Des ouvriers, des étudiants et d’autres citoyens sont venus en colonnes de plusieurs endroits de la ville, après s’être réunis dans les bâtiments des institutions d’État responsables de secteurs individuels : les ministères de la Santé, de l’Éducation, de la Science, de la Culture et de l’Information, l’État-major général de l’armée serbe et la Cour constitutionnelle. Un cortège s’est ensuite dirigé vers Novi Beograd.
8 mars à Novi Sad : « nous voulons des fleurs et la révolution »
8 mars - 16h30 : La mairie de Novi Sad a été bombardée d’œufs lors d’une manifestation organisée dans cette ville le 8 mars, Journée internationale des femmes, en réaction à une déclaration sexiste du vice-Premier ministre Aleksandar Vulin.
Lors de la séance de l’Assemblée nationale du 4 mars, réagissant à l’action d’une partie de l’opposition qui a lancé des œufs et des fumigènes sur des représentants du gouvernement, il a déclaré qu’il était « heureux » qu’il y ait encore « dans l’opposition des femmes qui sachent quoi faire avec des œufs∞ ».
Une étudiante s’est adressée à la foule, déclarant qu’elle ne voulait pas vivre dans une société de sexisme et de violence contre les femmes : « nous voulons que le féminicide soit un délit pénal distinct, nous voulons des fleurs et la révolution. »
Grève générale : immenses cortèges à Belgrade et Novi Sad
7 mars - 18h50 : D’immenses rassemblements et défilés ont eu lieu ce vendredi dans toute la Serbie, notamment à Belgrade et à Novi Sad. Dans la capitale, la foule s’est rassemblée à 15h30 place Slavija, avant de traverser le centre. A 18h30, un nouveau rassemblement a commencé devant le siège de la RTS à Belgrade. Des salariés de la télévision publique se sont adressés aux manifestants.
A Novi Sad, la manifestation, qui a début à 11h52, a rassemblé des étudiants, des lycéens, des enseignants, des travailleurs de la tech et des citoyens. De nombreuses banderoles appelaient à l’unité des travailleurs.
D’imposants cortèges ont également défilé à Niš, Kragujevac, Užice, Valjevo, Kraljevo, Subotica, Sombor, Pančevo, etc.
La Serbie en grève générale ce vendredi
7 mars - 12h30 : La Serbie est en grève générale ce vendredi. Les étudiants ont appelé à un arrêt de travail d’une journée, et l’action comprend un boycott des magasins, des restaurants et de toutes les activités de consommation, ainsi que des transports publics.
Les étudiants de Novi Sad ont organisé à une marche de protestation, et une marche est également annoncée à Belgrade.
Nouvelle manifestation pour que le maire de Ljubljana revienne sur son soutien à Vučić
6 mars - 17h30 : Plusieurs centaines de personnes ont à nouveau manifesté mercredi 5 mars à Ljubljana, exigeant que le mairie de la capitale slovène, Zoran Janković, revienne sur le soutien qu’il avait apporté à Aleksandar Vučić. Les manifestants se sont rassemblés devant l’ambassade de Serbie, près de la gare centrale, puis ont bloqué deux intersections principales alors qu’ils se dirigeaient vers l’hôtel de ville.
Devant l’ambassade, des étudiants de l’Académie de théâtre, de radio, de cinéma et de télévision de Ljubljana ont exprimé leur soutien aux manifestations étudiantes en cours en Serbie, déclenchées par l’effondrement de la verrière d’une gare de Novi Sad qui a fait 15 morts le 1er novembre dernier.
Heurts entre citoyens et policiers devant la mairie de Belgrade
6 mars - 14h30 : Les manifestants ont bombardé d’œufs et de peinture rouge le bâtiment de la mairie de Belgrade, où se tenait une séance au cours de laquelle ont été adoptés des révisions budgétaires pour les sociétés de services publics de la ville et des plans détaillés de réglementation de l’urbanisme pour la ville.
Des heurts ont éclaté entre la police et les manifestants. Đorđe Miketić, de l’initiative « Most ostaje », a déclaré que la police avait arrêté cinq militants de l’initiative.
Le ministre de l’Intérieur, Ivica Dačić, a déclaré que la police était arrivée devant le bâtiment du Parlement de Belgrade « lorsqu’elle a été appelée par les employés de cette institution pour maintenir l’ordre public et la paix ».
Il a assuré devan le Parlement « la police n’a[vait] pas maltraité les citoyens et ne les a[vait] pas identifiés ». « Nous sommes venus en tant que policiers, à l’appel de l’Assemblée municipale pour maintenir l’ordre public et la paix. Nous ne décidons pas qui entre dans le bâtiment. Je suppose qu’un conseiller municipal peut entrer, mais personne n’est autorisé à apporter des objets dangereux dans le bâtiment. »
Grève générale le 7 mars, rassemblement à Belgrade le 8 mars
6 mars - 7h50 : Vendredi, un appel à la grève générale a été lancé. Les citoyens sont appelés à ne pas aller travailler, mais aussi à ne pas se rendre dans les cafés ou les commerces, dont beaucoup, du reste, devraient être fermées.
Le lendemain, samedi 8 mars, les étudiants de Belgrade appellent étudiants et travailleurs à se rassembler à Belgrade. Dix points de rendez-vous fixés à 17h, d’où des colonnes partiront vers la Place de la République, où les quinze minutes de silence seront observées à 18h30.
Fumigènes et bagarres au Parlement
4 mars - 12h30 : Tensions au Parlement. En soutien aux manifestations, l’opposition a lancé des fusées éclairantes et tiré des gaz lacrymogènes lors du premier jour de la session législative de printemps à Belgrade. Certains membres de l’opposition ont même quitté leur siège pour courir en direction du président du parlement donannt lieu à des bagarres avec les agents de sécurité. La scène avec le Parlement enfumé de rose et noir était retransmise en direct sur la chaîne officielle de celui-ci.
Les incidents se sont produits alors que la majorité au pouvoir a adopté un programme comprenant des dizaines de propositions législatives. L’opposition s’est opposée à tout débat lors de la session, hormis l’examen de la démission du Premier ministre, présentée le 28 janvier dernier, mais toujours pas actée.
Un festival de cinéma étudiant à la place du Fest de Belgrade
3 mars - 17h30 : Les étudiants vont organiser un festival de cinéma du 9 au 16 mars à Belgrade, sous l’intitulé Blokadnifest, alors que le Festival de Belgrade, le Fest, est reporté à l’automne, du fait de la grève des travailleurs de la culture. Le Festival étudiant aura dans plusieurs facultés occupées ainsi qu’au SKC « libéré » et occupé par les étudiants.
Nouvelle manifestation de soutien à Lausanne, la première à Marseille
2 mars - 18h50 : Samedi 1er mars, quelque 150 citoyens serbes lausannois se sont réunis Place des Pionnières pour soutenir le mouvement étudiant en Serbie.
Les manifestants dénoncent la corruption, expriment leur sentiment d’injustice et estiment que les concessions politiques restent insuffisantes. Trois mois après le début du mouvement, les mobilisations ne faiblissent pas en Serbie, notamment à Niš, où les étudiants ont proclamé l’Édit des Étudiants. Inspirés par l’Édit de Milan de l’empereur Constantin, originaire de Niš, ils défendent les valeurs de liberté, justice, dignité, solidarité et un État de droit. Leur message est clair : les institutions de la Serbie doivent servir le peuple et non être un instrument de pouvoir.
À Lausanne, les manifestants brandissaient des pancartes avec des slogans tels que « Nous sommes partis à cause d’eux (les politiques), nous sommes avec vous (les étudiants) » ; ou encore : « Quand l’injustice devient loi, la résistance est un devoir ».
À Marseille, le collectif local 1152 a tenu son premier rassemblement sous l’ombrière du Vieux port ce dimanche matin 2 mars. Une vingtaine de personnes ont observé 15 minutes de silence en hommage aux victimes de la gare de Novi Sad. Sur les pancartes en français et en serbe on pouvait lire leur volonté de sensibiliser l’opinion publique à la révolte qui secoue la Serbie.
Quelques badauds et touristes se sont arrêtés, certains pour cliquer sur les QR codes disposés au sol, renvoyant vers des infos sur le mouvement. « Ils se battent contre la corruption, c’est un problème mondial, ça ! », glissait discrètement une Marseillaise.
Les étudiants ont présenté leur « édit »
1er mars - 19h : À 17h52, les étudiants ont lu leur « édit » à la foule rassemblée à Niš. Ce texte stipule que « la Serbie est un pays de gens libres » et que « les institutions de la Serbie doivent servir le peuple et être le fondement de la confiance, et non un instrument de pouvoir individuel ». Et appelle à l’indépendance des universités, de la justice et de la liberté des médias, au respect des libertés humaines et à la valorisation du savoir.
Alors que la nuit est tombée, le rassemblement se poursuit, toujours dans une ambiance bon enfant. Sur la scène se succèdent de nombreux intervenants, qui saluent la libération de la parole qu’a permis le mouvement mené inlassablement par les étudiants depuis quatre mois.
De son côté, le président Vučić a voulu se rassurer en expliquant que la mobilisation était moindre qu’à Kragujevac lors de la fête nationale, voilà 15 jours.
Des milliers de citoyens accueillent les étudiants à Niš
1er mars - 15h10 : « Majamo se po Nišu » (baladons nous à Niš). Bonne humeur et énergie explosive à Niš, où des milliers de personnes défilent en continu dans le centre ville. L’organisation des étudiants est exemplaire comme à son habitude, la discipline des manifestants au rendez-vous. Partout, des stands de nourriture et des drapeaux serbes, des coeurs gonflés à l’hélium avec le slogan “pumpaj” survolent la foule, qui attend la déclaration de l’édit étudiant à 17h52.
1er mars - 13h10 : Quinze minutes de silence ont été observée à 11h52 place Kralja Milana par les nombreux étudiants et citoyens présents. Un hommage rendu aux quinze victimes de l’effrondrement du auvent de la gare de Novi Sad le 1er novembre 2024, drame déclencheur de la mobilisation. La 63e brigade de parachutistes a également participé à cet hommage.
1er mars - 9h50 : Avec des ovations et des applaudissements, des milliers de citoyens ont accueilli dans le centre de Niš les étudiants arrivés à pied dans la grande ville du sud de la Serbie pour participer à la manifestation « Édit étudiant » du 1er mars. Acclamés par des files de citoyens qui les ont embrassés et salués, les étudiants sont arrivés sur la place du Théâtre national, où ils ont été accueillis par des célébrations, un tapis rouge et des feux d’artifice.
Le rassemblement a commencé ce matin à 9h et doit durer jusqu’à 3 heures du matin. Dans les rues de Niš, des cuisines improvisées servent le petit-déjeuner, tandis qu’un immense cercle de silence sera organisé à 11h52 place Kralja Milana.
Alors que le ramadan vient de commencer, les étudiants de Niš ont prévu des salles de prière (mesdžid)pour leurs nombreux collègues de confession musulmane venus de Novi Pazar.
Hommage des étudiants serbes aux victimes de la catastrophe de Tempe en Grèce
1er mars - 0h30 : Ce vendredi 28 février, les étudiants de Belgrade ont également honoré la mémoire des 57 victimes de la tragédie de Tempe. Des étudiants serbes ont défilé de la Faculté de philosophie jusqu’à l’ambassade de Grèce.
En tête de la marche se trouvait une grande banderole sur laquelle on pouvait lire : « Votre lutte est aussi notre lutte ! » Les étudiants brandissaient des drapeaux grecs et serbes ainsi que des pancartes portant des slogans contre la corruption et en faveur de la justice. Seize minutes de silence ont été observé esen mémoire des 57 victimes de Tempe et des quinze morts de l’effondrement de l’auvent de la gare de Novi Sad le 1er novembre 2024.
Les étudiants de toute la Serbie convergent ce soir à Niš
10h30 : Les étudiants de toute la Serbie, qui viennent à pied, en courant ou en vélo pour la manifestation de 18 heures demain à Niš, arriveront dans la ville ce soir, où leurs collègues leur réserveront une cérémonie de bienvenue devant le Théâtre national de Niš à 20 heures.
Les étudiants de Kragujevac, qui ont passé la nuit à Aleksinac, passeront par Žitkovac, Tešice et Gornja Toponica pour ce quatrième jour de la marche, et ils seront rejoints sur cet itinéraire par des étudiants et des diplômés du secondaire de Čačak et Kruševac.
Les étudiants de Novi Sad, Belgrade, Bor, Subotica et Kikinda, partis à pied de Bor mardi, passent par Svrljig, Dole Zunicje, Vrelo et Malča lors du dernier jour de la marche de protestation « Embrassons le Nord et le Sud ».
Les étudiants de Novi Pazar et leurs collègues qui les ont rejoints lors de la manifestation et du blocage d’hier « Dépêchez-vous vers Pazar » se dirigent également vers Niš pour participer à la manifestation, et les étudiants de Pirot arrivent également, en partant de Bela Palanka avec des marcheurs de cette ville, de Dimitrovgrad et de Babušnica.
Les étudiants de Bujanovac, Vranje et Surdulica se rassemblent devant la Faculté de technologie de Leskovac ce cinquième jour de la marche et suivent un itinéraire de 45 kilomètres à travers Žikovo, Pečenjevci, Brestovac, Kočane, Doljevac et Malošište.
Les étudiants de Blace, partis hier, après avoir passé la nuit à Prokuplje, continuent leur marche vers Merošina et Mramor.
RSF appelle l’UE à condamner la descente de police de 28h dans les locaux du CRTA
28 février - 10h20 : Encouragé par la rhétorique toxique de Donald Trump et le gel de l’aide étrangère américaine, le gouvernement serbe exerce sur les médias une pression inédite depuis les années 1990. Reporters sans frontières (RSF) exhorte les institutions de l’Union européenne (UE) – que la Serbie souhaite rejoindre – à condamner fermement le ciblage délibéré et la criminalisation d’une organisation qui fournit aux citoyens serbes des informations fiables.
Une perquisition de 28 heures a bouleversé les bureaux du Centre pour la recherche, la transparence et la responsabilité (CRTA), l’ONG à l’origine du site de fact-checking Istinomer.rs. Cette opération de police, menée les 25 et 26 février, visait au total quatre ONG à la demande du Département spécial anti-corruption du parquet supérieur de Belgrade. Le procureur a justifié cette perquisition par des accusations formulées par des membres du gouvernement américain selon lesquelles certains bénéficiaires de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) auraient « détourné des fonds » et « blanchi de l’argent ».
Bien que les activités du CRTA, dont l’édition d’Istinomer.rs, aient été soutenues par l’USAID – suspendue par Donald Trump fin janvier – la descente de la police serbe repose sur des accusations infondées et des bases juridiques fragiles. Les forces de l’ordre l’ont justifiée par le Code de procédure pénale, qui leur permet d’identifier les auteurs d’un crime, d’empêcher leur fuite ou la poursuite de leurs activités, et de saisir les preuves. Pourtant, la police a perquisitionné les locaux d’un média certifié par la Journalism Trust Initiative (JTI) – une norme journalistique mondiale développée par RSF – sans contrôle judiciaire indépendant ni garantie de la protection des sources journalistiques.
Cette descente de police rappelle les techniques utilisées pour intimider et discréditer les journalistes sous l’ère du dictateur yougoslave Slobodan Milošević. Encouragé par la rhétorique toxique de Donald Trump et le gel de l’aide étrangère (USAID), le niveau de pression exercé par le gouvernement serbe sur les médias atteint des sommets inédits depuis les années 1990. Nous appelons l’Union européenne – que la Serbie souhaite rejoindre – à condamner fermement cette tentative de criminalisation et de discréditation d’une organisation qui fournit aux citoyens serbes des informations fiables.
La descente visant les locaux du CRTA – dont les fact-checkeurs et experts critiquent souvent le gouvernement serbe et sont régulièrement cités dans le débat public – était une manœuvre politique. Le 16 février, le président serbe Aleksandar Vučić a exprimé la nécessité de « poursuivre » les « crimes » prétendument commis par des ONG serbes. Une semaine plus tard, la présidente du Parlement Ana Brnabić a déclaré que « CRTA fait partie des organisations faisant l’objet d’une enquête pour avoir reçu de l’argent de l’USAID ». La descente de police qui a suivi a été relayée par plusieurs médias pro-gouvernementaux 30 minutes avant son début, et leur couverture s’est poursuivie tout au long de l’opération.
Le régime serbe a intensifié ses attaques politiques contre les médias indépendants, souvent suivies d’actes de violence contre les journalistes. Quelques jours avant la descente de police, le siège de l’Association des journalistes indépendants de Voïvodine a été cambriolé, et des menaces de mort ont été proférées contre sa présidente Ana Lalić ainsi que d’autres journalistes. De surcroît, les associations de journalistes serbes se sont retirées du Groupe de travail permanent pour la sécurité des journalistes, un organe consultatif gouvernemental.
Les étudiants de Belgrade, Novi Sad, Kragujevac et Niš se retrouvent à Novi Pazar
27 février - 9h : Les étudiants de l’Université publique de Novi Pazar, ainsi que ceux venus de Belgrade, Novi Sad, Kragujevac et Niš, ont rejoint une grande manifestation à Novi Pazar, où ils ont défilé ensemble avec les habitants, portant des drapeaux de leurs universités et de la région. Ils se rendront ensuite à Niš pour la grande manifestation du 1er mars.
Les étudiants de l’Université publique de Novi Pazar, ville à majorité bosniaque du sud de la Serbie, sont entrés un peu plus tard que leurs collègues du reste du pays dans le mouvement, mais ils se retrouvent pour la première fois à la pointe de la mobilisation en Serbie.
Descente de police dans plusieurs ONG à Belgrade
25 février - 11h : Le Département spécial de lutte contre la corruption du Parquet supérieur de Belgrade a ordonné des contrôles dans plusieurs ONG, soupçonnées de détourner des fonds de l’USAID, à la suite des déclarations du directeur du FBI. La police a perquisitionné les bureaux de plusieurs organisations, dont Trag, CRTA, Civic Initiatives et le Centre de politique pratique.
« Une démonstration brutale de force et de pression sur la société civile en Serbie. » Maja Stojanović, directrice de Civic Initiatives, a dénoncé un abus de pouvoir et une pression sur la société civile, précisant que la police était intervenue sans présenter de mandat. Elle a accusé les autorités de vouloir criminaliser les organisations dissidentes, soulignant que les institutions agissaient sur des ordres politiques et non selon la loi, et a critiqué la propagande des médias proches du régime. Elle a affirmé que Civic Initiatives continuerait son travail et a appelé la communauté internationale à réagir.
Affrontements entre la police et des manifestants à Zaječar
10h30 : Les habitants de Zaječar ont tenté de bloquer le travail de l’Assemblée municipale et d’entrer dans le bâtiment, mais un fort dispositif policier a empêché leur accès. Une confrontation physique a éclaté, et des gaz lacrymogènes ont été utilisés. La séance a été reportée faute de quorum. Le conseiller Dejan Krstić a expliqué que la séance serait reprogrammée au 5 mars, avec le même ordre du jour.
Les manifestants ont exprimé leur mécontentement envers des décisions qu’ils jugent nuisibles pour la ville. Après l’incident, des affrontements verbaux ont éclaté entre les citoyens et la sécurité privée du maire. Des œufs et de la peinture ont été jetés sur le bâtiment, et la police a expulsé les manifestants. Selon les témoins, il y aurait des blessés.
Les étudiants de Novi Sad appellent à la grève générale le 7 mars
9h30 : Les étudiants qui occupent les facultés de Novi Sad ont appelé à une nouvelle grève générale le 7 mars.
Ils invitent les citoyens à prendre une journée de congé ou un congé maladie, à cesser de travailler avec leurs collègues, à ne pas faire de courses, à éviter les services de restauration, les transports en commun, ainsi qu’à ne pas se rendre au cinéma ou au théâtre ce jour-là, selon le site 021.rs.
Au lieu de quoi, ils encouragent les citoyens à les rejoindre dans la rue.
La première grève générale organisée par les étudiants a eu lieu le 24 janvier. Un grand nombre de personnes et de services publics à travers la Serbie y ont participé, et, comme l’a rapporté 021.rs, moins de factures ont été émises ce jour-là que lors des deux vendredis précédents.
Novi Sad : maire élu et blocage de la ville
24 février - 13h50 : Žarko Mićin, le candidat du SNS, a été élu maire de Novi Sad ce lundi matin, par 45 voix sur 78. L’opposition avait appelé les citoyens à protester pour exprimer « leur mécontentement face à la tentative du SNS d’élire un nouveau maire contre la volonté de la majorité des citoyens » et pour montrer qu’ils « ne peuvent pas accepter que personne ne soit tenu responsable de la mort de quinze personnes » dans l’effondrement de l’auvent de la gare le 1er novembre dernier. Avant et pendant la séance au cours de laquelle le nouveau maire a été élu, des heurts ont éclaté entre la police et les citoyens rassemblés devant l’Assemblée de Novi Sad.
Dans le même temps, les étudiants bloqués ont commencé à bloquer pendant dix heures deux carrefours importants à Novi Sad. Le rond-point de Rumenački put, qui représente l’un des principaux points de sortie de l’autoroute E75 reliant Novi Sad à Belgrade et à Subotica et au poste frontière de Horgoš vers la Hongrie, est bloqué, tout comme Futoški put, près du siège de la Compagnie de transport public (GSP). Les agriculteurs sont venus avec leurs tracteurs renforcer les blocages étudiants.
Renfort policier et manifestation de l’opposition pour l’élection du maire à Novi Sad
9h30 : La police a été déployée tôt ce lundi matin devant l’Assemblée municipale de Novi Sad, où une séance pour élire un nouveau maire doit se tenir. Ce déploiement coïncide avec une manifestation de l’opposition. Dès 6h30, les policiers ont commencé à arriver sur les lieux, portant un équipement complet. Des voitures de police ont été vues arriver devant la mairie à partir de 7h, et d’autres renforts sont arrivés peu après. La séance pour l’élection du maire est prévue à 10 heures.
L’échangeur de Požega sera bloqué jusqu’à 20 heures
23 février - 18h30 : D’Užice, Čačak, Bajina Bašta, Kosjerić, Lučani, Arilje, Guča, Ivanjica... Les citoyens sont venus de partout à la manifestation de Požega, qui s’appelait précisément « De tous les côtés, tous ensemble ». L’échangeur de Požega sera bloqué jusqu’à 20 heures.
Grand rassemblement à Vršac, dans le Banat (Voïvodine)
15h30 : Un grand nombre d’étudiants et de citoyens qui les soutiennent se sont rassemblés à Vršac ce 23 février et vont bloquer l’une des routes les plus fréquentées de cette ville du nord-est de la Serbie pendant plus de cinq heures.
Les étudiants de Zrenjanin sont arrivés la veille à Vršac, après avoir marché une centaine de kilomètres jusqu’à cette ville, et ils doivent être rejoints par des marcheurs venus de Bela Crkva, d’Alibunar et des cyclistes venus de Pančevo près de Belgrade.
D’autres marches sont prévues ce dimanche en Serbie : une colonne est partie de Bačka Palanka (Voïvodine) vers Bač (22 kilomètres), tandis que les étudiants de Niš sont partis en direction de Niška Banja. Un grand rassemblement national est prévu à Niš samedi prochain, le 1er mars.
Le gouvernement baisse leurs salaires, les enseignants intensifient le mouvement
22 février - 11h : La ministre de l’Éducation du gouvernement démissionnaire, Slavica Đukić Dejanović, a confirmé que les salaires des enseignants en grève seront réduits en février. « Chacun sera payé pour le travail qu’il a effectué », a-t-elle déclaré. Une déclaration similaire a été faite le 18 février par le Premier ministre démissionnaire Miloš Vučević, qui avait lancé un « dernier avertissement » aux enseignants.
Ana Dimitrijević, vice-présidente du Forum des lycées de Belgrade et professeur au IXe Lycée, a rétorqué que les menaces de réduction de salaire ne pouvaient ni effrayer les enseignants ni les forcer à aller en classe. « Parce qu’ici nous avons des choses que nous soutenons, qui sont plus importantes pour nous en ce moment que le revenu personnel. » Elle ajoute que dans les lycées, la majorité des élèves bloquent les cours, et que les lycéens ont rejoint les manifestations étudiantes. « Même si nous retournions en classe, nous n’aurions personne devant nous. »
Les enseignants appellent à un arrêt total des cours dans tous les établissements scolaires la semaine prochaine, du 24 au 28 février.
Les habitants de cinq municipalités de Belgrade avec les étudiants et les enseignants
20 février - 20h30 : Les habitants de cinq municipalités de Belgrade - Stari Grad, Savski Venac, Palilula, Zvezdara, Vračar - et l’association de citoyens « Ustala je Ustanička » (La rébellion monte) se sont lancés dans une marche de protestation, « Sretnimo se kod Vuka » (Rencontrons-nous à Vuk) en soutien aux étudiants et aux enseignants. En tête de la colonne, une grande banderole : « Parents de la vieille ville avec les étudiants et les enseignants ».
Les étudiants de Zrenjanin en marche vers Vršac
13h30 : Les étudiants de la Faculté Technique Mihajlo Pupin de Zrenjanin ont entamé une marche de protestation vers Vršac, en soutien à un rassemblement prévu dimanche 23 février. Ils parcourront près de 100 kilomètres à pied en trois étapes.
Ce jeudi également, plusieurs municipalités de Belgrade et l’association de citoyens « Ustala je Ustanička » ont annoncé une marche de protestation intitulée « Rencontrons-nous chez Vuk ». Le rassemblement au pied du monument est prévu à 20h.
Les étudiants de la Faculté de génie électrique (ETF) ont rejoint le rassemblement de protestation des travailleurs de la Société de transport urbain (GSP) et le rassemblement devant le bâtiment de la Société d’électricité de Serbie à Belgrade (EPS).
Une nouvelle manifestation a été annoncée à Kraljevo aujourd’hui à 15h devant la mairie, avec des marches et le blocage de trois routes.
80 % des citoyens soutiennent les revendications des étudiants
19 février - 17h : Selon une enquête du Centre pour la recherche, la transparence et la responsabilité (CRTA), environ 80 % des citoyens serbes soutiennent la plupart des revendications des étudiants, et un tiers d’entre eux ont participé aux manifestations actuelles.
Les résultats de l’enquête montrent que 64 % des citoyens soutiennent les manifestations étudiantes, avec une forte augmentation, notamment parmi ceux qui soutiennent les partis au pouvoir. Ainsi, un citoyen sur cinq proche du gouvernement soutient désormais les manifestations, contre un sur dix à la fin décembre.
Parmi eux, 46 % estiment que la Serbie va dans la bonne direction, tandis que 38 % pensent le contraire. Environ 60 % des citoyens font confiance aux étudiants, et le même pourcentage juge que le président de la Serbie n’est pas compétent pour répondre aux demandes des étudiants.
Plus de la moitié des citoyens (52 %) pensent que les revendications des étudiants n’ont pas été satisfaites et estiment que seuls les étudiants et les représentants du corps enseignant peuvent évaluer si ces revendications ont été remplies.
La majorité des citoyens ne croient pas aux tentatives des médias et des acteurs politiques de discréditer les étudiants manifestants. Pour 72 % d’entre eux, les manifestations sont dues à la négligence et à la corruption de l’État, et non à une « révolution colorée » ou à un « séparatisme en Voïvodine ».
La corruption est perçue comme le principal problème en Serbie.
L’enquête a été réalisée par téléphone auprès de 1065 citoyens, du 8 au 13 février.
Le conseil municipal de Kraljevo est bloqué
16h : Les députés de l’opposition ont interrompu la session du conseil municipal de Kraljevo et ont exigé que le maire Predrag Terzić se retire de la session et soit remplacé. Les députés rappellent qu’après les annonces sur les réseaux sociaux, dans lesquelles le maire a montré un doigt d’honneur et traité les étudiants d’Oustachis, une étudiante de Kraljevo, Sonja Ponjavić, a été grièvement blessée à Belgrade. L’opposition a invité les citoyens à les rejoindre à partir de 15 heures devant la mairie.
Marche de protestation en Voïvodine, « là où le soleil embrasse la Bačka »
13h45 : En Voïvodine, une colonne d’étudiants, ainsi que des citoyens qui ont répondu à l’appel à se joindre à la marche de protestation « Studentskim koracima kroz ravnicu » (Les étudiants marchent dans la plaine), sont arrivés à Tavankut, « là où le soleil embrasse la Bačka ».
Artistes et étudiants manifestent pour un meilleur financement de la culture
11h : Des centaines d’artistes et de travailleurs culturels ont manifesté hier soir devant le ministère de la Culture à Belgrade contre le faible budget alloué à la culture et la gestion politique de ce secteur. La manifestation, intitulée « 0,67 % des revendications dans la culture », exige que le financement de la culture soit augmenté à au moins 1,5 % du budget national et 6 % au niveau local. Les manifestants demandent également la dépolitisation des institutions culturelles, la fin de la destruction du patrimoine culturel par les investisseurs, ainsi que des sanctions contre les médias diffusant des discours de haine. Ils appellent aussi la Radio Télévision de Serbie (RTS) à fournir des informations objectives et à soutenir les revendications des étudiants suite à la tragédie de Novi Sad.
La manifestation a été soutenue par les étudiants, notamment de la Faculté des Arts Dramatiques de Belgrade, mais aussi par de nombreux théâtres : le Théâtre national serbe de Novi Sad et le Théâtre national de Sombor, les théâtres de Belgrade Atelje 212, le Théâtre national, le Théâtre Zvezdara, le Théâtre dramatique yougoslave (JDP), le Théâtre Terazije, le Théâtre Slavija, le Théâtre dramatique de Belgrade, Boško Buha, le Petit Théâtre Duško Radović, le Théâtre national de Zrenjanin et le Théâtre Puls de Lazarevac.
Hausse des prix et fausses réservations des appartements à Niš
9h : Une hausse vertigineuse et soudaine des prix des appartements à Niš a suscité des soupçons selon lesquels cette opération viserait à empêcher les gens de participer à la manifestation prévue pour le 1er mars. Certains propriétaires d’appartements ont drastiquement augmenté leurs prix la veille de l’événement, ce qui a alimenté des accusations de manipulation des prix pour décourager les visiteurs. Un phénomène qui n’est pas isolé, d’autres hébergeurs ayant suivi cette tendance.
En réponse, des habitants de Niš ont lancé une initiative pour offrir un hébergement gratuit aux participants de la manifestation. Cependant, certains organisateurs ont averti que des « bots » du gouvernement pourraient faussement réserver ces logements pour saboter l’effort en annulant ces réservations par la suite. Ce sabotage vise à perturber les plans de ceux qui souhaitent réellement soutenir la manifestation. Les membres du groupe Facebook dédié à l’hébergement gratuit ont donc été invités à être vigilants et à vérifier les profils des personnes faisant des réservations.
Provocations lors des 15 minutes de silence à Zemun
18 février - 15h20 : Le blocage de la circulation à Zemun et les quinze minutes de silence pour les victimes de l’effondrement de l’auvent ont été marqués ce mardi par l’irruption de trois provocateurs, des hommes âgés, tandis que la police - à quelques mètres de là - observait en silence, ne montrant aucune intention de vérifier l’identité de qui que ce soit ou de les expulser.
Alors que deux d’entre eux sont rapidement partis après une avalanche d’insultes et de jurons, le troisième s’est montré persistant, proférant pendant dix minutes de menaces des mort, de fusillade, de massacre et de viol d’enfants « dès que Vojislav Šešelj reviendra au pouvoir ».
Les agriculteurs bloquent la municipalité de Rača
18 février - 11h : Des agriculteurs de Rača, dans le district de Šumadija, ont bloqué le bâtiment de la municipalité. Ils manifestent depuis le 30 janvier et réclament le retour des impôts fonciers au niveau de 2024, les nouveau ayant été augmentés de 60 %, ainsi que la démission de tous les dirigeants municipaux.
« Nous sommes restés devant la municipalité pendant quinze jours, nous avons maintenu Rača sous blocus pendant trois jours et nous ne voulons plus harceler nos citoyens. Ce n’est pas dirigé contre les citoyens ou les entrepreneurs, c’est simplement dû à la négligence des autorités municipales à notre égard », a déclaré un agriculteur, Milan Milošević.
Il a ajouté a déclaré que les agriculteurs ne quitteraient pas le bâtiment de la municipalité. « Nous restons ici, nous exigeons la démission de tous les dirigeants. »
« Les tantes du Canada se retrouvent pour Sretenje »
16 février - 18h : La diaspora serbe au Canada a organisé pour la première fois une action commune de soutien aux étudiants en Serbie intitulée « Les tantes du Canada se rencontrent pour Sretenje ».
Plusieurs centaines de personnes réunies dans six villes canadiennes (Edmonton, Calgary, Ottawa, Montréal, Toronto et Vancouver), sur trois fuseaux horaires, ont simultanément envoyé un message de solidarité aux étudiants et citoyens de Serbie qui s’étaient rassemblés à Kragujevac le 15 février. Les slogans : « La Serbie est un peu à nous aussi », « Le Canada est avec les étudiants », « Les tantes aussi pompent »...
Un silence de quinze minutes en hommage aux victimes de l’effondrement de l’auvent à Novi Sad a été observé simultanément dans les six villes, afin que ce silence collectif résonne le plus fort possible.
À Vancouver, la cérémonie s’est terminée par une interprétation des chansons « Vostani Serbie » et « Tamo daleko » interprétées par la chanteuse d’opéra Martina Govednik, accompagnée d’un trompettiste et d’un vétéran de la 63e Brigade de parachutistes qui, conformément aux principes de cette brigade, a souhaité garder l’anonymat.
Les organisateurs ont annoncé qu’ils poursuivraient les rassemblements et apporteraient leur soutien à la lutte étudiante jusqu’à ce que les revendications soient satisfaites
Étudiants, professeurs, citoyens manifestent devant la mairie de Subotica
17h30 : Étudiants, professeurs, citoyens se sont réunis ce dimanche après-midi à Subotica, rejoints par les agriculteurs venus en tracteurs. Après le discours des enseignants, un silence de quinze minutes a été observé. Les citoyens ont tenu des cœurs en papier rouge, puis ont laissé des empreintes de mains rouges sur une toile noire, qui a été accrochée devant l’entrée de la mairie.
D’autres rassemblements ont eu lieu à Požarevac, Čukarica, Trstenika, Gornji Milanovac, Kovilj... et Sremska Mitrovica.
L’UNS condamne les insultes et menaces de mort contre l’équipe de N1 à Sremska Mitrovica
15h30 : L’Association des journalistes de Serbie (UNS) a condamné les insultes et menaces de mort proférées contre l’équipe de télévision N1 qui couvrait hier à Sremska Mitrovica le contre-meeting du Parti progressiste serbe (SNS) et a demandé aux autorités de trouver et de punir les responsables le plus rapidement possible.
La journaliste de N1, Ksenija Pavkov, a déclaré que l’incident s’est produit hier vers 15h dans le centre de Sremska Mitrovica : « J’avais un micro avec la mousse bleue distinctive de TV N1. Des gens nous ont remarqués et ont commencé à nous insulter, tandis qu’un homme particulièrement agressif a dit qu’il avait hâte de nous tuer, tous ceux de N1... Il nous a également dit de venir en Republika Srpska et de voir ce qui nous arriverait. Il a dit des choses pires, des insultes que je ne voudrais pas répéter. »
Deuxième manifestation de soutien aux étudiants à Genève
14h : Samedi après-midi, la communauté serbe de Genève a organisé une deuxième manifestation de soutien aux étudiants en Serbie, à la Place des Nations. Le 15 février est une date marquante dans l’histoire de l’État serbe. Le 15 février 1804 marque le début de la Première insurrection serbe contre l’Empire ottoman, un soulèvement qui a posé les bases de l’indépendance de la Serbie après des siècles de domination étrangère. Le 15 février 1835, la Serbie adopte sa première Constitution, considérée comme l’une des plus progressistes de son époque en Europe, incarnant la modernisation et la souveraineté du pays. Aujourd’hui, à Kragujevac, des milliers d’étudiants et de citoyens se sont rassemblés encore une fois, pour réclamer l’État de droit, lutter contre la corruption et défendre une société démocratique meilleure, tout en célébrant la Fête nationale de la Serbie.
À Genève, la communauté serbe s’est engagée depuis plusieurs semaines en organisant des manifestations de solidarité avec les étudiants et citoyens serbes. Cette deuxième mobilisation a réuni autour de 200 personnes à la Place des Nations, venues célébrer la Fête nationale serbe, tout en commémorant les victimes de l’effondrement de l’auvent de la gare ferroviaire de Novi Sad et en montrant leur soutien aux étudiants en Serbie.
La manifestation a débuté par une prise de parole des organisateurs, suivie de la lecture des noms des victimes ayant perdu la vie à Novi Sad. Ensuite, les manifestants ont observé quinze minutes de silence en leur mémoire, un hommage devenu un symbole des manifestations en Serbie et dans la diaspora serbe à travers le monde. La prochaine manifestation à Genève est prévue pour le 9 mars 2025.
Retour triomphal à Niš des étudiants qui ont marché jusqu’à Kragujevac
13h30 : Les étudiants qui ont marché jusqu’à Kragujevac sont rentrés à Niš où les citoyens ont organisé une fête de bienvenue pour eux et leur ont remis des médailles.
Les habitants de Ruma en route vers Sremska Mitrovica pour une manifestation de solidarité
12h30 : Les habitants de Ruma se sont mis en route aujourd’hui à pied vers Sremska Mitrovica, où se tiendra la manifestation « Srem en solidarité ». Plusieurs centaines de personnes, en majorité des jeunes, forment une colonne marchant lentement vers Sremska Mitrovica. Ils portent la banderole « Ruma n’est plus silencieuse ».
L’annonce de ce rassemblement stipule que tous les habitants de Srem sont invités à se rendre à Sremska Mitrovica, afin de montrer ensemble leur détermination et leur persévérance dans la lutte pour la justice, la vérité et une société plus saine.
À Kragujevac, un cri de ralliement : « Pumpaj ! »
15 février - 17h30 : Selon des informations, 160 000 personnes se seraient retrouvées aujourd’hui à Kragujevac. Le centre-ville est noir de monde et les cafés sont pleins. Partout, on entend les vuvuzelas et les sifflets, ainsi que ce qui est devenu le cri de ralliement : « Pumpaj ! ».
Des membres de l’organisation indépendante « Stop aux mines et soutien aux habitants de Kragujevac » sont en train de préparer de la nourriture, dont 200 kg de viande, pour « donner des forces aux étudiants afin qu’ils continuent leur combat ».
Vučić : « La révolution de couleur la plus sale de l’histoire de l’humanité »
17h : Les manifestations étudiantes « resteront dans l’histoire comme déshonorantes » et « la révolution de couleur la plus sale de l’histoire de l’humanité », a déclaré le président Aleksandar Vučić aux journalistes lors d’un voyage en train vers Sremska Mitrovica, à l’occasion d’un rassemblement organisé par le SNS.
« Nous n’avons pas réagi, même si des dizaines de milliers d’actions illégales ont été commises au cours des deux derniers mois, pas un seul coup de matraque n’a été utilisé contre les manifestants », a-t-il ajouté.
« Au moins, nous disons qui paie les sandwichs, mais eux ne disent pas qui paie les porcelets, les agneaux et les bus pour Kragujevac. C’est payé par quelqu’un de l’extérieur, et c’est une énorme somme d’argent. Ils se sont vantés eux-mêmes d’avoir investi 3,1 milliards d’euros dans ma destruction. Et ils ont perdu, ils ne voient pas comment la roue politique a déjà tourné... À moins qu’ils ne me tuent », a-t-il conclu.
Sur place, une journaliste de N1 a subi des insultes et des menaces de mort des partisans du président. Elle confirme également qu’un grand nombre d’autocars à Sremska Mitrovica sont immatriculés en Bosnie-Herzégovine, certains étant à moitié vides.
Deux femmes avec qui elle s’est entretenue lui ont dit que l’indemnité journalière pour assister au meeting avait grimpé à 5000 dinars ces derniers jours.
Le rassemblement a officiellement débuté à 17h devant le Centre Pinki, en présence de représentants du gouvernement, du président Vučić, du président la Republika Srpska (RS), l’entité serbe de Bosnie-Herzégovine, Milorad Dodik, ainsi que du président du Parti populaire démocratique du Monténégro, Milan Knežević.
Des centaines de personnes rassemblées devant l’ambassade de Serbie à Paris
15h30 : « Liberté, égalité, pumpajte » (en référence au slogan devenu désormais culte des manifestations), « De tout cœur avec Kragujevac », « La diaspora est avec vous » : comme tous les weekends depuis plusieurs semaines maintenant, des centaines de personnes se sont retrouvées avenue de Camoëns à Paris, devant l’ambassade de Serbie.
Après les quinze minutes de silence en hommage aux victimes, un chœur se met à chanter « Vostani Srbije » (« Lève-toi Serbie ») accompagné d’un concert de violons. La chanson, également connue sous le nom de Chant de l’insurrection de Serbijanov (« Ode au renouveau serbe ») est depuis quelques mois devenue l’hymne des manifestations. Le petit cortège s’est ensuite dirigé devant la résidence de l’ambassadrice, où quinze cœurs ont été déposés devant l’entrée du bâtiment.
Sifflements, chants, applaudissements : la foule fait du bruit, brandit des mains gantées rouges et scande « vos mains sont ensanglantées ! ». La manifestation se termine dans la bonne humeur. À force de se retrouver toutes les semaines, une petite communauté soudée se crée. Pogača, café et vin, et musique : l’émotion a voyagé de Kragujevac jusqu’à Paris.
Une foule immense se presse à Kragujevac
15 février - 13h30 : Kragujevac se remplit de monde pour célébrer Sretenje avec les étudiants et, selon le correspondant de Danas, il est déjà devenu impossible de traverser le centre-ville. Au même moment, des embouteillages sont à signaler sur l’autoroute, notamment entre Smederevo et Velika Plana.
À 11h52, un premier rassemblement de quinze minutes de silence à été organisé à la mémoire des quinze victimes de Novi Sad. Le prochain hommage aura lieu de 23h52 à 00h07.
Quinze chaises ont été placées sur le boulevard Lepenički avec le nom des victimes, leurs dates de naissance et de décès. Les citoyens y ont laissé des roses blanches.
Meeting de Vučić à Sremska Mitrovica : remplir des autocars à tout prix
12h : Alors qu’un meeting du président Vučić est prévu à 17h à Sremska Mitrovica, où une « Déclaration du peuple sur la Voïvodine » sera approuvée par acclamation, des colonnes d’autocars immatriculés en Bosnie-Herzégovine ont été aperçues à proximité de la frontière en direction de la Serbie, mais aussi à Novi Sad et à Belgrade.
En même temps, le Centre pour l’autonomie locale (CLS) a annoncé que des employés de la Société de transport de la Ville de Belgrade (GSP) l’avaient contacté pour se plaindre d’être contraints de se rendre à ce meeting.
« Les travailleurs, tous membres du syndicat indépendant, ont déclaré que le quota de cette entreprise publique était de trois autocars pleins », a déclaré le directeur du CLS, Nikola Jovanović, qui appelle les autorités à « enquêter sur ces allégations et condamne fermement ce type de harcèlement et d’humiliation des travailleurs du secteur municipal de la ville de Belgrade ».
« Je promets aux employés de GSP et d’autres entreprises de services publics que cette pratique prendra bientôt fin », a-t-il ajouté.
Les responsables du SNS peinent en effet à attirer du monde à Sremska Mitrovica. S’ils espèrent faire venir 80 000 personnes, ils ne pourront toutefois compter que sur 30 000 tout au plus. C’est pourquoi, selon des informations de Danas, l’indemnité versée pour assister à ce meeting est passée hier de 4000 à 10 000 dinars.
Meeting de Vučić à Sremska Mitrovica : le syndicat Routes de Serbie dénonce des pressions sans précédent
10h : « Nous sommes témoins d’abus énormes, de chantage, de harcèlement » : le syndicat Puteva Srbije (« Routes de Serbie ») a annoncé vendredi soir que les employés de cette entreprise publique étaient soumis à des pressions, du chantage et des menaces de licenciement parce que « les employés ont fait preuve de désobéissance » et que le quota de personnes fixé pour le rassemblement du Parti progressiste serbe (SNS) ce samedi à Sremska Mitrovica n’a pas été atteint.
Le syndicat souligne que depuis quelques jours l’entreprise « établit des listes d’employés qui iront à un rassemblement politique », et que cela n’est « pas surprenant », car elle est « habituée » à de telles actions depuis des années.
« Mais aujourd’hui la situation a dégénéré, les employés ont fait preuve de désobéissance et le nombre suffisant de personnes prévu par l’organisateur n’a pas été atteint. » Le communiqué dénonce également « une discrimination sans précédent, car certains se sont vu offrir une indemnité journalière (le montant de 8000 dinars est évoqué), et d’autres ont été priés de se rendre [au meeting] sans compensation (transport, sandwichs, boissons…) ».
« En tant qu’organisation syndicale d’une entreprise publique, nous avons la responsabilité d’informer le public sur les événements et les abus de certains dirigeants à des fins politiques, ce qui n’est que la pointe de l’iceberg de tous les autres abus et illégalités commis », souligne la déclaration.
Ce soir, Kragujevac vibre d’émotion
14 février - 21h : Feux d’artifice, sifflets, roulements de tambours, vuvuzelas, cris, chants, hourras... C’est un bruit formidable qui s’élève de Kragujevac ce vendredi soir et monte vers le ciel alors que les étudiants font leur entrée dans la ville, drapeaux déployés, feux de Bengale roses et verts, soulevant une tempête d’applaudissements.
Kragujevac večeras sija kao nikada ! 🇷🇸🇷🇸🇷🇸 pic.twitter.com/bHib6rWIhH
— Nikola Lakic (@NikolaLaki3) February 14, 2025
Tapis rouge pour les étudiants à Kragujevac
20h30 : Des milliers de personnes se sont rassemblées pour accueillir les étudiants à Kragujevac, où le tapis rouge a été déroulé en leur honneur. Une manifestation de quinze heures aura lieu demain dans cette ville de Serbie centrale qui fut la première capitale de la Principauté de Serbie, où la première Constitution serbe a été adoptée le 15 février 1835.
En plus du tapis rouge, les étudiants, qui arrivent au fur et à mesure de Belgrade, Novi Sad, Niš et Novi Pazar, ont été accueillis avec des pogača (pains cuits au four), des médailles et de la nourriture à foison, mais aussi par des chants et des roulements de tambours.
Un grand rassemblement, Sretnimo se na Sretenj (« Rencontrons-nous à Sretenje »), est prévu samedi boulevard Lepenički, au pied de la tour Zastava.
À cause du grand nombre de personnes attendues, les étudiants de l’université de Kragujevac ont publié un plan de la ville : « Pour vous orienter plus facilement lors de la manifestation, vous pouvez utiliser notre carte. Nous vous présentons également les règles de manifestation, ce qu’il faut faire et ce qu’il faut apporter, afin que vous soyez aussi bien préparés et équipés que possible », ont-ils communiqué sur Instagram.
Les étudiants arrivent à Kragujevac
19h30 : Les étudiants sont aux portes de Kragujevac, où une foule enthousiaste leur a réservé un accueil digne de ce nom. Les cyclistes sont arrivés en premier, suivis des marathoniens. Les habitants de Kragujevac leur ont préparé beaucoup de nourriture et se préparent à leur remettre des médailles.
Des cortèges lycéens convergent à Belgrade
18h : Des cortèges partis de plusieurs lycées de Belgrade ont convergé Place de la République, en scandant « Nous voulons la vérité, nous voulons la justice ! ». Enseignants et citoyens ont salué le rassemblement, appelé sous le mot : « répandons l’amour, répandons la justice ! »
:
Plusieurs colonnes convergent vers Kragujevac, à pied et en vélo
13 février - 21h30 : Plusieurs colonnes d’étudiant.e.s marchent vers Kragujevac. Ceux qui sont partis de Belgrade ont dormi mercredi soir à Aranđelovac, avant de reprendre, faisant une pause jeudi à Topola, la route pour le village de Čumić, où ils vont passer la nuit.
Une colonne de 250 étudiants s’est formée à Mrčajevci, réunissant des étudiants de Novi Pazar, Kraljevo, Čačak, Užice et Gornji Milanovac. Ils ont été rejoints jeudi après-midi par des paysans à Bresnica et ils vont tous dormir à Knić, où ils ont été triomphalement accueillis par la population locale.
La colonne partie de Niš a été accueillie par des foules enthousiastes à Paraćin et à Ćuprija. L’étape est prévue à Jagodina, où les étudiants dormiront dans le bâtiment de la Faculté pédagogique.
Enfin, la colonne partie à vélo de Novi Sad a été accueille à Smederevo, où les lycéens leur ont remis les clés de la ville.
Des centaines de personnes se rassemblent à Mitrovica-Nord
13h30 : À Mitrovica-Nord, dans le nord du Kosovo, les étudiants répondent à leurs concitoyens qui les accusent d’être des « mercenaires étrangers ».
Une centaine de personnes se sont rassemblées sur la place centrale de la ville, le plus grand rassemblement à ce jour. Des personnes de tous les âges se sont jointes aux étudiants. Après les quinze minutes de silence en hommage aux victimes de la tragédie de Novi Sad, la place est devenue le théâtre d’un débat, principalement entre personnes âgées, venues exprimer leurs points de vue sur les soulèvements étudiants en Serbie et la politique de la Serbie à l’égard du Kosovo. Un homme a appelé ses concitoyens à « prendre ses distances avec les étudiants soudoyés par des mercenaires étrangers qui veulent faire tomber la Serbie ». Devant les caméras, une étudiante a rétorqué en rappelant les exigences de justice des étudiants. « Merci, étudiants, de nous avoir au moins redonné espoir. Vos professeurs devraient avoir honte, ils n’ont plus rien à vous apprendre », a déclaré un autre retraité.
Les étudiants libèrent le SKC à Belgrade
12 février - 21h30 : Les étudiants de la Faculté d’Arts dramatiques (FDU) occupent le le Centre culturel étudiant (SKC) de Belgrade. Ils ont annoncé un plénum à 22h dans la grande salle.
Janko Baljak, professeur à la FDU, a déclaré à N1 qu’il était venu soutenir les étudiants « qui ont libéré SKC, un point culturel et historique-clé sur la carte de cette ville. [...] Ils ont mené cette action en secret et de manière conspiratrice. [...] Cet endroit mérite de faire ce qu’il fait depuis 40 ans, d’être un cri de ralliement étudiant dans la culture et l’art, et non pas d’être sous le contrôle des institutions de l’État. »
« Je pense que c’est très important, car c’est un lieu culte au cœur de cette ville, où nous avons tous puisé des idées, assisté à des concerts et à des forums. [...] Ce qui a été volé à tous les citoyens est de retour entre les mains des bonnes personnes », a-t-il ajouté.
Les étudiants ont envoyé une déclaration « SKC sous blocus » indiquant qu’un groupe auto-organisé avait occupé le SKC. Ils ont invité tout le monde à se joindre au plénum à 22h. « Nous invitons les citoyens à se rassembler devant le bâtiment du SKC pour nous montrer leur soutien. Nous avons besoin d’une aide extérieure pour garder le bâtiment et nous protéger des menaces potentielles. Nous apprécierions également des dons - sacs de couchage, couvertures, tapis, nourriture, radiateurs, lampes, rallonges... Pour l’instant, seuls les étudiants peuvent entrer dans le bâtiment du SKC, mais nous espérons que nous pourrons bientôt ouvrir les portes à tout le monde », ont-ils déclaré dans le communiqué.
« Le SKC, qui était autrefois le cœur de la vie culturelle de Belgrade, est désormais loué à des sociétés privées et ce n’est qu’une question de temps avant qu’il ne disparaisse complètement », ont-il souligné. Les étudiants ont également expliqué qu’ils étaient là pour insuffler une nouvelle vie au SKC. « Nous voulons offrir un programme culturel gratuit et de qualité, libérer de l’espace pour la pensée critique et l’auto-éducation, créer un lieu de nouvelles rencontres et d’échange d’idées, un lieu où nous revenons volontiers et qui fait partie intégrante de notre vie. »
Les travailleurs de l’IT rejoignent les étudiants
16h20 : Les travailleurs de l’IT étaient en grève ce mercredi, ils ont rejoint les étudiants à Novi Sad et à Belgrade, où ils ont défilé dans les rues de Novi Beograd jusqu’au Palais de Serbie, où ils ont observé les rituelles quinze minutes de silence.
Les manifestations étudiantes paralysent-elles l’économie ?
10h30 : Les blocus prendront bientôt fin, car ils « détruisent notre économie » et affectent les salaires et les retraites, a déclaré le président Vučić sur Pink TV. Ce n’est pas la première fois que le gouvernement tente de blâmer les étudiants pour l’impact négatif sur la situation économique du pays.
Les économistes affirment cependant que le président n’a présenté aucune preuve de ces accusations. Selon l’analyste économique Bogdan Petrović, celles-ci visent à détourner l’attention du public des vrais problèmes : « Je pense que tout cela fait partie d’une campagne visant à convaincre la population que les blocus sont nocifs ».
Pour Božo Drašković, professeur d’économie à la retraite, le président devrait avant tout répondre aux demandes des étudiants. Selon lui, il est normal que dans de telles circonstances il y ait certains obstacles au fonctionnement de l’économie, mais ils sont mineurs.
« Il serait préférable qu’il arrête de dépenser de l’argent comme un milliardaire ivre dans des investissements improductifs comme le Stade national, ou qu’il explique pourquoi il a fait don de milliards d’euros de terrains municipaux, en faisant passer une loi selon laquelle aucune compensation n’est versée pour la conversion de ces terrains en propriétés privées. Qu’il explique cela aux retraités et aux autres citoyens », a-t-il déclaré à Vreme.
En route pour Kragujevac, les étudiants de Niš font étape à Aleksinac
11 février - 19h15 : Partis à pied ce matin de Niš, 170 étudiants sont arrivés en début de soirée dans la petite ville d’Aleksinac, à une trentaine de kilomètres de distance, où ils passeront la nuit et où ils ont été accueillis par une foule en liesse. De nombreux habitants de la ville avaient préparé de la nourriture à leur intention.
« Théâtre ambulant » des travailleurs de la culture dans les rues de Belgrade
11 février - 16h15 : De théâtre en théâtre jusqu’au ministère du Travail, de l’Emploi, des Anciens Combattants et des Affaires sociales - c’est ainsi que s’est déroulée la marche de protestation des artistes de théâtre, des étudiants et des citoyens de Belgrade.
Devant le bâtiment du ministère, rue Nemanjina, les personnes rassemblées ont rendu un hommage de 15 minutes aux victimes de l’effondrement de la verrière à Novi Sad. La colonne « Théâtre ambulant » est partie de la basilique Saint-Sava pour passer par les théâtres de Belgrade fermés depuis sept jours en soutien aux revendications étudiantes.
Lausanne : « Nous sommes au-delà des frontières, mais du juste côté »
11 février - 15h : Environ 200 membres de la communauté serbe se sont rassemblés Samedi 8 février à 11h sur la place Saint-Laurent à Lausanne, afin d’exprimer leur soutien aux revendications étudiantes en Serbie.
L’événement a débuté par le port de banderoles portant divers messages, tels que « Quand je serai grand, je serai étudiant », « Nous sommes au-delà des frontières, mais du juste côté », « La corruption tue » et « Pas de dialogue tant que nos mâchoires sont disloquées ». Ensuite, les participants ont chanté l’hymne national « Bože pravde » (Dieu de la justice), ainsi que les chansons de soutien aux étudiants. Cette partie créative s’est terminée par la récitation du poème du poète Vasko Popa, « Hommage au loup boiteux ».
À la fin de l’événement, les noms des 15 victimes du tragique accident ont été lus, suivis de quinze minutes de silence à 11h52, l’heure exacte de l’effondrement de l’auvent de la gare de Novi Sad. Ce moment a été particulièrement émouvant pour les participants, car une proche d’Anja Radonjić, l’une des victimes, était présente. Anja avait été grièvement blessée lors de l’effondrement de la structure et est décédée à l’hôpital après 17 jours de lutte.
Des rassemblements similaires ont déjà eu lieu à Genève, Berne, Bâle et Zurich, et d’autres manifestations sont prévues dans les semaines à venir, notamment à Genève et à Lucerne, le 15 février 2025.
Depuis Niš et Belgrade, les étudiants prennent la route de Kragujevac
11 février - 10h20 : Alors que 170 étudiants de Belgrade et de Novi Sad ont pris ce matin à pied la route de Kragujevac, emmenant apportant avec eux de la nourriture, de l’eau, des tentes et le drapeau de la Serbie, 200 étudiants de Niš ont également pris la route de Kragujevac - soit 151 kilomètres. Tous doivent se retrouver vendredi soir, à la veille de la grande manifestation de samedi.
La štafeta de Novi Sad est arrivée à Belgrade, les étudiants partent à pied pour Kragujevac
11 février - 7h30 : Les étudiants de l’Université de Novi Sad sont arrivés sur la Place des étudiants à Belgrade mardi soir. Un tapis rouge a été déroulé en leur honneur et des médailles symboliques leur ont été décernées.
Les étudiants de Novi Sad et de Belgrade vont partir à pied pour Kragujevac, espérant y arriver vendredi soir, veille de la grande manifestation prévue samedi 15 février, jour anniversaire du premier soulèvement serbe de 1804.
Par ailleurs, des cyclistes de Novi Sad partiront mercredi matin du Rectorat de l’Université en direction de Belgrade, où ils arriveront dans l’après-midi. Ils seront rejoints le lendemain par des cyclistes venus de Belgrade et se rendront ensemble à Kragujevac.
Les étudiants de Novi Sad entament une course-relais vers Belgrade
10 février - 10h15 : Les étudiants de Novi Sad ont annoncé dimanche soir qu’ils se joindraient à la manifestation à Kragujevac le 15 février, et qu’ils organiseraient une course-relais jusqu’à Belgrade.
« Notre plan est de rendre hommage aux victimes demain de 11h52 à 12h07 devant la gare de notre ville, après quoi commencera la course de relais vers Belgrade », ont-ils indiqué dans un communiqué de presse. L’arrivée est prévue entre minuit et 2 heures du matin, mardi 11 février.
Théâtres en grève
10h : Les troupes dramatiques des théâtres de Belgrade, Novi Sad, Sombor et Zrenjanin se sont mis en grève pour une durée de sept jours. Le Théâtre national, Atelje 212, le Théâtre dramatique de Belgrade, le Théâtre Boško Buha, le Petit Théâtre Duško Radović, le Théâtre Terazije et le Théâtre dramatique yougoslave ne suspendront leurs représentations, tout comme Théâtre national serbe, le Théâtre de la Jeunesse, la plupart des collectifs du Théâtre de Novi Sad/Újvidéki Színház, ainsi que le Théâtre national de Sombor et le Théâtre Toša Jovanović de Zrenjanin.
La štafeta des étudiants est arrivée à Belgrade
9 février - 20h45 : Les étudiants marathoniens qui ont parcouru une course-relais de Kragujevac à Belgrade (115km) sont arrivés plus tôt que prévu ce soir dans la capitale serbe, dans le quartier de Voždovac, alors que les citoyens sont descendus dans les rues pour les accueillir. La foule se rassemble à la basilique Saint-Sava.
« 100 jours qu’on fait du bruit - 100 jours qu’ils se taisent »
20h30 : C’était le slogan de ce dimanche, 100 jours après la chute de l’auvent de la gare de Novi Sad, qui a fait quinze morts et deux blessés graves. À Belgrade, les étudiants de la Faculté d’agriculture, avec le soutien des citoyens et des agriculteurs, ont bloqué le pont Gazela de 11h à 18h. À Novi Sad, trois carrefours importants ont été bloqués jusqu’à 14h, et à Niš, la station de péage Niš-sever a été bloquée à partir de 13 heures, une action qui devrait durer jusqu’à 21h, voire plus.
D’autres manifestations ont eu lieu à Smederevo, Požarevac, Subotica, Brus, Ruma, Zaječar, Vladimirci, Selenča, Vršac, Lovćena, Zrenjanin, Čačak, Gornji Milanovac...
Toronto avec les étudiants
20h : « Les trottoirs de Toronto avec les étudiants » : un rassemblement de soutien aux étudiants en Serbie a eu lieu devant le consulat général de Serbie à Toronto. L’événement a réuni environ 200 membres de la diaspora serbe, et a commencé symboliquement à 11h52. Les manifestants ont observé quinze minutes de silence.
Il s’agissait de la troisième manifestation consécutive à Toronto. D’autres manifestations ont eu lieu dans la monde, en Suède, en Allemagne, en Belgique, etc.
Les étudiants organisent une course-relais de Kragujevac à Belgrade
9h : Cinq étudiants de l’Université de Kragujevac commenceront ce dimanche une course-relais jusqu’à Belgrade pour inviter leurs collègues de Novi Sad, Niš et Belgrade à la grande manifestation prévue à Kragujevac le 15 février, reprenant la tradition yougoslave de štafeta. La course a démarré à 9h du matin devant la Faculté des Sciences médicales et se terminera devant le temple de Saint-Sava à Belgrade vers 22 heures. Les étudiants parcourront 115 kilomètres en environ 13 heures.
Ce dimanche également, de 11h à 14h, trois carrefours de Novi Sad seront bloqués, empêchant l’entrée dans la ville. Ces blocus sont organisés à l’occasion des 100 jours depuis la tragédie à la gare. D’autres manifestations sont prévues partout ailleurs dans le pays. A Niš, les péages de l’autoroute de Belgrade seront bloqués durant douze heures.
À Belgrade, les étudiants de la Faculté d’Agriculture ont annoncé sur lInstagram qu’ils organiseraient aujourd’hui un blocus du pont Gazela. « Cela fait 100 jours que la tragédie de Novi Sad s’est produite et personne n’a encore été tenu responsable des quinze vies perdues. » « Nous insistons pour que les institutions concernées assument leurs responsabilités », ont déclaré les étudiants dans le message. Comme annoncé, le pont sera bloqué de 11h à 18h.
Slovénie : les manifestants dénoncent les propos du maire de Ljubljana
9 février - 8h : Samedi, plusieurs milliers de manifestants ont réclamé que le maire de Ljubljana, Zoran Janković, d’origine serbe, présente des excuses après ses propos de soutien à Aleksandar Vučić. Le rassemblement avait commencé à 11h52 aux abords de l’ambassade de Serbie par quinze minutes de silence, avant de se diriger vers la mairie de la capitale slovène.
Ponts et routes bloqués à Belgrade et Užice
7 février - 17h20 : Ce vendredi, des dizaines de rassemblements ont eu lieu à travers toute la Serbie, notamment à Belgrade, où le pont de Pupin, sur le Danube, a été bloqué par plusieurs centaines d’étudiants et de lycéens. De même, après un rassemblements dans le centre d’Užice, étudianst et citoyens de cette ville ont bloqué pendant deux heures et demi la route nationale Užice-Zlatibor.
Les travailleurs de la santé de Niš se sont rassemblés pour exprimer leur soutien aux étudiants. Des rassemblements ont également eu lieu pour la première à Bujanovac, Crna Trava et d’autres petites villes du sud de la Serbie.
Les étudiants et les lycéens de Subotica ont appelé à un blocage total des écoles.
Divisée, l’Union européenne ne veut pas s’engager
7 février - 9h : Dans un interview accordée à Radio Slobodna Evropa, l’eurodéputé croate Tonino Picula (S&D), rapporteur du Parlement européen sur la Serbie, estime que l’Union européenne est divisée face au mouvement de protestation, et choisit la politique du « wait and see », pour savoir comment évoluera le mouvement.
Les retraités rejoignent les étudiants
5 février - 16h : Des centaines de retraités se sont rassemblés mercredi matin sur la Place de la République, dans le centre de Belgrade. Ils ont rejoint en cortège les étudiants de la Faculté de Philologie, avec qui ils ont observé les quinze minutes de silence de 11h52, avant de défiler dans le centre de la capitale derrière une grande banderole proclamant : « les enfants, en avant ! ».Ils portaient des pancartes proclamant : « les retraités avec les étudiants, les étudiants écrivent l’histoire ! »
Les élèves votent l’occupation de l’école de médecine de Subotica
3 février - 17h : Les étudiants de l’école secondaire de médecine de Subotica, dans le nord de la Serbie, ont voté à la majorité pour bloquer l’école, lors d’un plénum ce 4 février. L’école est par ailleurs déjà en grève, avec des cours réduits à 30 minutes.
La directrice de l’École secondaire de médecine de Subotica, Natalija Trbović Toljagić, ne reconnaît pas la décision du plénum des étudiants. Les professeurs de la faculté de médecine n’ont pas encore commenté le blocage des étudiants. L’une des enseignantes, Gordana Bašić, qui travaille dans cette école depuis plus de trois décennies, a déclaré lors d’une réunion le 4 février que « les enseignants reçoivent des informations contradictoires de la part de la directrice », car elle leur annonce que les cours vont se poursuivre, malgré la décision des étudiants de bloquer l’école. .
« Journal libre » de la télévision de Voïvodine
3 février - 15h : Des employés de la Radiotélévision de Voïvodine (RTV) se sont rassemblés le 3 février devant le bâtiment de l’institution à Novi Sad, critiquant les reportages du service public provincial sur les manifestations étudiantes et civiques en Serbie. A 17 heures, alors que RTV diffusait son principal programme d’information, ils ont organisé une lecture en plein air d’un « Journal libre » (« Slobodni Dnevniuk »), en signe de protestation contre la censure de l’information.
Serbie : les travailleurs de la Culture bloquent le ministère
3 février - 15h : A l’appel du groupe « Culture bloquée », des travailleurs de la culture ont occupé leur ministère de tutelle jusqu’à 15h30, après avoir observé quinze minutes de silence en l’honneur des victimes de Novi Sad. Ils affirment leur soutien aux étudiants, tout en affirmant leurs propres revendications, concernant notamment la baisse des financements publics de la culture. Sur la porte principale du ministère, une banderole proclame « tout le pouvoir aux plénums ».
Mercredi, ce sont les employés dde compagnie de transport de la ville de Belgrade (GSP) organiseront une manifestation devant le siège du GSP à Dorćol le mercredi 5 février à 9 heures du matin, puis soumettront leurs revendications à l’Assemblée de la ville de Belgrade, selon un communiqué du syndicat du GSP.
Quatre cortèges convergent vers le centre de Niš
2 février - 17h : Étudiants et citoyens s’étaient donnés rendez « à quatre heures sur les quatre », bloquant les quatre ponts de la ville à 16h, avant de s’ébranler en quatre cortèges en direction du centre de la ville, place Kralja Milana, ainsi que le rapportent les Južne vesti.
À Belgrade, le faubourg de Čukarica a été bloqué ce dimanche après-midi, avant que des milliers de personnes ne partent en cortège vers la Foire de Belgrade. Des milliers de citoyens bloquent également le pont de Šabac.
Les ponts de Novi Sad restent bloqués jusqu’à 18 heures
2 février - 17h : Les étudiants et les citoyens ont décidé de poursuivre le blocage des ponts jusqu’à 18 heures.
2 février - 14h : Après l’énorme manifestation de samedi, les trois ponts sur le Danube de Novi Sad sont restés bloqués pour 24h. Sur les ponts et à leurs abords, on cuisine, on joue aux cartes, aux football ou au basket. Un coiffeur a même installé un fautenil en proposant des coupes gratuites pour les étudiants. De nombreux citoyens sont aussi venus apporter leur soutien. Une exposition de photo a été installé dans un parc, tandis que s’affichent aussi des messages de soutien.
Madona et Marina Abramović soutiennent le mouvement
2 février - 13h : La star pop Madonna a apporté son soutien en postant sur Instagram une vidéo de l’occupation des ponts de Novi Sad, avec le message « power of unity », tandis que la plasticienne Marina Abramović, originaire du Monténégro, apportait aussi son soutien, en écrivant : « les étudiants de Serbie sont les héros d’aujourd’hui. »
Manifestations à travers toute la Serbie
2 février - 11h : Des dizaines de rassemblements ont été organisés samedi à travers tout la Serbie, pas seulement à Novi Sad, mais aussi dans de petites communes comme à Gadžin Han, Ražanj, Brestovac, Vučje et Trgovište.
Protesti u Gadžinom Hanu, Ražnju, Brestovcu, Vučju i Trgovištu – “svedočimo rađanju slobode”https://t.co/46mN6tDX97
— Južne vesti (@juznevesti) February 2, 2025
Marina Abramović
Des dizaines de milliers de citoyens bloquent les ponts de Novi Sad
1er février - 17h : Toutes générations confondues, étudiants et citoyens ont bloqué les trois ponts de Novi Sad. Pour éviter des risques de surcharge, ils se concentrent davantage sur les routes d’accès plutôt que sur les ponts eux-mêmes. À partir de 18 heures, les manifestants se rassembleront sur le Pont de la Liberté, où le blocage durera 24 heures. Le déroulement en sera décidé lors d’un plénum citoyen.
Pendant ce temps, la diaspora serbe a organisé des rassemblements un peu partout en Europe, à Paris, Vienne, Londres, Berlin, Stockholm, Malmö ou encore Zurich... Les étudiants de Koper, en Slovénie, réunis en plenum, ont aussi apporté à leurs collègues de Serbie.
Les étudiants se préparent à bloquer les trois ponts de Novi Sad
13h30 : Plusieurs centaines de motards se sont rendus de Belgrade à Novi Sad, où les étudiants prévoient de bloquer les trois ponts - le pont de la Liberté, le pont Žeželj et le pont Varadin - sur le Danube à partir de 15 heures jusqu’à 18 heures, trois heures de blocage pour commémorer les trois mois écoulés depuis l’effondrement de l’auvent de la gare de Novi Sad. Les manifestants se rassembleront ensuite sur le pont de la Liberté, qu’ils bloqueront jusqu’à dimanche 15 heures.
En plus des motards, les agriculteurs ont rejoint les étudiants de l’université de Novi Sad avec des tracteurs pour les protéger des attaques auxquelles ils sont exposés lors des blocus. De nombreux citoyens ont en outre pris la route de Belgrade à Novi Sad, provoquant d’importants embouteillages ce samedi matin.
À Genève, des citoyens serbes se rassembleront également cet après-midi pour soutenir. Le rassemblement est prévu à 15h30 sur la Promenade Wilson, au bord du lac Léman, non loin du Palais Wilson, qui abrite le siège du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme. Le rassemblement devrait durer jusqu’à 18 heures.
En Croatie, des rassemblements à Zagreb, Split et Osijek sont aussi prévus en soutien aux manifestations étudiantes en Serbie.
Des dizaines de milliers de personnes ont accueilli les étudiants à Novi Sad
31 janvier - 22h : Des dizaines de milliers de personnes ont accueilli vendredi soir à Novi Sad les étudiants partis à pied la veille de Belgrade. Sur le pont Duga, ils ont été accueilli par leurs collègues de Novi Sad, avec lesquels ils ont échangé les drapeaux des deux villes et des universités de Belgrade et de Novi Sad.
De là, ils ont marché ensemble jusqu’à la gare, où ils ont observé un silence de quinze minutes pour rendre hommage aux personnes tuées dans l’effondrement de l’auvent. Samedi, un blocage des trois ponts sur le Danube de Novi Sad est prévue, trois mois après cette tragédie qui a provoqué la mort de quinze personnes.
Les étudiants poursuivent leur marche vers Novi Sad
31 janvier - 8h30 : Après avoir passé la nuit dans la petite ville d’Inđija, à une quarantaine de kilomètres de Belgrade, les étudiants poursuivent ce vendredi leur marche vers Novi Sad, où une grande manifestation est prévue samedi. Ils ont dormi en plein air, sur les terrains de sport, la mairie ayant refusé de leur ouvrir les bâtiments du centre sportif.
RSF demande la justice pour l’agression d’au moins douze journalistes
30 janvier - 15h : Les journalistes, régulièrement cibles d’attaques physiques, sont en première ligne de la violence des forces de l’ordre et des sympathisants du président de la République, Vučić, en marge des manifestations contre la corruption embrasant la Serbie depuis novembre. Dans un communiqué, Reporters sans frontières (RSF) exhorte les autorités à mettre fin aux violences et à punir leurs auteurs.
Des centaines d’étudiants partent à pied de Belgrade vers Novi Sad
30 janvier - 10h45 : Des centaines d’étudiants sont partis à pied ce jeudi matin de Belgrade en direction de Novi Sad, sous le mot d’ordre « un pas pour la justice » (« na korak do pravde »). Au terme d’une marche de 70 km, ils doivent rejoindre samedi 1er février les étudiants de Novi Sad pour une grande opération de blocage des trois ponts de la ville sur le Danube. Cette manifestation aura lieu trois mois après la catastrophe de la gare de Novi Sad, le 1er novembre 2024.
Le mouvement se poursuit malgré les démissions
29 janvier - 8h30 : Le mouvement se poursuit, malgré la démission du Premier ministre et du maire de Novi Sad. Mardi soir, des rassemblements ont eu lieu dans des dizaines de villes de Serbie, notamment à Novi Sad, où des milliers de personnes se sont retrouvés Boulevard de la Libération, où les étudiants ont été attaqués dans la nuit de lundi à mardi.
« Les démissions n’ont aucun rapport avec nos revendications qui ne sont toujours pas satisfaites », ont expliqué les étudiants, qui occupent toujours une soixantaine de facultés à travers tout le pays. Demain, les étudiants de Belgrade doivent s’engager dans une marche de 90 kilomètres jusqu’à Novi Sad.
Samedi 1er février, 17h
Rencontres du Courrier des Balkans (Arcueil)
Table-ronde exceptionnelle : « Vos mains sont ensanglantées ! »
Avec celles et ceux qui se soulèvent en Serbie.
Depuis la tragédie de la gare de Novi Sad, le 1er novembre, des dizaines de facultés et d’écoles supérieures sont occupées à travers toute la Serbie, chaque jour, des dizaines de milliers de citoyens manifestent contre la corruption, réclamant justice et vérité. Le Courrier des Balkans invite deux étudiants de Novi Sad, Milica Dokmanović et Aleksa Nikolić.
Le Premier ministre et le maire de Novi Sad ont démissionné
28 janvier - 14h : Le Premier ministre serbe a démissionné mardi matin, au lendemain de l’allocution du président Vučić sur TV Pink promettant un remaniement ministériel. Miloš Vučević a invoqué le souci de « haute responsabilité » de son parti, le SNS, pour justifier son départ.
Avant lui, deux ministres avaient démissionné à la suite de la catastrophe mortelle de la gare de Novi Sad, quand l’auvent, tout juste rénové, s’est effondré, tuant quinze personnes. D’abord, le ministre de la Construction, des Transports et des Infrastructures Goran Vesić, puis le ministre du Commerce, Tomislav Momirović. Miloš Vučević a déclaré que sa décision avait été motivée par de violentes attaques contre des groupes d’étudiants à Novi Sad lundi soir.
Ancien maire de Novi Sad, Miloš Vučević est un homme-clé du régime Vučić, lui qui a précédemment été nommé président du SNS en mai 2023. Son successeur à la mairie de Novi Sad, Milan Đurić, a démissionné de son poste dans la foulée.
Les promesses de Vučić tombent à plat
28 janvier - 10h : Aleksandar Vučić s’est adressé à la nation lundi soir sur la télévision privée Pink, flanqué du Premier ministre Vučević et de la présidente du Parlement, Ana Brnabić. « Nous voulons le dialogue », a-t-il affirmé. « La situation actuelle ne convient à personne. Elle commence a avoir des conséquences sur la stabilité de l’État, sur l’économie et les investissement étrangers. » Pour tenter de prouver sa bonne foi, il a fait une présentation powerpoint des réponses apportées aux revendications étudiantes en quatre points.
Il promet ainsi que toute la documentation sur la reconstruction de la gare de Novi Sad sera rendue publique dans les prochains jours, comme le réclament les étudiants. Pour lui, le fait que treize personnes ont été mises en examen pour l’effondrement de l’auvent de cette gare démontrerait que la justice suit son cours. De même, « 37 personnes sont mises en examen et ont été entendues par la justice » pour avoir attaqué et blessé des étudiants. Enfin, à propos de la quatrième demande étudiante, l’augmentation du budget de l’éducation de 20%, l’État, a-t-il assuré, « règlera cela : cela coûtera 5,3 millions d’euros. » Il a aussi promis de gracier les étudiants et les enseignants arrêtés durant les protestations.
Le régime est déjà tombé, mais il n’en est pas encore informé.
« J’exige un remaniement du gouvernement le plus large et le plus rapide possible », a aussi lancé le chef de l’État. « Plus de la moitié des ministres seront remplacés ». De son côté, le Premier ministre Vučević a convié les doyens, recteurs, professeurs et étudiants à des pourparlers au gouvernement. Par contre, Ana Brnabić, la présidente du Parlement, a souligné qu’elle ne permettrait pas un blocage de cette institution, annoncé par le Parti démocrate (DS).
Au moment de l’intervention, les étudiants et des milliers de citoyens venus les soutenir bloquaient l’un des principaux carrefours de la capitale, Autokomanda. Ce qu’ils ont joyeusement continué à faire jusqu’à 10h ce matin, sans réagir aux proposition de celui qu’ils ont placé sur la touche « ignore ». Prochaine date clé : le 1er février, avec le blocage prévu des trois ponts de Novi Sad. Pour le sociologue Jovo Bakić, « le régime est déjà tombé, mais il n’en est pas encore informé. »
Ambiance festive au rond-point occupé d’Autokomanda
28 janvier - 7h45 : Tournois de volley géants, tentes, jeux de société, préparation et distribution de nourriture : au rond-point d’Autokomanda, la bonne humeur était toujours au rendez-vous au soir d’une journée d’occupation. Les étudiants sifflent, brandissent des bannières géantes et applaudissent les voitures qui les klaxonnent pour montrer leur soutien, avec autant d’entrain qu’à 11h du matin.
On se croirait presque à un festival. Ce soir, tout Belgrade semble s’être donné rendez-vous sur ce rond-point où les routes se croisent au-dessus de l’autoroute. Familles, enfants en bas âges, personnes âgées, tous sont venus soutenir les étudiants et prêter un coup de main en apportant de quoi manger et tenir toute la nuit. En début de soirée, les Belgradois affluent de tous les côtés du croisement, on peut à peine se frayer un chemin dans la foule. Heureusement, l’organisation des étudiants est exemplaire, comme à chaque fois. Gilets fluo, talkies walkies ou mégaphones à la main, ils veillent à la sécurité des manifestants, se relaient de manière efficace pour faire passer les ambulances ou encore les motards chargés de ramener des donations. Les agriculteurs veillent avec toujours autant de dévotion sur eux, leurs tracteurs en travers de la route, bloquant les accès au rond-point pour décourager les chauffards malveillants.
À 20h, chacun lève son téléphone en l’air, flash allumé, sifflet dans la bouche. Un vacarme assourdissant au-dessus d’une véritable mer de lucioles qui s’étend à perte de vue. Il semblerait qu’il y ait autant de monde qu’au rassemblement à Slavija, le 23 décembre dernier. A l’approche de minuit, la foule commence à se dissiper, mais l’énergie des étudiants ne faiblit pas. La nuit promet d’être longue.
Belgrade : le blocage du rond-point d’Autokomanda a commencé
27 janvier - 11h30 : Des milliers d’étudiants ont commencé le blocage de l’immense rond-point d’Autokomanda, qui doit durer 24 heures. Des colonnes convergent depuis la place Slavija. Des convois d’agriculteurs en tracteurs convergent aussi vers Autokomanda, ainsi que des cortèges de motards. Sur place, des réserves d’eau et des toilettes mobiles ont été installées. La police détourne le trafic routier avant l’arrivée à Autokomanda.
Richard Grenell à la rescousse de Vučić
27 janvier - 10h30 : L’envoyé spécial du président américain Donald Trump pour les missions spéciales, Richard Grenell, a partagé sur les réseaux sociaux une vidéo des manifestations étudiantes en Serbie, avec le commentaire suivant : « Il est toujours important de pouvoir élever la voix et d’être entendu. Mais tout le monde doit condamner la violence et s’en tenir aux manifestations pacifiques. Le processus démocratique doit être respecté. Nous ne soutenons pas ceux qui portent atteinte à l’État de droit et occupent de force les institutions de l’État. »
It is always important to raise your voice and to be heard.
But everyone must condemn violence and stick to peaceful demonstrations. The democratic process must be respected.
We do not support those who undermine the rule of law or who forcefully take over government… https://t.co/phI5QhCSAr
— Richard Grenell (@RichardGrenell) January 25, 2025
Novi Pazar : l’Université publique veut sanctionner les étudiants
27 janvier - 8h30 : L’Université d’État de Novi Pazar a décidé le 26 janvier de « suspendre toutes les activités et obligations des étudiants et des employés jusqu’à nouvel ordre en raison de l’incapacité temporaire de travailler en raison du blocus et de l’intrusion violente d’un groupe d’étudiants dans les locaux de l’Université ».
« Nous tenons à souligner que des poursuites pénales seront engagées et des procédures disciplinaires seront engagées contre les auteurs qui ont violemment brisé la porte d’entrée de l’Université ainsi que les portes des locaux officiels et des bureaux de diverses unités, en raison de l’inviolabilité de l’espace académique », précise le Conseil rectoral.
Des dizaines de milliers de personnes défilent à Niš
26 janvier - 19h : Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont défilé dimanche à Niš, à l’appel des étudiants qui occupent toujours l’Université. Plusieurs cortèges ont convergé vers le centre de la ville. Dimanche, une manifestation a aussi réuni plusieurs milliers de personnes à Čačak. Accompagné par des fanfares, les manifestants se sont rassemblés sur la place du lycée pour observer quinze minutes de silence.
Les agriculteurs arrivent à Novi Sad
26 janvier - 8h30 : À Novi Sad, la police a empêché les agriculteurs qui venaient apporter leur soutien aux étudiants de pénétrer en ville, mais ils sont passés par les champs et ont finalement pu garer leurs tracteurs près du campus universitaire. « Nous ne sommes pas venus pour créer des problèmes, mais pour protéger les étudiants », explique Goran Filipović, de l’Initiative pour la survie de l’agriculture. « Nos tracteurs resteront sur le campus aussi longtemps qu’il y aura besoin. »
Rassemblements dans tout le pays
26 janvier - 8h00 : Samedi, des rassemblements ont eu lieu dans toute la Serbie, notamment à Zrenjanin, Mladenovac, Kikinda, Novi Bečej, Kruševac, Vrnjačka Banja, Paraćin, Prijepolje, Ruma, Vršac, Pančevo, Smederevo, Smederevska Palanka, Ćuprija, Sombor, Sokobanja, Velika Plana et bien d’autres villes. Plusieurs milliers de personnes ont défilé à Zrenjanin. Dans deux incidents techniques, des voitures ont encore foncé dans la foule, blessant des étudiants.
Une carte des communes de Serbie (en rouge) où au moins un rassemblement a déjà eu lieu a été établie :
Les bikers soutiennent les étudiants
25 janvier - 15h : Plusieurs centaines de motards ont participé à un rally de soutien aux étudiants bloquant les universités, ce samedi à Belgrade. « Nous sommes ici pour soutenir les étudiants dans ce qu’ils font depuis un certain temps. Nous sommes ici pour lutter pour une Serbie sûre et libre », déclare l’un des motards, cité par RSE. Ils ont manifesté un soutien particulier aux étudiantes blessées lors des précédentes manifestations étudiantes.
Grève générale : manifestations-monstres à Belgrade et dans le pays
24 janvier - 13h30 : C’est une marée humaine qui a envahi les rues de Belgrade dès ce vendredi matin sous la pluie, alors que des dizaines de milliers de manifestants convergent de plusieurs directions de la capitale serbe vers le rond-point Ušće sous les bannières « Grève générale », « Nous mourrons à cause de vos mensonges », « Čoveče, naljuti se » (Mec, mets-toi en colère).
D’autres manifestations ont lieu en même temps dans plusieurs ville de Serbie, notamment à Novi Sad, Niš, Valjevo, Čačak, Pančevo, Kragujevac... Pour la première fois, des Serbes du Kosovo ont également observé quinze minutes de silence à Mitrovica-Nord en hommage aux personnes tuées dans l’effondrement de l’auvent de la gare de Novi Sad. L’action a été initiée par Srđan Đorđević, qui a exprimé publiquement son soutien aux étudiants qui protestent à travers la Serbie.
Jeudi soir, plusieurs manifestations ont eu lieu dans le pays. À Kraljevo, des manifestants ont lancé des œufs sur le maire SNS et des membres du parti qui les avaient insultés, tandis qu’à Jagodina, où le président Vučić a prévu d’organiser un meeting ce vendredi après-midi, des citoyens se sont rassemblés en chantant « Vous n’êtes pas les bienvenus ».
Blocages et grève générale ce vendredi
12h : Ce vendredi matin, dans toute la Serbie, de très nombreux commerces avaient tiré le rideau, s’associant au mot d’ordre de grève générale. De même, alors que les avocats sont déjà en grève, le syndicat de la Culture a appelé à la grève et la plupart des institutions culturelles devraient rester fermées.
Les agriculteurs en colère manifestent à Čačak
23 janvier - 14h : Plusieurs dizaines d’agriculteurs ont bloqué aujourd’hui le carrefour du village de Mrčajevci près de Čačak, en raison de la « situation catastrophique de l’agriculture » et du non-respect des revendications des agriculteurs des districts de Raška, Šumadija et Moravička adressées au ministère de l’Agriculture.
Les agriculteurs se sont rassemblés plus tôt dans la journée dans le village de Bresnica, près de Čačak, et ont organisé une manifestation avec des tracteurs, des camions et des voitures jusqu’au village de Mrčajevci.
Ils exigent que les revendications des étudiants soient satisfaites, la stabilisation urgente des prix d’achat du lait cru et des porcs, le règlement de toutes les dettes de l’État envers les agriculteurs, ainsi que le limogeage du ministre Aleksandar Martinović.
Pressions et menaces pour mobiliser des citoyens au meeting de Vučić à Jagodina
13h30 : Alors que le Parti progressiste de Serbie (SNS) prévoit d’organiser un grand meeting à Jagodina vendredi 24 janvier, des informations circulent selon lesquelles les membres du parti ont recours à des menaces pour mobiliser les citoyens.
Un habitant de la ville voisine de Kragujevac, interviewé par Vreme et qui a souhaité rester anonyme, a déclaré avoir reçu une invitation à assister au rassemblement du SNS. « Ils ont commencé à conditionner les gens pour aller à Jagodina. Mon entreprise parle depuis plusieurs jours du fait que vendredi, à 14 heures, plusieurs bus partiront pour Jagodina. Ils m’ont aussi invité, mais je n’irai certainement pas. »
Des allégations partagées dans la déclaration du Mouvement pour le tournant (PzP) : « Les menaces de licenciement, le non-renouvellement des contrats, l’obligation d’interrompre les vacances annuelles sont des moyens de coercition de plus en plus utilisés par les responsables locaux du SNS pour faire pression sur les gens afin qu’ils soutiennent le président », peut-on lire dans le communiqué.
Chaque comité local du SNS dispose d’un certain quota de personnes qu’il doit amener au rassemblement, affirme le PzP. « Il s’agit d’une pratique bien établie du parti au pouvoir, à laquelle il recourt chaque fois que le besoin d’auto-promotion de Vučić doit être satisfait. La question se pose : pouvons-nous nous attendre à ce qu’ils encerclent les gens avec des barbelés pour que personne ne parvienne à s’échapper d’un rassemblement ’volontaire’ en soutien au président ? »
Sur les réseaux sociaux, plusieurs utilisateurs ont indiqué que les citoyens et les employés des entreprises publiques se voyaient offrir 15 000 dinars pour assister au rassemblement.
« Les étudiants avec les ouvriers » : manifestation des travailleurs d’EPS, les étudiants leur apportent leur soutien
13h : Une manifestation a eu lieu ce matin à Belgrade devant le bâtiment de l’Industrie électrique de Serbie (EPS). Des étudiants des facultés de génie électrique, de droit, d’architecture, de génie mécanique, de génie civil et de technologie et de métallurgie de Belgrade ont organisé une marche collective de soutien.
Les travailleurs du syndicat Jodinstvo Kolubara ont remercié les étudiants d’être venus et ont souligné qu’ils bénéficieraient également de leur soutien. « Je voudrais que vous persévériez dans vos revendications, et vous aurez un soutien croissant », ont-ils déclaré. « Ne les laissez pas discuter avec vous ou vous manipuler. »
Le syndicat de la télévision publique exige une couverture adéquate des manifestations
22 janvier - 18h30 : Le Syndicat des travailleurs de la production et des techniques de la Radio Télévision de Serbie (RTS) a envoyé une lettre au directeur Nenad Lj. Stefanović pour demander que soient diffusés des reportages adéquats sur les manifestations des étudiants dans les programmes d’information et que des représentants des manifestations soient invités aux programmes de service public.
Le syndicat précise qu’en cas de non-satisfaction de ces revendications, « qui sont extrêmement simples à résoudre tant sur le plan organisationnel que technique », il s’attend à la démission du rédacteur en chef du Programme d’informations, demain jeudi 23 janvier.
Les étudiants lancent un appel à la grève générale
13h30 : Les étudiants ont lancé un appel à la grève générale, ou à la désobéissance civile générale, pour vendredi 24 janvier. « Nous n’allons pas travailler, nous n’allons pas assister aux cours, nous n’accomplirons pas nos tâches quotidiennes. Nous prenons notre liberté en main. Votre participation fait la différence », ont-ils déclaré. « Discutez avec vos collègues pour organiser un arrêt de travail. Et si vous avez peur de votre employeur, prenez un jour de congé, un arrêt maladie, donnez votre sang », peut-on lire dans leur communiqué.
Les étudiants ont demandé aux employeurs d’accorder un jour de congé à leurs employés, d’annuler toutes les réunions prévues et d’informer les clients des raisons pour lesquelles ils ne travailleront pas ce jour-là. « N’allez pas dans les magasins, les marchés, les centres commerciaux, les cinémas et les théâtres. C’est vendredi, mais n’allez pas aux fêtes et aux concerts. »
Le ministère lance des inspections dans les écoles en grève
10h15 :Les inspections scolaires qui ont eu lieu dans les écoles de Serbie en raison de la suspension des cours ont rencontré la résistance des employés, des élèves et de leurs parents dans certaines écoles.
Comme l’annonce le Syndicat indépendant des enseignants serbes (NSPRS), dans un grand nombre d’écoles à travers le pays, il n’y a pas de cours ou la durée des cours a été réduite de 45 à 30 minutes. « Il n’y a pas une seule ville en Serbie où au moins une école ne soit pas en grève. Dans certaines villes, toutes les écoles sont en grève », a déclaré Dušan Kokot, président du NSPRS.
Le syndicat reconnait qu’il ne dispose pas de données précises sur le nombre d’écoles en grève, mais qu’il est évident que le plus grand nombre d’écoles et de lycées de Belgrade sont fermés.
Les enseignants en grève en Serbie réclament des salaires plus élevés et de meilleures conditions de travail dans l’éducation. Ils soutiennent les étudiants qui bloquent les facultés depuis deux mois, exigeant que les autorités prennent leurs responsabilités pour la mort de quinze personnes dans l’effondrement de l’auvent en béton de la gare reconstruite de Novi Sad le 1er novembre.
Écoles en grève et manifestations des enseignants
20 janvier - 15h30 : Les enseignants en grève ont été rejoints lors d’une manifestation devant la Faculté de Philosophie de Belgrade par des élèves, des étudiants et des citoyens qui les soutiennent. Selon le président du syndicat enseignant, Dušan Kokot, 50 % des écoles en Serbie ont suspendu le travail, alors que dans les grandes villes, entre 80 et 90 % des écoles sont en grève.
« Nous déclarons ce rassemblement comme un plénum d’éducateurs et je demande que nous déclarions tous ensemble la grève générale », a lancé Dušan Kokot, qui a affirmé que son syndicat n’acceptait pas « les cadeaux du gouvernement » sous forme d’augmentations de salaire et qu’il se battait pour « l’intérêt général ». Les manifestants ont ensuite observé quinze minutes de silence.
Une manifestation d’enseignants a notamment été organisée à Niš sous le slogan « Les professeurs de Niš ne se taisent pas », ainsi qu’à Novi Sad. À Užice, à l’ouest de la Serbie, toutes les écoles primaires et secondaires ont suspendu leurs activités jusqu’à ce que les revendications des étudiants soient satisfaites.
Le Premier ministre serbe Miloš Vučević a déclaré qu’à partir du 21 janvier, l’inspection de l’éducation commencerait à visiter les écoles qui ont suspendu les cours. Mais les doyens des Facultés de l’Université de Belgrade, où sont formés les futurs enseignants, ont demandé au ministère de l’Éducation de faire en sorte que l’inspection « cesse immédiatement la persécution des enseignants et des écoles qui suspendent le travail ».
« Dernière heure de classe » avant la grève générale de l’Éducation
8h : Ce lundi 20 janvier, premier jour du second semestre dans l’enseignement secondaire, les enseignants se mettent en grève et les écoles n’ouvriront pas leurs portes. Dimanche, des rassemblements de soutien sur le thème de la « dernière heure de classe » ont eu lieu dans toute la Serbie, réunissant enseignants, mais aussi étudiants et citoyens solidaires. Il s’agissait de se rassembler durant 45 minutes, comme une heure de classe, tout en observant 15 minutes de silence pour les victimes de Novi Sad.
Ces rassemblements ont eu lieu à Subotica, Kragujevac, Niš, Valjevo, Užice et bien d’autres villes. A Belgrade, le rassemblement aurait réuni au moins 20 000 personnes, selon l’Archive des mouvements sociaux ; à Čačak, ils étaient 10 000.
Même au Kosovo, 370 enseignants de l’Université (serbe) de Pristina à Mitrovica ont signé une pétition de soutien aux étudiants de Serbie, même si ceux de cette Université n’ont pas encore rejoint le mouvement.
New York, Londres, Milan, Bruxelles, Madrid solidaires avec les étudiants de Serbie
19 janvier - 19h : « NYC est avec vous », pouvait-on lire sur une banderole déployée par les manifestants ce dimanche à New York. Des manifestants qui ont également repris le slogan scandé en Serbie : « Il y a du sang sur vos mains ». En même temps, d’autres rassemblements de solidarité ont eu lieu dans plusieurs villes européennes, à Londres, Milan, Bruxelles ou encore Madrid.
En Serbie, des dizaines de milliers de citoyens ont défilé dans de nombreuses villes, dont Belgrade, Novi Sad, Valjevo, Niš, Loznica, Kragujevac, Čačak, Vranje, Inđija, Ćićevac, Zaječar... Parmi eux, une majorité d’élèves, de professeurs et de parents, alors qu’un appel à la grève des enseignants a été lancé à la veille de la rentrée scolaire, lundi 20 janvier.
Rassemblements de solidarité samedi à Paris et à Amsterdam, et dimanche à New York
15h : Près d’une centaine de personnes se sont rassemblées samedi à 11h52 à Paris, place Edmond Michelet, non loin du Centre culturel de Serbie, dans le quartier des Halles, brandissant des pancartes « Pariz 11:52 », ils ont observé quinze minutes de silence « pour les quinze victimes de la corruption en Serbie ». Outre des étudiants serbes installés en France, des touristes serbes de passages ont rejoint le rassemblement.
Un rassemblement a également eu lieu ce samedi à Amsterdam. Les manifestants ont lu les revendications des étudiants serbes, puis observé quinze minutes de silence en mémoire des victimes de Novi Sad. L’événement a réuni « des membres des communautés serbe et balkanique, ainsi que des sympathisants des Pays-Bas, de Slovaquie, de Croatie, de France, d’Angleterre, d’Allemagne et même d’Australie », selon un communiqué des manifestants.
Les organisateurs du rassemblement ont également fait référence à l’étudiante heurtée par une voiture qui a foncé dans la foule. « Ce n’est pas la première fois qu’une voiture est utilisée pour attaquer des manifestants pacifiques. De tels incidents mettent en évidence les dangers croissants auxquels sont confrontés ceux qui luttent pour la justice en Serbie. Nous voulons attirer l’attention sur les problèmes systémiques qui permettent à de tels actes de rester impunis », indique le communiqué.
Il s’agissait de la deuxième manifestation aux Pays-Bas en soutien aux étudiants serbes.
Une manifestation est également prévue ce dimanche à New York.
Les députés du Parti démocratique se mettent en grève
18 janvier - 21h20 : La présidence du Parti démocratique (DS, opposition) a annoncé ce 18 janvier avoir décidé que les députés du parti se mettaient en grève à l’Assemblée nationale jusqu’à ce que les revendications des étudiants soient satisfaites. « A partir d’aujourd’hui, les députés du Parti démocrate sont en grève et ne participeront pas aux travaux des organes de travail, des commissions parlementaires et des séances plénières », indique un communiqué.
Les députés expliquent qu’en « bloquant activement le travail de l’Assemblée, nous faisons obstacle à ceux qui incitent à la violence, à la haine et provoquent des attaques brutales contre les étudiants. Nous appelons les autres partis et mouvements parlementaires d’opposition à se joindre à cette décision. De cette manière, nous nous joignons à l’initiative étudiante maintes fois exprimée de déclarer une grève générale. »
Novi Sad : « 4000 enseignants, 4000 pas »
18 janvier - 16h30 : À Novi Sad, des professeurs, des citoyens et des étudiants ont manifesté sous la bannière « 4000 enseignants, 4000 pas » en soutien aux étudiants, tandis qu’à Belgrade, alors que se tenait la session du barreau serbe, les avocats ont décidé à l’unanimité de suspendre le travail pendant sept jours, également en soutien au mouvement de protestation des étudiants.
Un grand nombre d’écoles en Serbie ont de leur côté annoncé qu’elles marqueraient le début du deuxième semestre par une suspension des cours lundi 20 janvier.
9h : Plusieurs dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées vendredi soir dans le centre de Belgrade, devant le siège de la radio-télévision publique (RTS) pour demander un traitement journaliste objectif de la révolte citoyenne après la catastrophe mortelle de la gare de Novi Sad le 1er novembre dernier. Le mot d’ordre : « Notre droit de tout savoir », détournement du slogan de la RTS « Votre droit de tout savoir ».
Les étudiants ont lu leurs revendications, parmi lesquelles l’identification et la sanction de tous ceux qui ont agressé les manifestations, une revendication très symbolique après l’accident de la veille au cœur de la capitale quand un chauffard a délibérément foncé sur un blocus. Autour, la foule scandait « grève générale ! ».
Des manifestations en soutien à l’étudiante blessée ont aussi eu lieu étudiants à Novi Sad, Niš, Kraljevo, Kragujevac, Zrenjanin, Prokuplje, Subotica, Valjevo, Užice, Ruma et Kruševac.
L’identité de l’homme qui a renversé une étudiante de 20 ans à Belgrade n’a pas été révélé. Accusé de tentative de meurtre aggravé, « M.P. » a été placé en garde à vue et son audition pourrait durer jusqu’à 48 heures. Le Centre clinique universitaire de Serbie a déclaré que la jeune victime avait été admise « dans un état conscient » et qu’elle était « communicative et dans un état général stable ».
Les faits se sont produits peu avant 11h52, quand un groupe d’étudiant s’apprêtait, comme chaque jour, à bloquer une rue du centre de Belgrade et à observer quinze minutes de silence en hommage aux quinze victimes de la catastrophe de la gare de Novi Sad le 1er novembre dernier.
Une vidéo montre la voiture roulant à grande vitesse, percutant la jeune femme puis la transportant sur le toit sans ralentir. La victime est ensuite tombée et le conducteur a réussi à s’échapper. Pas pour longtemps, selon le ministre de l’Intérieur Ivica Dačić, la police l’ayant interpellé dix minutes plus tard. L’homme n’en est pas à sa première infraction, a-t-il poursuivi, expliquant que ce trentenaire a déjà été condamné à sept reprises pour divers faits criminels.
Dans l’après-midi, des milliers de manifestants ont protesté dans les rues de Belgrade. Le cortège spontané s’est dirigé vers le gouvernement et le bureau du procureur aux cris de « Vous ne nous écraserez pas » et « démission ».
Ce n’est pas la première attaque ayant visé ceux qui protestent quotidiennement pour demander justice après l’effondrement de l’auvent de la gare de Novi Sad. Plusieurs conducteurs ont déjà foncé sur des cortèges, mais le président serbe et les médias à sa botte ont toujours tenté de minimiser ces incidents.
Appel à la grève générale
Aleksandar Vučić avait même déclaré que le conducteur ayant foncé dans un groupe de manifestants à Požarevac le 1er décembre dernier ne devait pas être poursuivi. « Comment peut-on arrêter un homme qui n’a pas enfreint la loi ? Cet homme a simplement suivi son chemin », expliquait-il alors, en rejetant la faute sur les manifestants, accusés d’avoir « perdu la tête ».
Cette fois, le gouvernement a réagi bien différemment, alors que la colère ne cesse de prendre de l’ampleur en Serbie et qu’une majorité de la population soutient les étudiants. « Je suis très satisfaite de l’action rapide de la police, car je n’approuve aucune violence, quelle qu’elle soit, contre qui que ce soit », a déclaré la ministre de l’Éducation, Slavica Đukić Dejanović, en espérant que l’étudiante serait vite sur pied.
Alors que les partis d’opposition sont montés au créneau pour dénoncer l’attitude des autorités, qui serait responsable de tels comportements, l’Union européenne s’est enfin décidée à réagir. « Nous sommes très préoccupés par l’incident d’aujourd’hui contre les manifestants. Nous attendons une enquête rapide et souhaitons à l’étudiante blessée un rétablissement complet. Le droit de réunion est un droit fondamental qui doit être protégé lorsqu’il est exercé pacifiquement », a écrit sur son compte X la délégation de l’UE en Serbie.
Un appel à la grève générale a été lancée pour la semaine prochaine. De son côté, le président serbe a lancé l’hypothèse de la tenue d’un référendum sur sa destitution. Une sortie qui ressemble avant tout à une tentative de diversion.