Blog • La double « trahison » d’Augustin Vişa : itinéraire d’un antifasciste sous Antonescu, Staline et Gheorghiu-Dej

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Rédigées sur un ton sobre avec un souci constant de précision, les mémoires d’Augustin Vişa, né en 1904, ont été écrites en 1984, donc quelques années avant sa mort, en septembre 1989, à la veille de l’implosion du régime communiste en Roumanie.

Au premier rang, le général Antonescu, à gauche, et Horia Sima le chef des légionnaires ; au deuxième rang, leurs protecteurs nazis…

Le livre est paru il y a vingt ans, en 1997, et, après l’avoir lu d’un trait, j’avoue regretter ne pas l’avoir eu entre les mains plus tôt. Il apporte un éclairage souvent inattendu sur la complexité de la société roumaine et les tendances contradictoires qui la traversaient au cours de Seconde Guerre mondiale et sur la réalité des tentatives et des actions à caractère antifasciste émanant des milieux non communistes.

Cet éclairage permet de bousculer la perception manichéenne du tournant, du point de vue roumain, de la guerre qui a eu lieu le 23 août 1944, quand le Conducător (Antonescu) est arrêté par le roi et la décision est prise au sommet de l’Etat pour que l’armée roumaine se range du côté des Alliés et retourne les armes contre son ancien allié, l’Allemagne nazie.

Pour ce qui est de la philosophie politique de A. Vişa, qu’il rappelle à plusieurs reprises, elle s’inscrit dans la doxa qui a fini par s’imposer dans la Roumanie de l’après-1989 après avoir été répandue surtout au sein des catégories sociales aisées ou en passe de le devenir, qui ont subi d’une manière ou d’une autre le déclassement, les injustices, les vexations en tout genre et parfois la répression sous le régime communiste. Le fascisme et le communisme c’est la même chose, entre Staline et Hitler, la Roumanie n’avait pas le choix, elle a été victime des deux, etc. On aurait tord cependant de s’arrêter là quand on ne partage pas cette doxa, comme c’est mon cas [1]. Mieux vaut se concentrer sur le récit de A. Vişa et sur ses réflexions à propos des faits relatés en rapport avec les moments forts de l’histoire traversée. Ce n’est d’ailleurs pas son moindre mérite de décrire les deux régimes politiques tels qu’ils se donnaient à voir au quotidien et tels qu’il les a subis.
La lecture attentive du livre permet d’envisager de manière plus équilibrée l’attitude adoptée par les partis politiques et les différents secteurs de la société roumaine à l’égard des légionnaires, d’Antonescu, de l’Allemagne nazie, des Alliés (et en particulier de l’Angleterre), des communistes et de l’URSS pendant la guerre. Le lecteur est ainsi amené à déconstruire nombre de stéréotypes communistes et anticommunistes sur cette période et, ce faisant, à saisir la signification du 23 août 1944 en évitant de passer par la grille libération du fascisme/occupation soviétique.

Les Transylvains et le Macédonien

Issu d’une famille paysanne des environs de Sibiu, A. Vişa a suivi le séminaire de théologie avant de devenir avocat et d’acquérir une formation d’économiste. C’est à ce titre qu’il était cadre dans une grande banque d’épargne (CEC) au moment où commence son récit. Encarté depuis 1927 au Parti national-paysan (Partidul naţional ţărănist, PNT), il est approché en novembre 1940 par le président du parti, Iuliu Maniu (1873-1953), pour une mission confidentielle : coordonner la mise en place d’un radio émetteur clandestin pour entrer en contact et communiquer avec les Alliés, l’Angleterre de Churchill via le Proche-Orient. Les partis politiques étaient suspendus en Roumanie depuis l’instauration de la « dictature royale » en février 1938, tandis que les légionnaires, auteurs de nombreuses exactions viennent d’entrer en septembre 1940 au gouvernement du général Antonescu dont ils seront éjectés en janvier 1941 : « La crucifixion de la Roumanie commence avec l’assassinat de [l’historien] N. Iorga et de [l’homme politique, secrétaire général du PNT] V. Maghearu », note-t-il [2]. Aussi l’atmosphère est-elle très tendue et Iuliu Maniu lui-même craignait pour sa vie. La méfiance est à son comble y compris au sein du PNT, comme l’indique la description du climat délétère qui régnait dans l’antichambre des bureaux de Maniu où toutes sortes d’arrivistes et de personnes pas très nettes se bousculaient pour chercher les faveurs du « chef ». A. Vişa, lui, bénéficie de l’entière confiance de ce dernier, Transylvain comme lui. Très affecté par la « cession » de la partie septentrionales de sa région d’origine en août 1940 suite à l’arbitrage de Vienne, il est indigné par la dissolution de l’Association « Pro-Transylvania » à la fondation de laquelle il venait de participer pour protester contre la décision imposée par Hitler. « Et soutenir, comme on l’a fait même en ce temps, que la direction de l’Etat était entre les mains des nationalistes ! », commente-t-il amèrement (p. 28).
La fabrication de l’appareil émetteur fut confiée à un spécialiste, rétribué pour cela, mais de confiance : « un Transylvain qui conservait la pureté morale des Roumains de l’ouest de cette région » (31). Maniu a cependant dû ôter certains doutes de l’auteur causés par le fait que l’épouse de celui-ci était hongroise. Le financeur et l’organisateur de l’opération fut un autre Transylvain d’origine, Ion Popovici, né à Brăila, ingénieur chimiste dans une société pétrolière, un homme stylé, aux manières anglaises (29-30). Tout indique qu’il s’agit d’un important personnage sans que son appartenance au PNT soit signifiée. Nous sommes mieux renseignés en revanche sur la personne du télégraphiste, Jean Beza, qui réapparaîtra à plusieurs reprises tout au long du récit… Aviateur de long cours, « peu attiré par la politique, en admiration de son frère George, parti dans le sud-est pour mener une activité dans le même but que le notre, dans le même domaine. Macédonien d’origine, il estimait que ce sont eux les meilleurs roumains. Il n’était pas chauvin, mais n’avait pas de sympathie particulière pour les Bulgares et les Grecs. Ce qu’il aimait par-dessus tout c’était de mener une vie libre. » (p. 36) [3]

1941 : devant la cour martiale pour haute trahison

L’appareil fut prêt fin décembre 1940. Allié à l’Allemagne nazie depuis octobre, l’Etat roumain entre en guerre contre l’URSS en juin 1941. C’est donc au cours de cette période clé qu’auront lieu les échanges entre Maniu et ses interlocuteurs alliés. La première missive mettait en garde ce dernier contre l’entreprise de propagande hitlérienne menée sous un masque démocratique par les diplomates hongrois à Washington (p. 39). « Les Allemands sont décidés d’attaquer la Russie. Je n’ai pas réussi convaincre le général Antonescu de ne pas participer à cette action », annonçait Maniu dans un autre message (p. 51). Une centaine de messages chiffrés ont été échangés jusqu’à la chute du réseau, à la mi-août 1941. Menée en la présence d’un officier de la Gestapo, ce qui gênait quelque peu le magistrat roumain, conduira à l’inculpation de « haute trahison » des membres du réseau. Plusieurs membres d’autres réseaux également liés au PNT impliqués dans des actions antihitlériennes furent condamnés par la même occasion. Déplacés de prison en prison, dans des conditions souvent pénibles, l’auteur apprendra par un visiteur que Radio Moscou avait informé en septembre dans son émission en roumain sur leur action autour de Maniu. Ce dernier était présenté comme « le seul à même de coaliser le peuple roumain dans la lutte contre le nazisme » (p. 126). Lors de sa libération, le 22 août 1944, les condamnations n’avaient toujours pas été prononcées.

A la prison Malmaison, l’auteur tombe sur un groupe de jeunes Roumains de confession juive, 7 ou 8 garçons et filles, accusés d’avoir diffusé des manifestes estampillées avec la faucille et le marteau. Un des garçons, âgé de 17 ans, sera condamné à mort et exécuté alors qu’une des filles, qui devait avoir dans les 12 ans et qui ne réalisait pas vraiment ce qui lui arrivait, sera condamnée à sept ans mais gracié (p. 114-115). Décidément c’est un traitement plus dur qui leur était réservé, en comparaison avec celui auquel avaient droit nos « espions anglais » qui bénéficiaient de l’assistance d’excellents avocats et d’une certaine bienveillance de l’appareil judiciaire et répressif roumain. A. Vişa ne le dit pas [4] mais on peut aisément le déduire. Toujours est-il que, quelques années plus tard, il connaîtra un sort similaire, une fois arrêté par les autorités militaires communistes roumaines et livré aux Soviétiques qui le condamneront sur le territoire roumain pour « haute trahison » vis-à-vis de l’URSS cette fois-ci.

1948 : la seconde « trahison » de A. Vişa

En effet, le vrai calvaire ne commencera qu’en 1948 pour A. Vişa. Arrêté à la sortie du Tribunal par un agent en civil secondé par des agents soviétiques originaires d’Asie centrale en février 1948, il sera détenu pendant sept mois à Constanţa, avant d’être transféré en URSS. Au cours de l’enquête, qui portait essentiellement sur la période 1940-1941, donc sur ses actions antifascistes clandestines, il est à plusieurs reprises battu par l’interprète, un certain Misha. Un Juif de Bessarabie, précise-t-il. Ses dénégations face à l’accusation de « fasciste » formulée à maintes reprises par l’enquêteur semble avoir été à l’origine de ce traitement auquel la plupart des hauts fonctionnaires et militaires roumains arrêtés en cette occasion pour être envoyés dans les camps en URSS ont échappé, fait-il remarquer (p. 268). « Pourquoi vous êtes-vous appuyé sur l’Angleterre plutôt que sur l’Union soviétique dans votre action antifasciste ? », lui demande-t-on lors de son procès ? « L’action antifasciste a été organisée en Roumanie dès novembre 1940. Nous nous sommes appuyés sur la résistance et la lutte des Anglais qui, comme les Français, s’opposaient à l’agression hitlérienne. A cette date, l’URSS avait un pacte avec Hitler, signé le 23 août 1939, à Moscou. » (p. 280). En d’autres termes, conclut l’auteur, il a été « condamné parce qu’il était un antifasciste roumain et non pas un sympathisant du camp communiste » (p. 264). Verdict du tribunal : 25 ans de privation de liberté, peine réduite à 20 ans en raison de son activité antifasciste. Le motif, « espionnage économique contre l’URSS » [5], il l’apprendra après les huit années passées dans les camps en URSS, une fois de retour en Roumanie, fin 1955, lors d’un nouveau procès qui lui sera intenté pour lui signifier la poursuite de la peine initiale. Il devra attendre le 5 novembre 1957 pour être enfin libéré de la prison, puis le début 1964 pour apprendre qu’il a été définitivement réhabilité. Cette réhabilitation il la doit davantage à Nikita Khrouchtchev qu’au numéro 1 roumain Gheorghe Gheorghiu-Dej, décédé en 1965.

Le récit sur le Goulag soviétique est poignant : pendant tout ce temps, il fut réduit à l’état d’« objet inanimé » trimbalé de cellule en cellule, pour reprendre ses propres mots (p. 415). Il est instructif aussi pour ce qui est de la galerie de portraits de détenus qu’il nous livre. Parmi ceux-ci figurent notamment des Bessarabiens et même un Transnistrien qui avait participé avec enthousiasme par amour pour la langue roumaine à la mise en place de la République autonome soviétique de Moldavie (p. 310) avant d’être mis en prison sous l’accusation de nationalisme .

A. Vişa est un démocrate, nationaliste (très ardent, en raison de son attachement à la roumanité de « sa » Transylvanie, mais modéré dans ses rapports aux non-Roumains), chrétien (gréco-catholique, comme on l’apprend dans la postface puisqu’il n’en parle pas, en tout cas sans préjugé anti-judaïque comme nombre de ses compatriotes), plutôt de droite, dira-t-on aujourd’hui, quoique préoccupé par les aspects sociaux (« plus de justice pour tous, sans malheureux abandonnés à leur sort ni privilégiés, tel était notre but », p. 140) mais pas socialiste [6], anticommuniste mais aussi antifasciste, autrement dit un homme de son temps, semblable à nombre de ses compatriotes appartenant à la même catégorie sociale que lui.
Son livre est à contre-courant de la lecture de l’histoire pendant la Seconde Guerre dans le contexte de l’après-1989 et, en cela, particulièrement important, pour une raison très précise : les horreurs qu’il a subies dans les camps de travail en Russie et dans les prisons politiques roumaines communistes ne l’ont pas empêché de dresser un tableau sans concession de la situation en Roumanie à la veille et pensant la guerre. Le pays était littéralement occupé, la Gestapo supervisait les enquêtes, des SS étaient présents dans certaines prisons, nombre de Saxons et Souabes affichaient leur arrogance grâce au statut privilégié qui leur était conféré par les nazis, les légionnaires massacraient des Juifs et faisaient la loi avant d’être matés à leur tour et, s’ils haïssent la dictature et la personne d’Antonescu, c’est parce que celui-ci faisait exactement ce qu’ils auraient fait eux demain (p. 140). Sans doute, les gens comme lui ont souffert nettement plus sous le régime communiste que sous la dictature royale, le régime national-légionnaire puis la dictature d’Antonescu, de la même façon que les Roumains de confession israélite ont souffert avant tout de l’antisémitisme populaire et d’Etat, ce qui n’était d’ailleurs pas étranger à leur adhésion au bolchevisme. Le problème avec l’après-1989 est que la mémoire des séquelles du communisme et la volonté de glorifier coûte que coûte ceux qui l’ont combattu ou plutôt qui ont tenté de le combattre ont pratiquement annihilée la mémoire des réalités des horreurs et des injustices de l’entre-deux-guerres et des années de guerre, en faussant durablement le rapport des Roumains à leur passé.

D’un coup d’Etat à un autre

Se pencher de nos jours sur le combat antifasciste mené en Roumanie pendant la période qui a précédé la fin de la Seconde Guerre ne manquera de faire sourire certains dans ce pays. En effet, ce combat a été surévalué à souhait par l’historiographie communiste qui faisait la part belle aux communistes et à leurs compagnons de route. De toute évidence, on ne saurait parler de résistance antifasciste en Roumanie comme on a pu le faire non seulement pour la Yougoslave de Tito mais aussi, dans une moindre mesure, certes, pour un pays comme la Bulgarie, pays également allié de l’Allemagne nazie. Cela ne veut pas dire pour autant qu’il n’y a pas eu des tentatives et même des actions à caractère antifasciste menées de concert le plus souvent avec l’URSS par des communistes en Roumanie. Longtemps niées ou dénaturées à l’époque communiste, les tentatives et les actions du même ordre mais en connexion avec l’Angleterre de Churchill ont bel et bien existé elles aussi. Leur impact sur le plan politique, sans même parler des rapports de force sur le plan militaire, a été peut-être tout aussi limité sinon dérisoire, ou même encore plus dérisoire. Il est important de rappeler, en revanche, l’existence, même symbolique, de ces tentatives et de ces actions. En le rappelant, A. Vişa bat en brèche tout une conception fataliste qui prévaut en Roumanie sur la question. En se refuse obstinément dans ce pays d’accorder la moindre place à la société réelle dans le cours pris par l’histoire et, ce faisant, on la déresponsabilise. Cette conception est dangereuse dans ce sens qu’elle favorise les spéculations les plus insensées sur le rôle des grands acteurs de l’époque, des spéculations qui ont conduit notamment à la réhabilitation du rôle d’Antonescu ainsi qu’à une vision totalement irréaliste de l’histoire récente.
En bon antifasciste, un personnage comme A. Visa a fait la fête le 23 août 1944 et s’en souvient avec un plaisir manifeste, même après avoir connu sur sa propre peau les rigueurs et les crimes du communisme et alors que les dirigeants communistes ont érigé cyniquement cette date en fête nationale de la Roumanie entre 1948 et 1989. « Nous avons tous bu ensemble, nos nous sommes embrassés, Roumains avec Hongrois, Russes avec Américains, femmes et hommes, comme dans la Cité de la fraternité. Ce fut une soirée mirifique… » (p. 197)
Il s’agissait d’un coup d’Etat, réalisé par le roi et non pas par les communistes, l’armée n’aurait jamais obéit à ces derniers, précise-t-il dans le même temps. Nombreux sont aussi ceux qui estimaient dès la fin décembre 1989, arguments à l’appui, que la chute de Ceauşescu venait d’être causée par un coup d’Etat. Mais ceci ne les a pas empêché de s’en réjouir et de saluer les libertés sur lesquelles ce coup d’Etat a débouché.

Notes

[1Sans doute, dirais-je en faisant vite, les deux étaient-ils « mauvais », mais pas de la même façon et à force de ne pas prendre en compte leur spécificité et de pratiquer la surenchère dans l’amalgame on risque de finir par tenir un discours dépourvu de toute efficacité critique, qu’il s’agisse de l’un comme de l’autre régime politique, en Roumanie ou ailleurs.

[2Augustin Vişa, Din închisorile fasciste în cele comuniste din URSS si România/cu o prefata de Gabriel Tepelea si un cuvânt de încheiere de Corneliu Coposu ; Bucuresti : Colectia Problemele timpului, 1997, p. 26. Désormais les renvois seront indiqués dans le texte.

[3« Je connaissais son frère George. Nous avions fait une campagne électorale ensemble, en 1937, dans le département Făgăraş, pour le candidat PNT et nous avons gagné les élections. » Parti en bateau en 1940, George Beza (1907-1995) est entré en contact avec Special Operations Executive, organisme créé par Winston Churchill pour mener la guerre autrement et organiser la résistance en zone occupée par l’Axe. Il a fondé le Mouvement libre roumain en Palestine, en territoire contrôlé par les Britanniques.

[4« La dictature et la tyrannie comme méthodes de gouvernement ne gênaient pas les staliniens. Ils luttaient contre l’antisémitisme, et c’était tout », écrit-il à propos des détenus « de gauche » qu’il côtoyait (p. 140). C’est dire l’incompréhension qui régnait entre ces « démocrates », qui ne partageaient pas forcément les préjugés antisémites de l’époque, et les victimes de l’antisémitisme. Plus tard, dans les prisons communistes en Roumanie, il tente en vain de convaincre ses collègues de cellule, des Juifs victimes eux aussi des abus du régime, qu’il ne fallait pas voir dans chaque Roumain un antisémite. « Les rapports entre eux, comme groupe, et moi se sont nettement refroidis. Dommage que quatre d’entre eux sont partis après la libération à l’étranger, en emportant dans leur coeur la haine à l’égard des Roumains. » (p. 412-413).

[5« Entre 1944 et 1948, j’aurais été en contact avec l’espionnage anglais et, aux côtés de Maniu, je j’aurais livré des informations hostiles aux intérêts de l’URSS » (p. 415).
Quels conseils donnerez-vous aux Transnistriens moldaves sur la langue et la littérature dont ils ont besoin, demanda-t-on à Panaït Istrati, de passage dans la région. La réponse du futur auteur des Confessions d’un vaincu rapportée par Simion Dumitraşcu fut sans équivoque : « Je vous conseille de faire ce qu’ils vous disent, vous n’avez pas d’autre issue. » (p. 356)

[6Dans une note il rappelle que, contrairement aux socialistes de l’Ancien Royaume, ceux de Transylvanie soutenaient en 1918 que « l’union du peuple roumain dans un seul Etat indépendant est une nécessité historique ».