Blog • Bientôt le plus grand parc photovoltaïque des Balkans à Karavasta, en Albanie

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D.R.

L’ère de l’hydroélectricité est révolue. Depuis la chute du communisme lorsque l’Albanie était l’économie planifiée la plus isolée d’Europe, le pays a subi, parallèlement à des changements sociaux, des bouleversements économiques. Parmi les six des Balkans occidentaux, c’est le seul à compter pour 95% de sa consommation d’énergie sur l’hydroélectricité. La production nette d’électricité en 2022, pour une valeur de 7003 GWh à partir de 8963 GWh d’électricité produite en 2021 avec une baisse de 21,9% a été réalisée par les centrales hydroélectriques.

Pourtant, l’hydroélectricité dépend des conditions météorologiques et, par conséquent, peu fiable à long terme et incapable de répondre à la demande énergétique croissante du pays. En outre, l’Albanie pourrait subir une certaine pression en matière de pénurie d’eau d’ici 2040. De plus, en raison de sa croissance économique, la consommation d’énergie a augmenté de 10% entre 2009 et 2016.

Il était donc urgent de prendre en considération d’autres types de sources d’énergie, tout en préservant la durabilité environnementale également en tenant compte de son aspiration à l’UE. L’Albanie a demandé l’adhésion à l’UE en avril 2009 et a obtenu le statut de candidat en juin 2014. L’UE a tenu sa première conférence intergouvernementale avec Tirana en juillet 2022. L’évolution de l’Albanie vers les énergies renouvelables est également un must dans le cadre du Green Deal de l’UE.

Bruxelles est un contributeur ambitieux aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et de réduction des émissions de gaz de serre (GES).

L’Albanie vers un approvisionnement énergétique plus vert

L’Albanie s’est engagée intensément pour faire face aux défis climatiques de diverses manières. Le pays fait partie de l’accord de Paris sur le changement climatique adopté dans la capitale française en décembre 2015 et entrée en vigueur le 4 novembre 2016. Il s’agit du tout premier accord universel et juridiquement contraignant sur le changement climatique dangereux en limitant le réchauffement de la planète bien en dessous de 2°C et en poursuivant les efforts pour le limiter à 1, 5 °C.

L’Albanie a également des obligations découlant du traité de la Communauté de l’énergie. Ceci vise à créer un espace réglementaire unique pour le commerce du gaz et l’électricité en tenant compte de l’efficacité énergétique et des sources d’énergies renouvelables.

En particulier, en ce qui concerne les dernières, Tirana est censée mettre en oeuvre la directive européenne 2018/2001 sur la promotion de l’utilisation de l’énergie à partir de sources renouvelables.

De plus, elle a adopté le Plan d’action nationale pour les sources d’énergies renouvelables 2018-2020. Ceci prévoit d’obtenir la production d’énergie à partir de cettes sources pour un montant de 38% par rapport à la consummation financière brute d’énergie jusqu’en 2020.

Rencontrant ses pairs, le 21 février 2019, à Podgorica, elle a réaffirmé son engagement à établir des objectifs 2030 tous aussi ambitieux en matière de décarburation, d’énergies renouvelables et d’efficacité énergétique.

En juillet 2019, elle a réitéré sa volonté de s’aligner le plus rapidement possible sur les politiques énergétiques, climatiques et environnementale de l’UE à Poznán.

Le 10 novembre 2020, l’Albanie, avec les 5 autres, a adopté l’agenda vert pour les Balkans occidentaux. L’objectif de la déclaration est de soutenir et d’accélérer les changements et les processus dans la région avec l’objectif fondamental de lutter contre le changement climatique. Concrètement, elle s’est réunie pour s’engager à travailler vers l’objectif 2050 d’un continent neutre en carbone avec l’UE.

Italie et France : le photovoltaïque est la voie à suivre

Compte tenu de sa position géographique, surtout avec un regard sur le littoral ayant un climat méditerranéen avec des heures ensoleillées presque toute l’année, se tourner vers le photovoltaïque est un must pour l’Albanie. De plus, il offre des potentiels inexploités pour le pays.

Voltalia S.A., société internationale basée en France et leader dans le secteur des énergies renouvelables, a parrainé le projet de construction de la plus grande centrale photovoltaïque des Balkans occidentaux.

Cette-ci doit être construite à Karavasta, dans le sud-ouest de l’Albanie, avec 2700 heures d’ensoleillement par an. Le géant français a été le vainqueur d’un appel d’offres international dans le cadre d’un processus organisé en concertation et avec le concours de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD).

Il a obtenu une concession de 30 ans pour la centrale photovoltaïque de Karavasta en 2020. Le projet de 140 mégawatts a été attribué à Voltalia par décision du Conseil des ministers albanais le 21 janvier 2020, à l’issue d’un processus d’appel d’offres lancé par le ministère des infrastructures et de l’énergie avec le soutien de la BERD.

La mission de Voltalia est d’améliorer l’environnement mondial et de favoriser le développement local. Elle accompagne ses clients sur l’ensemble de la chaîne de valeur d’un projet renouvelable (développement, transfert de projet, prêt à construire, prestations d’exploitation, maintenance, etc.).

En outre, la banque italienne Intesa SanPaolo, à travers Intesa SanPaolo Bank Albanie e Privredna Banka Zagreb (PBZ) a participé au financement réussi du projet pour un montant total de 135 millions d’euros, soit 99 millions.

Engagée à réduire l’impact du changement climatique, Intesa SanPaolo a été à l’avant-garde de l’accèleration de la transition vers une économie à faible émission de carbone pour atteindre les objectifs climatiques mondiaux et poursuit un objectif zéro net d’ici 2050.

Le parc photovoltaïque, d’une capacité de 140 MW, sera le plus grand des Balkans occidentaux. Ce projet embrasse la transition énergétique du gouvernement albanais, tout en contribuant à améliorer le secteur des énergies renouvelables et la diversification des sources d’énergie du pays.

Deux leaders de l’UE, la France et l’Italie, entrent sur le marché albanais de manière décisive et parrainent une transition remarquable vers les énergies renouvelables. Tous les deux entretiennent finalement des liens étroits avec l’Albanie.

La France, deuxième économie européenne après l’Allemagne et septième économie mondiale, entretient des relations anciennes avec le pays des Balkans. Paris a joué un rôle-clé pendant la Première Guerre mondiale suite à la création d’une République autonome de la région de Korça. De plus, elle a été la première à rétablir sa mission diplomatique à Tirana en 1945.

L’Italie, à son tour, est l’un des plus grands donateurs pour l’Albanie et également un solide partisan de son intégration euroatlantique. De plus, les deux pays partagent une frontière maritime et une zone économique exclusive.

Promotion et développement conjoints des sources renouvelables au-delà du photovoltaïque
Investir dans les énergies renouvelables en Albanie sert inévitablement à la fois les besoins du pays et ceux des membres de l’UE. De plus, il place Paris et Rome en première ligne pour la promotion et le développement des énergies renouvelables en Europe.

À partir de l’Albanie, le duo a également le potential de conquérir d’autres marchés dans les Balkans. La centrale photovoltaïque de Karavasta est la démonstration d’un projet synergique réussi à long terme et durable.

Rassembler les connaissances, les compétences et l’argent est essential pour obtenir des résultats prospères. De plus, au-delà du photovoltaïque, les deux membres fondateurs de l’UE pourraient également explorer les moyens de parrainer et d’investir dans des projets clés afin du développement de l’électricité éolienne terrestre.

En fait, l’Albanie dispose de vitesses de vent constants, en particulier dans les zones montagneuses. Par conséquent, se tourner vers l’énergie éolienne pourrait contribuer à diversifier davantage son approvisionnement.

Les potentiels sont là et doivent être pleinement exploités. Les premiers blocs ont été mis en place. Il s’agit désormais d’attendre les premiers résultats et de se fixer de nouveaux objectifs ambitieux.