Fil info Serbie | Provocations lors des quinze minutes de silence à Zemun

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La colère redouble en Serbie. D’abord porté par les étudiants, le mouvement s’étend à toute la Serbie, alors que de nombreuses professions sont entrées en grève générale. Suivez les dernières informations en temps réel et en accès libre.

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Par la rédaction

Provocations lors des 15 minutes de silence à Zemun

18 février - 15h20 : Le blocage de la circulation à Zemun et les quinze minutes de silence pour les victimes de l’effondrement de l’auvent ont été marqués ce mardi par l’irruption de trois provocateurs, des hommes âgés, tandis que la police - à quelques mètres de là - observait en silence, ne montrant aucune intention de vérifier l’identité de qui que ce soit ou de les expulser.

Alors que deux d’entre eux sont rapidement partis après une avalanche d’insultes et de jurons, le troisième s’est montré persistant, proférant pendant dix minutes de menaces des mort, de fusillade, de massacre et de viol d’enfants « dès que Vojislav Šešelj reviendra au pouvoir ».

Les agriculteurs bloquent la municipalité de Rača

18 février - 11h : Des agriculteurs de Rača, dans le district de Šumadija, ont bloqué le bâtiment de la municipalité. Ils manifestent depuis le 30 janvier et réclament le retour des impôts fonciers au niveau de 2024, les nouveau ayant été augmentés de 60 %, ainsi que la démission de tous les dirigeants municipaux.

« Nous sommes restés devant la municipalité pendant quinze jours, nous avons maintenu Rača sous blocus pendant trois jours et nous ne voulons plus harceler nos citoyens. Ce n’est pas dirigé contre les citoyens ou les entrepreneurs, c’est simplement dû à la négligence des autorités municipales à notre égard », a déclaré un agriculteur, Milan Milošević.

Il a ajouté a déclaré que les agriculteurs ne quitteraient pas le bâtiment de la municipalité. « Nous restons ici, nous exigeons la démission de tous les dirigeants. »

« Les tantes du Canada se retrouvent pour Sretenje »

16 février - 18h : La diaspora serbe au Canada a organisé pour la première fois une action commune de soutien aux étudiants en Serbie intitulée « Les tantes du Canada se rencontrent pour Sretenje ».

Plusieurs centaines de personnes réunies dans six villes canadiennes (Edmonton, Calgary, Ottawa, Montréal, Toronto et Vancouver), sur trois fuseaux horaires, ont simultanément envoyé un message de solidarité aux étudiants et citoyens de Serbie qui s’étaient rassemblés à Kragujevac le 15 février. Les slogans : « La Serbie est un peu à nous aussi », « Le Canada est avec les étudiants », « Les tantes aussi pompent »...

Un silence de quinze minutes en hommage aux victimes de l’effondrement de l’auvent à Novi Sad a été observé simultanément dans les six villes, afin que ce silence collectif résonne le plus fort possible.

À Vancouver, la cérémonie s’est terminée par une interprétation des chansons « Vostani Serbie » et « Tamo daleko » interprétées par la chanteuse d’opéra Martina Govednik, accompagnée d’un trompettiste et d’un vétéran de la 63e Brigade de parachutistes qui, conformément aux principes de cette brigade, a souhaité garder l’anonymat.

Les organisateurs ont annoncé qu’ils poursuivraient les rassemblements et apporteraient leur soutien à la lutte étudiante jusqu’à ce que les revendications soient satisfaites

Étudiants, professeurs, citoyens manifestent devant la mairie de Subotica

17h30 : Étudiants, professeurs, citoyens se sont réunis ce dimanche après-midi à Subotica, rejoints par les agriculteurs venus en tracteurs. Après le discours des enseignants, un silence de quinze minutes a été observé. Les citoyens ont tenu des cœurs en papier rouge, puis ont laissé des empreintes de mains rouges sur une toile noire, qui a été accrochée devant l’entrée de la mairie.

D’autres rassemblements ont eu lieu à Požarevac, Čukarica, Trstenika, Gornji Milanovac, Kovilj... et Sremska Mitrovica.

L’UNS condamne les insultes et menaces de mort contre l’équipe de N1 à Sremska Mitrovica

15h30 : L’Association des journalistes de Serbie (UNS) a condamné les insultes et menaces de mort proférées contre l’équipe de télévision N1 qui couvrait hier à Sremska Mitrovica le contre-meeting du Parti progressiste serbe (SNS) et a demandé aux autorités de trouver et de punir les responsables le plus rapidement possible.

La journaliste de N1, Ksenija Pavkov, a déclaré que l’incident s’est produit hier vers 15h dans le centre de Sremska Mitrovica : « J’avais un micro avec la mousse bleue distinctive de TV N1. Des gens nous ont remarqués et ont commencé à nous insulter, tandis qu’un homme particulièrement agressif a dit qu’il avait hâte de nous tuer, tous ceux de N1... Il nous a également dit de venir en Republika Srpska et de voir ce qui nous arriverait. Il a dit des choses pires, des insultes que je ne voudrais pas répéter. »

Deuxième manifestation de soutien aux étudiants à Genève

14h : Samedi après-midi, la communauté serbe de Genève a organisé une deuxième manifestation de soutien aux étudiants en Serbie, à la Place des Nations. Le 15 février est une date marquante dans l’histoire de l’État serbe. Le 15 février 1804 marque le début de la Première insurrection serbe contre l’Empire ottoman, un soulèvement qui a posé les bases de l’indépendance de la Serbie après des siècles de domination étrangère. Le 15 février 1835, la Serbie adopte sa première Constitution, considérée comme l’une des plus progressistes de son époque en Europe, incarnant la modernisation et la souveraineté du pays. Aujourd’hui, à Kragujevac, des milliers d’étudiants et de citoyens se sont rassemblés encore une fois, pour réclamer l’État de droit, lutter contre la corruption et défendre une société démocratique meilleure, tout en célébrant la Fête nationale de la Serbie.

À Genève, la communauté serbe s’est engagée depuis plusieurs semaines en organisant des manifestations de solidarité avec les étudiants et citoyens serbes. Cette deuxième mobilisation a réuni autour de 200 personnes à la Place des Nations, venues célébrer la Fête nationale serbe, tout en commémorant les victimes de l’effondrement de l’auvent de la gare ferroviaire de Novi Sad et en montrant leur soutien aux étudiants en Serbie.

La manifestation a débuté par une prise de parole des organisateurs, suivie de la lecture des noms des victimes ayant perdu la vie à Novi Sad. Ensuite, les manifestants ont observé quinze minutes de silence en leur mémoire, un hommage devenu un symbole des manifestations en Serbie et dans la diaspora serbe à travers le monde. La prochaine manifestation à Genève est prévue pour le 9 mars 2025.

Retour triomphal à Niš des étudiants qui ont marché jusqu’à Kragujevac

13h30 : Les étudiants qui ont marché jusqu’à Kragujevac sont rentrés à Niš où les citoyens ont organisé une fête de bienvenue pour eux et leur ont remis des médailles.

Les habitants de Ruma en route vers Sremska Mitrovica pour une manifestation de solidarité

12h30 : Les habitants de Ruma se sont mis en route aujourd’hui à pied vers Sremska Mitrovica, où se tiendra la manifestation « Srem en solidarité ». Plusieurs centaines de personnes, en majorité des jeunes, forment une colonne marchant lentement vers Sremska Mitrovica. Ils portent la banderole « Ruma n’est plus silencieuse ».

L’annonce de ce rassemblement stipule que tous les habitants de Srem sont invités à se rendre à Sremska Mitrovica, afin de montrer ensemble leur détermination et leur persévérance dans la lutte pour la justice, la vérité et une société plus saine.

À Kragujevac, un cri de ralliement : « Pumpaj ! »

15 février - 17h30 : Selon des informations, 160 000 personnes se seraient retrouvées aujourd’hui à Kragujevac. Le centre-ville est noir de monde et les cafés sont pleins. Partout, on entend les vuvuzelas et les sifflets, ainsi que ce qui est devenu le cri de ralliement : « Pumpaj ! ».

Des membres de l’organisation indépendante « Stop aux mines et soutien aux habitants de Kragujevac » sont en train de préparer de la nourriture, dont 200 kg de viande, pour « donner des forces aux étudiants afin qu’ils continuent leur combat ».

Vučić : « La révolution de couleur la plus sale de l’histoire de l’humanité »

17h : Les manifestations étudiantes « resteront dans l’histoire comme déshonorantes » et « la révolution de couleur la plus sale de l’histoire de l’humanité », a déclaré le président Aleksandar Vučić aux journalistes lors d’un voyage en train vers Sremska Mitrovica, à l’occasion d’un rassemblement organisé par le SNS.

« Nous n’avons pas réagi, même si des dizaines de milliers d’actions illégales ont été commises au cours des deux derniers mois, pas un seul coup de matraque n’a été utilisé contre les manifestants », a-t-il ajouté.

« Au moins, nous disons qui paie les sandwichs, mais eux ne disent pas qui paie les porcelets, les agneaux et les bus pour Kragujevac. C’est payé par quelqu’un de l’extérieur, et c’est une énorme somme d’argent. Ils se sont vantés eux-mêmes d’avoir investi 3,1 milliards d’euros dans ma destruction. Et ils ont perdu, ils ne voient pas comment la roue politique a déjà tourné... À moins qu’ils ne me tuent », a-t-il conclu.

Sur place, une journaliste de N1 a subi des insultes et des menaces de mort des partisans du président. Elle confirme également qu’un grand nombre d’autocars à Sremska Mitrovica sont immatriculés en Bosnie-Herzégovine, certains étant à moitié vides.

Deux femmes avec qui elle s’est entretenue lui ont dit que l’indemnité journalière pour assister au meeting avait grimpé à 5000 dinars ces derniers jours.

Le rassemblement a officiellement débuté à 17h devant le Centre Pinki, en présence de représentants du gouvernement, du président Vučić, du président la Republika Srpska (RS), l’entité serbe de Bosnie-Herzégovine, Milorad Dodik, ainsi que du président du Parti populaire démocratique du Monténégro, Milan Knežević.

Des centaines de personnes rassemblées devant l’ambassade de Serbie à Paris

15h30 : « Liberté, égalité, pumpajte » (en référence au slogan devenu désormais culte des manifestations), « De tout cœur avec Kragujevac », « La diaspora est avec vous » : comme tous les weekends depuis plusieurs semaines maintenant, des centaines de personnes se sont retrouvées avenue de Camoëns à Paris, devant l’ambassade de Serbie.

Après les quinze minutes de silence en hommage aux victimes, un chœur se met à chanter « Vostani Srbije » (« Lève-toi Serbie ») accompagné d’un concert de violons. La chanson, également connue sous le nom de Chant de l’insurrection de Serbijanov (« Ode au renouveau serbe ») est depuis quelques mois devenue l’hymne des manifestations. Le petit cortège s’est ensuite dirigé devant la résidence de l’ambassadrice, où quinze cœurs ont été déposés devant l’entrée du bâtiment.

Sifflements, chants, applaudissements : la foule fait du bruit, brandit des mains gantées rouges et scande « vos mains sont ensanglantées ! ». La manifestation se termine dans la bonne humeur. À force de se retrouver toutes les semaines, une petite communauté soudée se crée. Pogača, café et vin, et musique : l’émotion a voyagé de Kragujevac jusqu’à Paris.

Une foule immense se presse à Kragujevac

15 février - 13h30 : Kragujevac se remplit de monde pour célébrer Sretenje avec les étudiants et, selon le correspondant de Danas, il est déjà devenu impossible de traverser le centre-ville. Au même moment, des embouteillages sont à signaler sur l’autoroute, notamment entre Smederevo et Velika Plana.

À 11h52, un premier rassemblement de quinze minutes de silence à été organisé à la mémoire des quinze victimes de Novi Sad. Le prochain hommage aura lieu de 23h52 à 00h07.

Quinze chaises ont été placées sur le boulevard Lepenički avec le nom des victimes, leurs dates de naissance et de décès. Les citoyens y ont laissé des roses blanches.

Meeting de Vučić à Sremska Mitrovica : remplir des autocars à tout prix

12h : Alors qu’un meeting du président Vučić est prévu à 17h à Sremska Mitrovica, où une « Déclaration du peuple sur la Voïvodine » sera approuvée par acclamation, des colonnes d’autocars immatriculés en Bosnie-Herzégovine ont été aperçues à proximité de la frontière en direction de la Serbie, mais aussi à Novi Sad et à Belgrade.

En même temps, le Centre pour l’autonomie locale (CLS) a annoncé que des employés de la Société de transport de la Ville de Belgrade (GSP) l’avaient contacté pour se plaindre d’être contraints de se rendre à ce meeting.

« Les travailleurs, tous membres du syndicat indépendant, ont déclaré que le quota de cette entreprise publique était de trois autocars pleins », a déclaré le directeur du CLS, Nikola Jovanović, qui appelle les autorités à « enquêter sur ces allégations et condamne fermement ce type de harcèlement et d’humiliation des travailleurs du secteur municipal de la ville de Belgrade ».

« Je promets aux employés de GSP et d’autres entreprises de services publics que cette pratique prendra bientôt fin », a-t-il ajouté.

Les responsables du SNS peinent en effet à attirer du monde à Sremska Mitrovica. S’ils espèrent faire venir 80 000 personnes, ils ne pourront toutefois compter que sur 30 000 tout au plus. C’est pourquoi, selon des informations de Danas, l’indemnité versée pour assister à ce meeting est passée hier de 4000 à 10 000 dinars.

Meeting de Vučić à Sremska Mitrovica : le syndicat Routes de Serbie dénonce des pressions sans précédent

10h : « Nous sommes témoins d’abus énormes, de chantage, de harcèlement » : le syndicat Puteva Srbije (« Routes de Serbie ») a annoncé vendredi soir que les employés de cette entreprise publique étaient soumis à des pressions, du chantage et des menaces de licenciement parce que « les employés ont fait preuve de désobéissance » et que le quota de personnes fixé pour le rassemblement du Parti progressiste serbe (SNS) ce samedi à Sremska Mitrovica n’a pas été atteint.

Le syndicat souligne que depuis quelques jours l’entreprise « établit des listes d’employés qui iront à un rassemblement politique », et que cela n’est « pas surprenant », car elle est « habituée » à de telles actions depuis des années.

« Mais aujourd’hui la situation a dégénéré, les employés ont fait preuve de désobéissance et le nombre suffisant de personnes prévu par l’organisateur n’a pas été atteint. » Le communiqué dénonce également « une discrimination sans précédent, car certains se sont vu offrir une indemnité journalière (le montant de 8000 dinars est évoqué), et d’autres ont été priés de se rendre [au meeting] sans compensation (transport, sandwichs, boissons…) ».

« En tant qu’organisation syndicale d’une entreprise publique, nous avons la responsabilité d’informer le public sur les événements et les abus de certains dirigeants à des fins politiques, ce qui n’est que la pointe de l’iceberg de tous les autres abus et illégalités commis », souligne la déclaration.

Ce soir, Kragujevac vibre d’émotion

14 février - 21h : Feux d’artifice, sifflets, roulements de tambours, vuvuzelas, cris, chants, hourras... C’est un bruit formidable qui s’élève de Kragujevac ce vendredi soir et monte vers le ciel alors que les étudiants font leur entrée dans la ville, drapeaux déployés, feux de Bengale roses et verts, soulevant une tempête d’applaudissements.

Tapis rouge pour les étudiants à Kragujevac

20h30 : Des milliers de personnes se sont rassemblées pour accueillir les étudiants à Kragujevac, où le tapis rouge a été déroulé en leur honneur. Une manifestation de quinze heures aura lieu demain dans cette ville de Serbie centrale qui fut la première capitale de la Principauté de Serbie, où la première Constitution serbe a été adoptée le 15 février 1835.

En plus du tapis rouge, les étudiants, qui arrivent au fur et à mesure de Belgrade, Novi Sad, Niš et Novi Pazar, ont été accueillis avec des pogača (pains cuits au four), des médailles et de la nourriture à foison, mais aussi par des chants et des roulements de tambours.

Un grand rassemblement, Sretnimo se na Sretenj (« Rencontrons-nous à Sretenje »), est prévu samedi boulevard Lepenički, au pied de la tour Zastava.

À cause du grand nombre de personnes attendues, les étudiants de l’université de Kragujevac ont publié un plan de la ville : « Pour vous orienter plus facilement lors de la manifestation, vous pouvez utiliser notre carte. Nous vous présentons également les règles de manifestation, ce qu’il faut faire et ce qu’il faut apporter, afin que vous soyez aussi bien préparés et équipés que possible », ont-ils communiqué sur Instagram.

Les étudiants arrivent à Kragujevac

19h30 : Les étudiants sont aux portes de Kragujevac, où une foule enthousiaste leur a réservé un accueil digne de ce nom. Les cyclistes sont arrivés en premier, suivis des marathoniens. Les habitants de Kragujevac leur ont préparé beaucoup de nourriture et se préparent à leur remettre des médailles.

Des cortèges lycéens convergent à Belgrade

18h : Des cortèges partis de plusieurs lycées de Belgrade ont convergé Place de la République, en scandant « Nous voulons la vérité, nous voulons la justice ! ». Enseignants et citoyens ont salué le rassemblement, appelé sous le mot : « répandons l’amour, répandons la justice ! »
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Plusieurs colonnes convergent vers Kragujevac, à pied et en vélo

13 février - 21h30 : Plusieurs colonnes d’étudiant.e.s marchent vers Kragujevac. Ceux qui sont partis de Belgrade ont dormi mercredi soir à Aranđelovac, avant de reprendre, faisant une pause jeudi à Topola, la route pour le village de Čumić, où ils vont passer la nuit.

Une colonne de 250 étudiants s’est formée à Mrčajevci, réunissant des étudiants de Novi Pazar, Kraljevo, Čačak, Užice et Gornji Milanovac. Ils ont été rejoints jeudi après-midi par des paysans à Bresnica et ils vont tous dormir à Knić, où ils ont été triomphalement accueillis par la population locale.

La colonne partie de Niš a été accueillie par des foules enthousiastes à Paraćin et à Ćuprija. L’étape est prévue à Jagodina, où les étudiants dormiront dans le bâtiment de la Faculté pédagogique.

Enfin, la colonne partie à vélo de Novi Sad a été accueille à Smederevo, où les lycéens leur ont remis les clés de la ville.

Des centaines de personnes se rassemblent à Mitrovica-Nord

13h30 : À Mitrovica-Nord, dans le nord du Kosovo, les étudiants répondent à leurs concitoyens qui les accusent d’être des « mercenaires étrangers ».

Une centaine de personnes se sont rassemblées sur la place centrale de la ville, le plus grand rassemblement à ce jour. Des personnes de tous les âges se sont jointes aux étudiants. Après les quinze minutes de silence en hommage aux victimes de la tragédie de Novi Sad, la place est devenue le théâtre d’un débat, principalement entre personnes âgées, venues exprimer leurs points de vue sur les soulèvements étudiants en Serbie et la politique de la Serbie à l’égard du Kosovo. Un homme a appelé ses concitoyens à « prendre ses distances avec les étudiants soudoyés par des mercenaires étrangers qui veulent faire tomber la Serbie ». Devant les caméras, une étudiante a rétorqué en rappelant les exigences de justice des étudiants. « Merci, étudiants, de nous avoir au moins redonné espoir. Vos professeurs devraient avoir honte, ils n’ont plus rien à vous apprendre », a déclaré un autre retraité.

Les étudiants libèrent le SKC à Belgrade

12 février - 21h30 : Les étudiants de la Faculté d’Arts dramatiques (FDU) occupent le le Centre culturel étudiant (SKC) de Belgrade. Ils ont annoncé un plénum à 22h dans la grande salle.

Janko Baljak, professeur à la FDU, a déclaré à N1 qu’il était venu soutenir les étudiants « qui ont libéré SKC, un point culturel et historique-clé sur la carte de cette ville. [...] Ils ont mené cette action en secret et de manière conspiratrice. [...] Cet endroit mérite de faire ce qu’il fait depuis 40 ans, d’être un cri de ralliement étudiant dans la culture et l’art, et non pas d’être sous le contrôle des institutions de l’État. »

« Je pense que c’est très important, car c’est un lieu culte au cœur de cette ville, où nous avons tous puisé des idées, assisté à des concerts et à des forums. [...] Ce qui a été volé à tous les citoyens est de retour entre les mains des bonnes personnes », a-t-il ajouté.

Les étudiants ont envoyé une déclaration « SKC sous blocus » indiquant qu’un groupe auto-organisé avait occupé le SKC. Ils ont invité tout le monde à se joindre au plénum à 22h. « Nous invitons les citoyens à se rassembler devant le bâtiment du SKC pour nous montrer leur soutien. Nous avons besoin d’une aide extérieure pour garder le bâtiment et nous protéger des menaces potentielles. Nous apprécierions également des dons - sacs de couchage, couvertures, tapis, nourriture, radiateurs, lampes, rallonges... Pour l’instant, seuls les étudiants peuvent entrer dans le bâtiment du SKC, mais nous espérons que nous pourrons bientôt ouvrir les portes à tout le monde », ont-ils déclaré dans le communiqué.

« Le SKC, qui était autrefois le cœur de la vie culturelle de Belgrade, est désormais loué à des sociétés privées et ce n’est qu’une question de temps avant qu’il ne disparaisse complètement », ont-il souligné. Les étudiants ont également expliqué qu’ils étaient là pour insuffler une nouvelle vie au SKC. « Nous voulons offrir un programme culturel gratuit et de qualité, libérer de l’espace pour la pensée critique et l’auto-éducation, créer un lieu de nouvelles rencontres et d’échange d’idées, un lieu où nous revenons volontiers et qui fait partie intégrante de notre vie. »

Les travailleurs de l’IT rejoignent les étudiants

16h20 : Les travailleurs de l’IT étaient en grève ce mercredi, ils ont rejoint les étudiants à Novi Sad et à Belgrade, où ils ont défilé dans les rues de Novi Beograd jusqu’au Palais de Serbie, où ils ont observé les rituelles quinze minutes de silence.

Les manifestations étudiantes paralysent-elles l’économie ?

10h30 : Les blocus prendront bientôt fin, car ils « détruisent notre économie » et affectent les salaires et les retraites, a déclaré le président Vučić sur Pink TV. Ce n’est pas la première fois que le gouvernement tente de blâmer les étudiants pour l’impact négatif sur la situation économique du pays.

Les économistes affirment cependant que le président n’a présenté aucune preuve de ces accusations. Selon l’analyste économique Bogdan Petrović, celles-ci visent à détourner l’attention du public des vrais problèmes : « Je pense que tout cela fait partie d’une campagne visant à convaincre la population que les blocus sont nocifs ».

Pour Božo Drašković, professeur d’économie à la retraite, le président devrait avant tout répondre aux demandes des étudiants. Selon lui, il est normal que dans de telles circonstances il y ait certains obstacles au fonctionnement de l’économie, mais ils sont mineurs.

« Il serait préférable qu’il arrête de dépenser de l’argent comme un milliardaire ivre dans des investissements improductifs comme le Stade national, ou qu’il explique pourquoi il a fait don de milliards d’euros de terrains municipaux, en faisant passer une loi selon laquelle aucune compensation n’est versée pour la conversion de ces terrains en propriétés privées. Qu’il explique cela aux retraités et aux autres citoyens », a-t-il déclaré à Vreme.

En route pour Kragujevac, les étudiants de Niš font étape à Aleksinac

11 février - 19h15 : Partis à pied ce matin de Niš, 170 étudiants sont arrivés en début de soirée dans la petite ville d’Aleksinac, à une trentaine de kilomètres de distance, où ils passeront la nuit et où ils ont été accueillis par une foule en liesse. De nombreux habitants de la ville avaient préparé de la nourriture à leur intention.

« Théâtre ambulant » des travailleurs de la culture dans les rues de Belgrade

11 février - 16h15 : De théâtre en théâtre jusqu’au ministère du Travail, de l’Emploi, des Anciens Combattants et des Affaires sociales - c’est ainsi que s’est déroulée la marche de protestation des artistes de théâtre, des étudiants et des citoyens de Belgrade.

Devant le bâtiment du ministère, rue Nemanjina, les personnes rassemblées ont rendu un hommage de 15 minutes aux victimes de l’effondrement de la verrière à Novi Sad. La colonne « Théâtre ambulant » est partie de la basilique Saint-Sava pour passer par les théâtres de Belgrade fermés depuis sept jours en soutien aux revendications étudiantes.

Lausanne : « Nous sommes au-delà des frontières, mais du juste côté »

11 février - 15h : Environ 200 membres de la communauté serbe se sont rassemblés Samedi 8 février à 11h sur la place Saint-Laurent à Lausanne, afin d’exprimer leur soutien aux revendications étudiantes en Serbie.

L’événement a débuté par le port de banderoles portant divers messages, tels que « Quand je serai grand, je serai étudiant », « Nous sommes au-delà des frontières, mais du juste côté », «  La corruption tue » et « Pas de dialogue tant que nos mâchoires sont disloquées ». Ensuite, les participants ont chanté l’hymne national « Bože pravde » (Dieu de la justice), ainsi que les chansons de soutien aux étudiants. Cette partie créative s’est terminée par la récitation du poème du poète Vasko Popa, « Hommage au loup boiteux ».

À la fin de l’événement, les noms des 15 victimes du tragique accident ont été lus, suivis de quinze minutes de silence à 11h52, l’heure exacte de l’effondrement de l’auvent de la gare de Novi Sad. Ce moment a été particulièrement émouvant pour les participants, car une proche d’Anja Radonjić, l’une des victimes, était présente. Anja avait été grièvement blessée lors de l’effondrement de la structure et est décédée à l’hôpital après 17 jours de lutte.

Des rassemblements similaires ont déjà eu lieu à Genève, Berne, Bâle et Zurich, et d’autres manifestations sont prévues dans les semaines à venir, notamment à Genève et à Lucerne, le 15 février 2025.

Depuis Niš et Belgrade, les étudiants prennent la route de Kragujevac

11 février - 10h20 : Alors que 170 étudiants de Belgrade et de Novi Sad ont pris ce matin à pied la route de Kragujevac, emmenant apportant avec eux de la nourriture, de l’eau, des tentes et le drapeau de la Serbie, 200 étudiants de Niš ont également pris la route de Kragujevac - soit 151 kilomètres. Tous doivent se retrouver vendredi soir, à la veille de la grande manifestation de samedi.

La štafeta de Novi Sad est arrivée à Belgrade, les étudiants partent à pied pour Kragujevac

11 février - 7h30 : Les étudiants de l’Université de Novi Sad sont arrivés sur la Place des étudiants à Belgrade mardi soir. Un tapis rouge a été déroulé en leur honneur et des médailles symboliques leur ont été décernées.

Les étudiants de Novi Sad et de Belgrade vont partir à pied pour Kragujevac, espérant y arriver vendredi soir, veille de la grande manifestation prévue samedi 15 février, jour anniversaire du premier soulèvement serbe de 1804.

Par ailleurs, des cyclistes de Novi Sad partiront mercredi matin du Rectorat de l’Université en direction de Belgrade, où ils arriveront dans l’après-midi. Ils seront rejoints le lendemain par des cyclistes venus de Belgrade et se rendront ensemble à Kragujevac.

Les étudiants de Novi Sad entament une course-relais vers Belgrade

10 février - 10h15 : Les étudiants de Novi Sad ont annoncé dimanche soir qu’ils se joindraient à la manifestation à Kragujevac le 15 février, et qu’ils organiseraient une course-relais jusqu’à Belgrade.

« Notre plan est de rendre hommage aux victimes demain de 11h52 à 12h07 devant la gare de notre ville, après quoi commencera la course de relais vers Belgrade », ont-ils indiqué dans un communiqué de presse. L’arrivée est prévue entre minuit et 2 heures du matin, mardi 11 février.

Théâtres en grève

10h : Les troupes dramatiques des théâtres de Belgrade, Novi Sad, Sombor et Zrenjanin se sont mis en grève pour une durée de sept jours. Le Théâtre national, Atelje 212, le Théâtre dramatique de Belgrade, le Théâtre Boško Buha, le Petit Théâtre Duško Radović, le Théâtre Terazije et le Théâtre dramatique yougoslave ne suspendront leurs représentations, tout comme Théâtre national serbe, le Théâtre de la Jeunesse, la plupart des collectifs du Théâtre de Novi Sad/Újvidéki Színház, ainsi que le Théâtre national de Sombor et le Théâtre Toša Jovanović de Zrenjanin.

La štafeta des étudiants est arrivée à Belgrade

9 février - 20h45 : Les étudiants marathoniens qui ont parcouru une course-relais de Kragujevac à Belgrade (115km) sont arrivés plus tôt que prévu ce soir dans la capitale serbe, dans le quartier de Voždovac, alors que les citoyens sont descendus dans les rues pour les accueillir. La foule se rassemble à la basilique Saint-Sava.

« 100 jours qu’on fait du bruit - 100 jours qu’ils se taisent »

20h30 : C’était le slogan de ce dimanche, 100 jours après la chute de l’auvent de la gare de Novi Sad, qui a fait quinze morts et deux blessés graves. À Belgrade, les étudiants de la Faculté d’agriculture, avec le soutien des citoyens et des agriculteurs, ont bloqué le pont Gazela de 11h à 18h. À Novi Sad, trois carrefours importants ont été bloqués jusqu’à 14h, et à Niš, la station de péage Niš-sever a été bloquée à partir de 13 heures, une action qui devrait durer jusqu’à 21h, voire plus.

D’autres manifestations ont eu lieu à Smederevo, Požarevac, Subotica, Brus, Ruma, Zaječar, Vladimirci, Selenča, Vršac, Lovćena, Zrenjanin, Čačak, Gornji Milanovac...

Toronto avec les étudiants

20h : « Les trottoirs de Toronto avec les étudiants » : un rassemblement de soutien aux étudiants en Serbie a eu lieu devant le consulat général de Serbie à Toronto. L’événement a réuni environ 200 membres de la diaspora serbe, et a commencé symboliquement à 11h52. Les manifestants ont observé quinze minutes de silence.

Il s’agissait de la troisième manifestation consécutive à Toronto. D’autres manifestations ont eu lieu dans la monde, en Suède, en Allemagne, en Belgique, etc.

Les étudiants organisent une course-relais de Kragujevac à Belgrade

9h : Cinq étudiants de l’Université de Kragujevac commenceront ce dimanche une course-relais jusqu’à Belgrade pour inviter leurs collègues de Novi Sad, Niš et Belgrade à la grande manifestation prévue à Kragujevac le 15 février, reprenant la tradition yougoslave de štafeta. La course a démarré à 9h du matin devant la Faculté des Sciences médicales et se terminera devant le temple de Saint-Sava à Belgrade vers 22 heures. Les étudiants parcourront 115 kilomètres en environ 13 heures.

Ce dimanche également, de 11h à 14h, trois carrefours de Novi Sad seront bloqués, empêchant l’entrée dans la ville. Ces blocus sont organisés à l’occasion des 100 jours depuis la tragédie à la gare. D’autres manifestations sont prévues partout ailleurs dans le pays. A Niš, les péages de l’autoroute de Belgrade seront bloqués durant douze heures.

À Belgrade, les étudiants de la Faculté d’Agriculture ont annoncé sur lInstagram qu’ils organiseraient aujourd’hui un blocus du pont Gazela. « Cela fait 100 jours que la tragédie de Novi Sad s’est produite et personne n’a encore été tenu responsable des quinze vies perdues. » « Nous insistons pour que les institutions concernées assument leurs responsabilités », ont déclaré les étudiants dans le message. Comme annoncé, le pont sera bloqué de 11h à 18h.

Slovénie : les manifestants dénoncent les propos du maire de Ljubljana

9 février - 8h : Samedi, plusieurs milliers de manifestants ont réclamé que le maire de Ljubljana, Zoran Janković, d’origine serbe, présente des excuses après ses propos de soutien à Aleksandar Vučić. Le rassemblement avait commencé à 11h52 aux abords de l’ambassade de Serbie par quinze minutes de silence, avant de se diriger vers la mairie de la capitale slovène.

Ponts et routes bloqués à Belgrade et Užice

7 février - 17h20 : Ce vendredi, des dizaines de rassemblements ont eu lieu à travers toute la Serbie, notamment à Belgrade, où le pont de Pupin, sur le Danube, a été bloqué par plusieurs centaines d’étudiants et de lycéens. De même, après un rassemblements dans le centre d’Užice, étudianst et citoyens de cette ville ont bloqué pendant deux heures et demi la route nationale Užice-Zlatibor.

Les travailleurs de la santé de Niš se sont rassemblés pour exprimer leur soutien aux étudiants. Des rassemblements ont également eu lieu pour la première à Bujanovac, Crna Trava et d’autres petites villes du sud de la Serbie.

Les étudiants et les lycéens de Subotica ont appelé à un blocage total des écoles.

Divisée, l’Union européenne ne veut pas s’engager

7 février - 9h : Dans un interview accordée à Radio Slobodna Evropa, l’eurodéputé croate Tonino Picula (S&D), rapporteur du Parlement européen sur la Serbie, estime que l’Union européenne est divisée face au mouvement de protestation, et choisit la politique du « wait and see », pour savoir comment évoluera le mouvement.

Les retraités rejoignent les étudiants

5 février - 16h : Des centaines de retraités se sont rassemblés mercredi matin sur la Place de la République, dans le centre de Belgrade. Ils ont rejoint en cortège les étudiants de la Faculté de Philologie, avec qui ils ont observé les quinze minutes de silence de 11h52, avant de défiler dans le centre de la capitale derrière une grande banderole proclamant : « les enfants, en avant ! ».Ils portaient des pancartes proclamant : « les retraités avec les étudiants, les étudiants écrivent l’histoire ! »

Les élèves votent l’occupation de l’école de médecine de Subotica

3 février - 17h : Les étudiants de l’école secondaire de médecine de Subotica, dans le nord de la Serbie, ont voté à la majorité pour bloquer l’école, lors d’un plénum ce 4 février. L’école est par ailleurs déjà en grève, avec des cours réduits à 30 minutes.

La directrice de l’École secondaire de médecine de Subotica, Natalija Trbović Toljagić, ne reconnaît pas la décision du plénum des étudiants. Les professeurs de la faculté de médecine n’ont pas encore commenté le blocage des étudiants. L’une des enseignantes, Gordana Bašić, qui travaille dans cette école depuis plus de trois décennies, a déclaré lors d’une réunion le 4 février que « les enseignants reçoivent des informations contradictoires de la part de la directrice », car elle leur annonce que les cours vont se poursuivre, malgré la décision des étudiants de bloquer l’école. .

« Journal libre » de la télévision de Voïvodine

3 février - 15h : Des employés de la Radiotélévision de Voïvodine (RTV) se sont rassemblés le 3 février devant le bâtiment de l’institution à Novi Sad, critiquant les reportages du service public provincial sur les manifestations étudiantes et civiques en Serbie. A 17 heures, alors que RTV diffusait son principal programme d’information, ils ont organisé une lecture en plein air d’un « Journal libre » (« Slobodni Dnevniuk »), en signe de protestation contre la censure de l’information.

Serbie : les travailleurs de la Culture bloquent le ministère

3 février - 15h : A l’appel du groupe « Culture bloquée », des travailleurs de la culture ont occupé leur ministère de tutelle jusqu’à 15h30, après avoir observé quinze minutes de silence en l’honneur des victimes de Novi Sad. Ils affirment leur soutien aux étudiants, tout en affirmant leurs propres revendications, concernant notamment la baisse des financements publics de la culture. Sur la porte principale du ministère, une banderole proclame « tout le pouvoir aux plénums ».

Mercredi, ce sont les employés dde compagnie de transport de la ville de Belgrade (GSP) organiseront une manifestation devant le siège du GSP à Dorćol le mercredi 5 février à 9 heures du matin, puis soumettront leurs revendications à l’Assemblée de la ville de Belgrade, selon un communiqué du syndicat du GSP.

Quatre cortèges convergent vers le centre de Niš

2 février - 17h : Étudiants et citoyens s’étaient donnés rendez « à quatre heures sur les quatre », bloquant les quatre ponts de la ville à 16h, avant de s’ébranler en quatre cortèges en direction du centre de la ville, place Kralja Milana, ainsi que le rapportent les Južne vesti.

À Belgrade, le faubourg de Čukarica a été bloqué ce dimanche après-midi, avant que des milliers de personnes ne partent en cortège vers la Foire de Belgrade. Des milliers de citoyens bloquent également le pont de Šabac.

Les ponts de Novi Sad restent bloqués jusqu’à 18 heures

2 février - 17h : Les étudiants et les citoyens ont décidé de poursuivre le blocage des ponts jusqu’à 18 heures.

2 février - 14h : Après l’énorme manifestation de samedi, les trois ponts sur le Danube de Novi Sad sont restés bloqués pour 24h. Sur les ponts et à leurs abords, on cuisine, on joue aux cartes, aux football ou au basket. Un coiffeur a même installé un fautenil en proposant des coupes gratuites pour les étudiants. De nombreux citoyens sont aussi venus apporter leur soutien. Une exposition de photo a été installé dans un parc, tandis que s’affichent aussi des messages de soutien.

Madona et Marina Abramović soutiennent le mouvement

2 février - 13h : La star pop Madonna a apporté son soutien en postant sur Instagram une vidéo de l’occupation des ponts de Novi Sad, avec le message « power of unity », tandis que la plasticienne Marina Abramović, originaire du Monténégro, apportait aussi son soutien, en écrivant : « les étudiants de Serbie sont les héros d’aujourd’hui. »

Manifestations à travers toute la Serbie

2 février - 11h : Des dizaines de rassemblements ont été organisés samedi à travers tout la Serbie, pas seulement à Novi Sad, mais aussi dans de petites communes comme à Gadžin Han, Ražanj, Brestovac, Vučje et Trgovište.

Marina Abramović

Des dizaines de milliers de citoyens bloquent les ponts de Novi Sad

1er février - 17h : Toutes générations confondues, étudiants et citoyens ont bloqué les trois ponts de Novi Sad. Pour éviter des risques de surcharge, ils se concentrent davantage sur les routes d’accès plutôt que sur les ponts eux-mêmes. À partir de 18 heures, les manifestants se rassembleront sur le Pont de la Liberté, où le blocage durera 24 heures. Le déroulement en sera décidé lors d’un plénum citoyen.

Pendant ce temps, la diaspora serbe a organisé des rassemblements un peu partout en Europe, à Paris, Vienne, Londres, Berlin, Stockholm, Malmö ou encore Zurich... Les étudiants de Koper, en Slovénie, réunis en plenum, ont aussi apporté à leurs collègues de Serbie.

Les étudiants se préparent à bloquer les trois ponts de Novi Sad

13h30 : Plusieurs centaines de motards se sont rendus de Belgrade à Novi Sad, où les étudiants prévoient de bloquer les trois ponts - le pont de la Liberté, le pont Žeželj et le pont Varadin - sur le Danube à partir de 15 heures jusqu’à 18 heures, trois heures de blocage pour commémorer les trois mois écoulés depuis l’effondrement de l’auvent de la gare de Novi Sad. Les manifestants se rassembleront ensuite sur le pont de la Liberté, qu’ils bloqueront jusqu’à dimanche 15 heures.

En plus des motards, les agriculteurs ont rejoint les étudiants de l’université de Novi Sad avec des tracteurs pour les protéger des attaques auxquelles ils sont exposés lors des blocus. De nombreux citoyens ont en outre pris la route de Belgrade à Novi Sad, provoquant d’importants embouteillages ce samedi matin.

À Genève, des citoyens serbes se rassembleront également cet après-midi pour soutenir. Le rassemblement est prévu à 15h30 sur la Promenade Wilson, au bord du lac Léman, non loin du Palais Wilson, qui abrite le siège du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme. Le rassemblement devrait durer jusqu’à 18 heures.

En Croatie, des rassemblements à Zagreb, Split et Osijek sont aussi prévus en soutien aux manifestations étudiantes en Serbie.

Des dizaines de milliers de personnes ont accueilli les étudiants à Novi Sad

31 janvier - 22h : Des dizaines de milliers de personnes ont accueilli vendredi soir à Novi Sad les étudiants partis à pied la veille de Belgrade. Sur le pont Duga, ils ont été accueilli par leurs collègues de Novi Sad, avec lesquels ils ont échangé les drapeaux des deux villes et des universités de Belgrade et de Novi Sad.

De là, ils ont marché ensemble jusqu’à la gare, où ils ont observé un silence de quinze minutes pour rendre hommage aux personnes tuées dans l’effondrement de l’auvent. Samedi, un blocage des trois ponts sur le Danube de Novi Sad est prévue, trois mois après cette tragédie qui a provoqué la mort de quinze personnes.

Les étudiants poursuivent leur marche vers Novi Sad

31 janvier - 8h30 : Après avoir passé la nuit dans la petite ville d’Inđija, à une quarantaine de kilomètres de Belgrade, les étudiants poursuivent ce vendredi leur marche vers Novi Sad, où une grande manifestation est prévue samedi. Ils ont dormi en plein air, sur les terrains de sport, la mairie ayant refusé de leur ouvrir les bâtiments du centre sportif.

RSF demande la justice pour l’agression d’au moins douze journalistes

30 janvier - 15h : Les journalistes, régulièrement cibles d’attaques physiques, sont en première ligne de la violence des forces de l’ordre et des sympathisants du président de la République, Vučić, en marge des manifestations contre la corruption embrasant la Serbie depuis novembre. Dans un communiqué, Reporters sans frontières (RSF) exhorte les autorités à mettre fin aux violences et à punir leurs auteurs.

Des centaines d’étudiants partent à pied de Belgrade vers Novi Sad

30 janvier - 10h45 : Des centaines d’étudiants sont partis à pied ce jeudi matin de Belgrade en direction de Novi Sad, sous le mot d’ordre « un pas pour la justice » (« na korak do pravde »). Au terme d’une marche de 70 km, ils doivent rejoindre samedi 1er février les étudiants de Novi Sad pour une grande opération de blocage des trois ponts de la ville sur le Danube. Cette manifestation aura lieu trois mois après la catastrophe de la gare de Novi Sad, le 1er novembre 2024.

Le mouvement se poursuit malgré les démissions

29 janvier - 8h30 : Le mouvement se poursuit, malgré la démission du Premier ministre et du maire de Novi Sad. Mardi soir, des rassemblements ont eu lieu dans des dizaines de villes de Serbie, notamment à Novi Sad, où des milliers de personnes se sont retrouvés Boulevard de la Libération, où les étudiants ont été attaqués dans la nuit de lundi à mardi.

« Les démissions n’ont aucun rapport avec nos revendications qui ne sont toujours pas satisfaites », ont expliqué les étudiants, qui occupent toujours une soixantaine de facultés à travers tout le pays. Demain, les étudiants de Belgrade doivent s’engager dans une marche de 90 kilomètres jusqu’à Novi Sad.


Samedi 1er février, 17h
Rencontres du Courrier des Balkans (Arcueil)
Table-ronde exceptionnelle : « Vos mains sont ensanglantées ! »
Avec celles et ceux qui se soulèvent en Serbie.

Depuis la tragédie de la gare de Novi Sad, le 1er novembre, des dizaines de facultés et d’écoles supérieures sont occupées à travers toute la Serbie, chaque jour, des dizaines de milliers de citoyens manifestent contre la corruption, réclamant justice et vérité. Le Courrier des Balkans invite deux étudiants de Novi Sad, Milica Dokmanović et Aleksa Nikolić.


Le Premier ministre et le maire de Novi Sad ont démissionné

28 janvier - 14h : Le Premier ministre serbe a démissionné mardi matin, au lendemain de l’allocution du président Vučić sur TV Pink promettant un remaniement ministériel. Miloš Vučević a invoqué le souci de « haute responsabilité » de son parti, le SNS, pour justifier son départ.

Avant lui, deux ministres avaient démissionné à la suite de la catastrophe mortelle de la gare de Novi Sad, quand l’auvent, tout juste rénové, s’est effondré, tuant quinze personnes. D’abord, le ministre de la Construction, des Transports et des Infrastructures Goran Vesić, puis le ministre du Commerce, Tomislav Momirović. Miloš Vučević a déclaré que sa décision avait été motivée par de violentes attaques contre des groupes d’étudiants à Novi Sad lundi soir.

Ancien maire de Novi Sad, Miloš Vučević est un homme-clé du régime Vučić, lui qui a précédemment été nommé président du SNS en mai 2023. Son successeur à la mairie de Novi Sad, Milan Đurić, a démissionné de son poste dans la foulée.

Les promesses de Vučić tombent à plat

28 janvier - 10h : Aleksandar Vučić s’est adressé à la nation lundi soir sur la télévision privée Pink, flanqué du Premier ministre Vučević et de la présidente du Parlement, Ana Brnabić. « Nous voulons le dialogue », a-t-il affirmé. « La situation actuelle ne convient à personne. Elle commence a avoir des conséquences sur la stabilité de l’État, sur l’économie et les investissement étrangers. » Pour tenter de prouver sa bonne foi, il a fait une présentation powerpoint des réponses apportées aux revendications étudiantes en quatre points.

Il promet ainsi que toute la documentation sur la reconstruction de la gare de Novi Sad sera rendue publique dans les prochains jours, comme le réclament les étudiants. Pour lui, le fait que treize personnes ont été mises en examen pour l’effondrement de l’auvent de cette gare démontrerait que la justice suit son cours. De même, « 37 personnes sont mises en examen et ont été entendues par la justice » pour avoir attaqué et blessé des étudiants. Enfin, à propos de la quatrième demande étudiante, l’augmentation du budget de l’éducation de 20%, l’État, a-t-il assuré, « règlera cela : cela coûtera 5,3 millions d’euros. » Il a aussi promis de gracier les étudiants et les enseignants arrêtés durant les protestations.

Le régime est déjà tombé, mais il n’en est pas encore informé.

« J’exige un remaniement du gouvernement le plus large et le plus rapide possible », a aussi lancé le chef de l’État. « Plus de la moitié des ministres seront remplacés ». De son côté, le Premier ministre Vučević a convié les doyens, recteurs, professeurs et étudiants à des pourparlers au gouvernement. Par contre, Ana Brnabić, la présidente du Parlement, a souligné qu’elle ne permettrait pas un blocage de cette institution, annoncé par le Parti démocrate (DS).

Au moment de l’intervention, les étudiants et des milliers de citoyens venus les soutenir bloquaient l’un des principaux carrefours de la capitale, Autokomanda. Ce qu’ils ont joyeusement continué à faire jusqu’à 10h ce matin, sans réagir aux proposition de celui qu’ils ont placé sur la touche « ignore ». Prochaine date clé : le 1er février, avec le blocage prévu des trois ponts de Novi Sad. Pour le sociologue Jovo Bakić, « le régime est déjà tombé, mais il n’en est pas encore informé. »

Ambiance festive au rond-point occupé d’Autokomanda

28 janvier - 7h45 : Tournois de volley géants, tentes, jeux de société, préparation et distribution de nourriture : au rond-point d’Autokomanda, la bonne humeur était toujours au rendez-vous au soir d’une journée d’occupation. Les étudiants sifflent, brandissent des bannières géantes et applaudissent les voitures qui les klaxonnent pour montrer leur soutien, avec autant d’entrain qu’à 11h du matin.

On se croirait presque à un festival. Ce soir, tout Belgrade semble s’être donné rendez-vous sur ce rond-point où les routes se croisent au-dessus de l’autoroute. Familles, enfants en bas âges, personnes âgées, tous sont venus soutenir les étudiants et prêter un coup de main en apportant de quoi manger et tenir toute la nuit. En début de soirée, les Belgradois affluent de tous les côtés du croisement, on peut à peine se frayer un chemin dans la foule. Heureusement, l’organisation des étudiants est exemplaire, comme à chaque fois. Gilets fluo, talkies walkies ou mégaphones à la main, ils veillent à la sécurité des manifestants, se relaient de manière efficace pour faire passer les ambulances ou encore les motards chargés de ramener des donations. Les agriculteurs veillent avec toujours autant de dévotion sur eux, leurs tracteurs en travers de la route, bloquant les accès au rond-point pour décourager les chauffards malveillants.

À 20h, chacun lève son téléphone en l’air, flash allumé, sifflet dans la bouche. Un vacarme assourdissant au-dessus d’une véritable mer de lucioles qui s’étend à perte de vue. Il semblerait qu’il y ait autant de monde qu’au rassemblement à Slavija, le 23 décembre dernier. A l’approche de minuit, la foule commence à se dissiper, mais l’énergie des étudiants ne faiblit pas. La nuit promet d’être longue.

Belgrade : le blocage du rond-point d’Autokomanda a commencé

27 janvier - 11h30 : Des milliers d’étudiants ont commencé le blocage de l’immense rond-point d’Autokomanda, qui doit durer 24 heures. Des colonnes convergent depuis la place Slavija. Des convois d’agriculteurs en tracteurs convergent aussi vers Autokomanda, ainsi que des cortèges de motards. Sur place, des réserves d’eau et des toilettes mobiles ont été installées. La police détourne le trafic routier avant l’arrivée à Autokomanda.

Richard Grenell à la rescousse de Vučić

27 janvier - 10h30 : L’envoyé spécial du président américain Donald Trump pour les missions spéciales, Richard Grenell, a partagé sur les réseaux sociaux une vidéo des manifestations étudiantes en Serbie, avec le commentaire suivant : « Il est toujours important de pouvoir élever la voix et d’être entendu. Mais tout le monde doit condamner la violence et s’en tenir aux manifestations pacifiques. Le processus démocratique doit être respecté. Nous ne soutenons pas ceux qui portent atteinte à l’État de droit et occupent de force les institutions de l’État. »

Novi Pazar : l’Université publique veut sanctionner les étudiants

27 janvier - 8h30 : L’Université d’État de Novi Pazar a décidé le 26 janvier de « suspendre toutes les activités et obligations des étudiants et des employés jusqu’à nouvel ordre en raison de l’incapacité temporaire de travailler en raison du blocus et de l’intrusion violente d’un groupe d’étudiants dans les locaux de l’Université ».

« Nous tenons à souligner que des poursuites pénales seront engagées et des procédures disciplinaires seront engagées contre les auteurs qui ont violemment brisé la porte d’entrée de l’Université ainsi que les portes des locaux officiels et des bureaux de diverses unités, en raison de l’inviolabilité de l’espace académique », précise le Conseil rectoral.

Des dizaines de milliers de personnes défilent à Niš

26 janvier - 19h : Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont défilé dimanche à Niš, à l’appel des étudiants qui occupent toujours l’Université. Plusieurs cortèges ont convergé vers le centre de la ville. Dimanche, une manifestation a aussi réuni plusieurs milliers de personnes à Čačak. Accompagné par des fanfares, les manifestants se sont rassemblés sur la place du lycée pour observer quinze minutes de silence.

Les agriculteurs arrivent à Novi Sad

26 janvier - 8h30 : À Novi Sad, la police a empêché les agriculteurs qui venaient apporter leur soutien aux étudiants de pénétrer en ville, mais ils sont passés par les champs et ont finalement pu garer leurs tracteurs près du campus universitaire. « Nous ne sommes pas venus pour créer des problèmes, mais pour protéger les étudiants », explique Goran Filipović, de l’Initiative pour la survie de l’agriculture. « Nos tracteurs resteront sur le campus aussi longtemps qu’il y aura besoin. »

Rassemblements dans tout le pays

26 janvier - 8h00 : Samedi, des rassemblements ont eu lieu dans toute la Serbie, notamment à Zrenjanin, Mladenovac, Kikinda, Novi Bečej, Kruševac, Vrnjačka Banja, Paraćin, Prijepolje, Ruma, Vršac, Pančevo, Smederevo, Smederevska Palanka, Ćuprija, Sombor, Sokobanja, Velika Plana et bien d’autres villes. Plusieurs milliers de personnes ont défilé à Zrenjanin. Dans deux incidents techniques, des voitures ont encore foncé dans la foule, blessant des étudiants.

Une carte des communes de Serbie (en rouge) où au moins un rassemblement a déjà eu lieu a été établie :

Les bikers soutiennent les étudiants

25 janvier - 15h : Plusieurs centaines de motards ont participé à un rally de soutien aux étudiants bloquant les universités, ce samedi à Belgrade. « Nous sommes ici pour soutenir les étudiants dans ce qu’ils font depuis un certain temps. Nous sommes ici pour lutter pour une Serbie sûre et libre », déclare l’un des motards, cité par RSE. Ils ont manifesté un soutien particulier aux étudiantes blessées lors des précédentes manifestations étudiantes.

Grève générale : manifestations-monstres à Belgrade et dans le pays

24 janvier - 13h30 : C’est une marée humaine qui a envahi les rues de Belgrade dès ce vendredi matin sous la pluie, alors que des dizaines de milliers de manifestants convergent de plusieurs directions de la capitale serbe vers le rond-point Ušće sous les bannières « Grève générale », « Nous mourrons à cause de vos mensonges », « Čoveče, naljuti se » (Mec, mets-toi en colère).

D’autres manifestations ont lieu en même temps dans plusieurs ville de Serbie, notamment à Novi Sad, Niš, Valjevo, Čačak, Pančevo, Kragujevac... Pour la première fois, des Serbes du Kosovo ont également observé quinze minutes de silence à Mitrovica-Nord en hommage aux personnes tuées dans l’effondrement de l’auvent de la gare de Novi Sad. L’action a été initiée par Srđan Đorđević, qui a exprimé publiquement son soutien aux étudiants qui protestent à travers la Serbie.

Jeudi soir, plusieurs manifestations ont eu lieu dans le pays. À Kraljevo, des manifestants ont lancé des œufs sur le maire SNS et des membres du parti qui les avaient insultés, tandis qu’à Jagodina, où le président Vučić a prévu d’organiser un meeting ce vendredi après-midi, des citoyens se sont rassemblés en chantant « Vous n’êtes pas les bienvenus ».

Blocages et grève générale ce vendredi

12h : Ce vendredi matin, dans toute la Serbie, de très nombreux commerces avaient tiré le rideau, s’associant au mot d’ordre de grève générale. De même, alors que les avocats sont déjà en grève, le syndicat de la Culture a appelé à la grève et la plupart des institutions culturelles devraient rester fermées.

Les agriculteurs en colère manifestent à Čačak

23 janvier - 14h : Plusieurs dizaines d’agriculteurs ont bloqué aujourd’hui le carrefour du village de Mrčajevci près de Čačak, en raison de la « situation catastrophique de l’agriculture » et du non-respect des revendications des agriculteurs des districts de Raška, Šumadija et Moravička adressées au ministère de l’Agriculture.

Les agriculteurs se sont rassemblés plus tôt dans la journée dans le village de Bresnica, près de Čačak, et ont organisé une manifestation avec des tracteurs, des camions et des voitures jusqu’au village de Mrčajevci.

Ils exigent que les revendications des étudiants soient satisfaites, la stabilisation urgente des prix d’achat du lait cru et des porcs, le règlement de toutes les dettes de l’État envers les agriculteurs, ainsi que le limogeage du ministre Aleksandar Martinović.

Pressions et menaces pour mobiliser des citoyens au meeting de Vučić à Jagodina

13h30 : Alors que le Parti progressiste de Serbie (SNS) prévoit d’organiser un grand meeting à Jagodina vendredi 24 janvier, des informations circulent selon lesquelles les membres du parti ont recours à des menaces pour mobiliser les citoyens.

Un habitant de la ville voisine de Kragujevac, interviewé par Vreme et qui a souhaité rester anonyme, a déclaré avoir reçu une invitation à assister au rassemblement du SNS. « Ils ont commencé à conditionner les gens pour aller à Jagodina. Mon entreprise parle depuis plusieurs jours du fait que vendredi, à 14 heures, plusieurs bus partiront pour Jagodina. Ils m’ont aussi invité, mais je n’irai certainement pas. »

Des allégations partagées dans la déclaration du Mouvement pour le tournant (PzP) : « Les menaces de licenciement, le non-renouvellement des contrats, l’obligation d’interrompre les vacances annuelles sont des moyens de coercition de plus en plus utilisés par les responsables locaux du SNS pour faire pression sur les gens afin qu’ils soutiennent le président », peut-on lire dans le communiqué.

Chaque comité local du SNS dispose d’un certain quota de personnes qu’il doit amener au rassemblement, affirme le PzP. « Il s’agit d’une pratique bien établie du parti au pouvoir, à laquelle il recourt chaque fois que le besoin d’auto-promotion de Vučić doit être satisfait. La question se pose : pouvons-nous nous attendre à ce qu’ils encerclent les gens avec des barbelés pour que personne ne parvienne à s’échapper d’un rassemblement ’volontaire’ en soutien au président ? »

Sur les réseaux sociaux, plusieurs utilisateurs ont indiqué que les citoyens et les employés des entreprises publiques se voyaient offrir 15 000 dinars pour assister au rassemblement.

« Les étudiants avec les ouvriers » : manifestation des travailleurs d’EPS, les étudiants leur apportent leur soutien

13h : Une manifestation a eu lieu ce matin à Belgrade devant le bâtiment de l’Industrie électrique de Serbie (EPS). Des étudiants des facultés de génie électrique, de droit, d’architecture, de génie mécanique, de génie civil et de technologie et de métallurgie de Belgrade ont organisé une marche collective de soutien.

Les travailleurs du syndicat Jodinstvo Kolubara ont remercié les étudiants d’être venus et ont souligné qu’ils bénéficieraient également de leur soutien. « Je voudrais que vous persévériez dans vos revendications, et vous aurez un soutien croissant », ont-ils déclaré. « Ne les laissez pas discuter avec vous ou vous manipuler. »

Le syndicat de la télévision publique exige une couverture adéquate des manifestations

22 janvier - 18h30 : Le Syndicat des travailleurs de la production et des techniques de la Radio Télévision de Serbie (RTS) a envoyé une lettre au directeur Nenad Lj. Stefanović pour demander que soient diffusés des reportages adéquats sur les manifestations des étudiants dans les programmes d’information et que des représentants des manifestations soient invités aux programmes de service public.

Le syndicat précise qu’en cas de non-satisfaction de ces revendications, « qui sont extrêmement simples à résoudre tant sur le plan organisationnel que technique », il s’attend à la démission du rédacteur en chef du Programme d’informations, demain jeudi 23 janvier.

Les étudiants lancent un appel à la grève générale

13h30 : Les étudiants ont lancé un appel à la grève générale, ou à la désobéissance civile générale, pour vendredi 24 janvier. « Nous n’allons pas travailler, nous n’allons pas assister aux cours, nous n’accomplirons pas nos tâches quotidiennes. Nous prenons notre liberté en main. Votre participation fait la différence », ont-ils déclaré. « Discutez avec vos collègues pour organiser un arrêt de travail. Et si vous avez peur de votre employeur, prenez un jour de congé, un arrêt maladie, donnez votre sang », peut-on lire dans leur communiqué.

Les étudiants ont demandé aux employeurs d’accorder un jour de congé à leurs employés, d’annuler toutes les réunions prévues et d’informer les clients des raisons pour lesquelles ils ne travailleront pas ce jour-là. « N’allez pas dans les magasins, les marchés, les centres commerciaux, les cinémas et les théâtres. C’est vendredi, mais n’allez pas aux fêtes et aux concerts. »

Le ministère lance des inspections dans les écoles en grève

10h15 :Les inspections scolaires qui ont eu lieu dans les écoles de Serbie en raison de la suspension des cours ont rencontré la résistance des employés, des élèves et de leurs parents dans certaines écoles.

Comme l’annonce le Syndicat indépendant des enseignants serbes (NSPRS), dans un grand nombre d’écoles à travers le pays, il n’y a pas de cours ou la durée des cours a été réduite de 45 à 30 minutes. « Il n’y a pas une seule ville en Serbie où au moins une école ne soit pas en grève. Dans certaines villes, toutes les écoles sont en grève », a déclaré Dušan Kokot, président du NSPRS.

Le syndicat reconnait qu’il ne dispose pas de données précises sur le nombre d’écoles en grève, mais qu’il est évident que le plus grand nombre d’écoles et de lycées de Belgrade sont fermés.

Les enseignants en grève en Serbie réclament des salaires plus élevés et de meilleures conditions de travail dans l’éducation. Ils soutiennent les étudiants qui bloquent les facultés depuis deux mois, exigeant que les autorités prennent leurs responsabilités pour la mort de quinze personnes dans l’effondrement de l’auvent en béton de la gare reconstruite de Novi Sad le 1er novembre.

Écoles en grève et manifestations des enseignants

20 janvier - 15h30 : Les enseignants en grève ont été rejoints lors d’une manifestation devant la Faculté de Philosophie de Belgrade par des élèves, des étudiants et des citoyens qui les soutiennent. Selon le président du syndicat enseignant, Dušan Kokot, 50 % des écoles en Serbie ont suspendu le travail, alors que dans les grandes villes, entre 80 et 90 % des écoles sont en grève.

« Nous déclarons ce rassemblement comme un plénum d’éducateurs et je demande que nous déclarions tous ensemble la grève générale », a lancé Dušan Kokot, qui a affirmé que son syndicat n’acceptait pas « les cadeaux du gouvernement » sous forme d’augmentations de salaire et qu’il se battait pour « l’intérêt général ». Les manifestants ont ensuite observé quinze minutes de silence.

Une manifestation d’enseignants a notamment été organisée à Niš sous le slogan « Les professeurs de Niš ne se taisent pas », ainsi qu’à Novi Sad. À Užice, à l’ouest de la Serbie, toutes les écoles primaires et secondaires ont suspendu leurs activités jusqu’à ce que les revendications des étudiants soient satisfaites.

Le Premier ministre serbe Miloš Vučević a déclaré qu’à partir du 21 janvier, l’inspection de l’éducation commencerait à visiter les écoles qui ont suspendu les cours. Mais les doyens des Facultés de l’Université de Belgrade, où sont formés les futurs enseignants, ont demandé au ministère de l’Éducation de faire en sorte que l’inspection « cesse immédiatement la persécution des enseignants et des écoles qui suspendent le travail ».

« Dernière heure de classe » avant la grève générale de l’Éducation

8h : Ce lundi 20 janvier, premier jour du second semestre dans l’enseignement secondaire, les enseignants se mettent en grève et les écoles n’ouvriront pas leurs portes. Dimanche, des rassemblements de soutien sur le thème de la « dernière heure de classe » ont eu lieu dans toute la Serbie, réunissant enseignants, mais aussi étudiants et citoyens solidaires. Il s’agissait de se rassembler durant 45 minutes, comme une heure de classe, tout en observant 15 minutes de silence pour les victimes de Novi Sad.

Ces rassemblements ont eu lieu à Subotica, Kragujevac, Niš, Valjevo, Užice et bien d’autres villes. A Belgrade, le rassemblement aurait réuni au moins 20 000 personnes, selon l’Archive des mouvements sociaux ; à Čačak, ils étaient 10 000.

Même au Kosovo, 370 enseignants de l’Université (serbe) de Pristina à Mitrovica ont signé une pétition de soutien aux étudiants de Serbie, même si ceux de cette Université n’ont pas encore rejoint le mouvement.

New York, Londres, Milan, Bruxelles, Madrid solidaires avec les étudiants de Serbie

19 janvier - 19h : « NYC est avec vous », pouvait-on lire sur une banderole déployée par les manifestants ce dimanche à New York. Des manifestants qui ont également repris le slogan scandé en Serbie : « Il y a du sang sur vos mains ». En même temps, d’autres rassemblements de solidarité ont eu lieu dans plusieurs villes européennes, à Londres, Milan, Bruxelles ou encore Madrid.

En Serbie, des dizaines de milliers de citoyens ont défilé dans de nombreuses villes, dont Belgrade, Novi Sad, Valjevo, Niš, Loznica, Kragujevac, Čačak, Vranje, Inđija, Ćićevac, Zaječar... Parmi eux, une majorité d’élèves, de professeurs et de parents, alors qu’un appel à la grève des enseignants a été lancé à la veille de la rentrée scolaire, lundi 20 janvier.

Rassemblements de solidarité samedi à Paris et à Amsterdam, et dimanche à New York

15h : Près d’une centaine de personnes se sont rassemblées samedi à 11h52 à Paris, place Edmond Michelet, non loin du Centre culturel de Serbie, dans le quartier des Halles, brandissant des pancartes « Pariz 11:52 », ils ont observé quinze minutes de silence « pour les quinze victimes de la corruption en Serbie ». Outre des étudiants serbes installés en France, des touristes serbes de passages ont rejoint le rassemblement.

Un rassemblement a également eu lieu ce samedi à Amsterdam. Les manifestants ont lu les revendications des étudiants serbes, puis observé quinze minutes de silence en mémoire des victimes de Novi Sad. L’événement a réuni « des membres des communautés serbe et balkanique, ainsi que des sympathisants des Pays-Bas, de Slovaquie, de Croatie, de France, d’Angleterre, d’Allemagne et même d’Australie », selon un communiqué des manifestants.

Les organisateurs du rassemblement ont également fait référence à l’étudiante heurtée par une voiture qui a foncé dans la foule. « Ce n’est pas la première fois qu’une voiture est utilisée pour attaquer des manifestants pacifiques. De tels incidents mettent en évidence les dangers croissants auxquels sont confrontés ceux qui luttent pour la justice en Serbie. Nous voulons attirer l’attention sur les problèmes systémiques qui permettent à de tels actes de rester impunis », indique le communiqué.

Il s’agissait de la deuxième manifestation aux Pays-Bas en soutien aux étudiants serbes.

Une manifestation est également prévue ce dimanche à New York.

Les députés du Parti démocratique se mettent en grève

18 janvier - 21h20 : La présidence du Parti démocratique (DS, opposition) a annoncé ce 18 janvier avoir décidé que les députés du parti se mettaient en grève à l’Assemblée nationale jusqu’à ce que les revendications des étudiants soient satisfaites. « A partir d’aujourd’hui, les députés du Parti démocrate sont en grève et ne participeront pas aux travaux des organes de travail, des commissions parlementaires et des séances plénières », indique un communiqué.

Les députés expliquent qu’en « bloquant activement le travail de l’Assemblée, nous faisons obstacle à ceux qui incitent à la violence, à la haine et provoquent des attaques brutales contre les étudiants. Nous appelons les autres partis et mouvements parlementaires d’opposition à se joindre à cette décision. De cette manière, nous nous joignons à l’initiative étudiante maintes fois exprimée de déclarer une grève générale. »

Novi Sad : « 4000 enseignants, 4000 pas »

18 janvier - 16h30 : À Novi Sad, des professeurs, des citoyens et des étudiants ont manifesté sous la bannière « 4000 enseignants, 4000 pas » en soutien aux étudiants, tandis qu’à Belgrade, alors que se tenait la session du barreau serbe, les avocats ont décidé à l’unanimité de suspendre le travail pendant sept jours, également en soutien au mouvement de protestation des étudiants.

Un grand nombre d’écoles en Serbie ont de leur côté annoncé qu’elles marqueraient le début du deuxième semestre par une suspension des cours lundi 20 janvier.

9h : Plusieurs dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées vendredi soir dans le centre de Belgrade, devant le siège de la radio-télévision publique (RTS) pour demander un traitement journaliste objectif de la révolte citoyenne après la catastrophe mortelle de la gare de Novi Sad le 1er novembre dernier. Le mot d’ordre : « Notre droit de tout savoir », détournement du slogan de la RTS « Votre droit de tout savoir ».

Les étudiants ont lu leurs revendications, parmi lesquelles l’identification et la sanction de tous ceux qui ont agressé les manifestations, une revendication très symbolique après l’accident de la veille au cœur de la capitale quand un chauffard a délibérément foncé sur un blocus. Autour, la foule scandait « grève générale ! ».

Des manifestations en soutien à l’étudiante blessée ont aussi eu lieu étudiants à Novi Sad, Niš, Kraljevo, Kragujevac, Zrenjanin, Prokuplje, Subotica, Valjevo, Užice, Ruma et Kruševac.


L’identité de l’homme qui a renversé une étudiante de 20 ans à Belgrade n’a pas été révélé. Accusé de tentative de meurtre aggravé, « M.P. » a été placé en garde à vue et son audition pourrait durer jusqu’à 48 heures. Le Centre clinique universitaire de Serbie a déclaré que la jeune victime avait été admise « dans un état conscient » et qu’elle était « communicative et dans un état général stable ».

Les faits se sont produits peu avant 11h52, quand un groupe d’étudiant s’apprêtait, comme chaque jour, à bloquer une rue du centre de Belgrade et à observer quinze minutes de silence en hommage aux quinze victimes de la catastrophe de la gare de Novi Sad le 1er novembre dernier.

Une vidéo montre la voiture roulant à grande vitesse, percutant la jeune femme puis la transportant sur le toit sans ralentir. La victime est ensuite tombée et le conducteur a réussi à s’échapper. Pas pour longtemps, selon le ministre de l’Intérieur Ivica Dačić, la police l’ayant interpellé dix minutes plus tard. L’homme n’en est pas à sa première infraction, a-t-il poursuivi, expliquant que ce trentenaire a déjà été condamné à sept reprises pour divers faits criminels.

Dans l’après-midi, des milliers de manifestants ont protesté dans les rues de Belgrade. Le cortège spontané s’est dirigé vers le gouvernement et le bureau du procureur aux cris de « Vous ne nous écraserez pas » et « démission ».

Ce n’est pas la première attaque ayant visé ceux qui protestent quotidiennement pour demander justice après l’effondrement de l’auvent de la gare de Novi Sad. Plusieurs conducteurs ont déjà foncé sur des cortèges, mais le président serbe et les médias à sa botte ont toujours tenté de minimiser ces incidents.

Appel à la grève générale

Aleksandar Vučić avait même déclaré que le conducteur ayant foncé dans un groupe de manifestants à Požarevac le 1er décembre dernier ne devait pas être poursuivi. « Comment peut-on arrêter un homme qui n’a pas enfreint la loi ? Cet homme a simplement suivi son chemin », expliquait-il alors, en rejetant la faute sur les manifestants, accusés d’avoir « perdu la tête ».

Cette fois, le gouvernement a réagi bien différemment, alors que la colère ne cesse de prendre de l’ampleur en Serbie et qu’une majorité de la population soutient les étudiants. « Je suis très satisfaite de l’action rapide de la police, car je n’approuve aucune violence, quelle qu’elle soit, contre qui que ce soit », a déclaré la ministre de l’Éducation, Slavica Đukić Dejanović, en espérant que l’étudiante serait vite sur pied.

Alors que les partis d’opposition sont montés au créneau pour dénoncer l’attitude des autorités, qui serait responsable de tels comportements, l’Union européenne s’est enfin décidée à réagir. « Nous sommes très préoccupés par l’incident d’aujourd’hui contre les manifestants. Nous attendons une enquête rapide et souhaitons à l’étudiante blessée un rétablissement complet. Le droit de réunion est un droit fondamental qui doit être protégé lorsqu’il est exercé pacifiquement », a écrit sur son compte X la délégation de l’UE en Serbie.

Un appel à la grève générale a été lancée pour la semaine prochaine. De son côté, le président serbe a lancé l’hypothèse de la tenue d’un référendum sur sa destitution. Une sortie qui ressemble avant tout à une tentative de diversion.