Blog • Dobrodošli u Banja Luku

Du 1er au 8 mars, 25 étudiants français, suisses et bosniens se sont donné rendez-vous à Banja Luka pour réaliser ensemble une dizaine de reportages. À peine arrivés, ils ont visité la ville, organisé les premières interviews et échangé leur vision du rôle des médias dans leurs différents pays. 

« Tout le monde est là ? » Dans la salle commune de l’hôtel, les participants ont pris place sur les canapés et les fauteuils colorés disposés en cercle. Ils ne se connaissent pas encore. Certains viennent de loin et ont passé la nuit dans le bus. D’autres ont enchaîné les correspondances pour venir de Bretagne, de Paris ou de Marseille. Les huit étudiantes de Sarajevo ont pris le train ensemble le matin. « C’est la première fois que je viens à Banja Luka », annonce Amina. Dehors, il fait nuit et les monuments qui entourent la cathédrale du Christ-Sauveur sont illuminés. « Là, c’est la mairie et en face c’est le centre culturel Banski dvor », montre Milijana, étudiante de Banja Luka.

Pour leur premier dîner, le groupe international a réservé dans un restaurant connu pour ses spécialités : les Ćevapi. Malgré la fatigue du voyage, l’ambiance à table est conviviale. Certains participants se connaissent déjà. Ils ont constitué des équipes et ont déjà échangé via les réseaux sociaux, notamment pour préparer les reportages qu’ils vont produire ensemble. « On a déjà obtenu un entretien avec un membre de l’association Iskra », explique Agathe, étudiante en journalisme au Celsa. Ses deux collègues interprètes, Veronika et Irena, ont organisé la rencontre. L’une étudie le français à l’université de Banja Luka, l’autre à Sarajevo.

Les trois ont choisi de préparer un reportage sur la légalisation du cannabis thérapeutique en Bosnie-Herzégovine. Le sujet fait débat. Il est peu abordé dans la sphère publique, encore moins dans les médias. Mais à Banja Luka comme à Sarajevo, les jeunes en parlent et plusieurs associations militent pour la légalisation de son usage à des fins médicales. À distance, difficile de trouver des informations mais une fois sur place, les choses s’accélèrent. « Je connais peut-être des personnes qui pourraient vous donner plus d’informations », informe Ivana, une interprète venue de Sarajevo pour encadrer la rencontre.

Le lendemain, les participants mettent en commun leurs connaissances. Et les questions sont nombreuses. Car pour réaliser un reportage, journalistes et interprètes doivent travailler ensemble et accorder leurs visions de leurs différents métiers. Qu’est-ce qu’un reportage ? Comment trouver les interlocuteurs ? Quel format choisir et comment angler le reportage ? Les étudiants en journalisme expliquent les termes aux étudiants de Sarajevo et de Banja Luka. En retour, ceux-ci leur enseignent des mots de leur langue et quelques spécificités de leur pays : « Ici, on utilise beaucoup l’application Viber pour contacter les personnes », explique Maida, une étudiante de Sarajevo. Mais pour une demande formelle, il vaut mieux envoyer un e-mail et cela peut prendre du temps car il y a beaucoup de bureaucratie en Bosnie-Herzégovine. À la fin de la deuxième journée, les participants ont fixé presque tous leurs entretiens et beaucoup échangé entre eux. Les reportages peuvent commencer.