De grands immeubles d’une dizaine d’étages, vieux et usés, en brique rouges et béton brut. Aux fenêtres dépareillées. Aux murs sales. Des cheminées sur les toits plats et des antennes satellites. Quelques maisons individuelles comme celles que l’on trouve dans les villages. Des appareils de climatisation sur les murs. Des stores usés à côté de stores nouveaux. Soudain un immeuble moderne avec des matériaux modernes semblables à ceux d’Ivry. Des panneaux colorés sur les magasins ne respectant aucune règle du design occidental, parfois en alphabet latin et parfois en cyrillique. Des kiosques placardés d’affiches évènementielles, les murs des épiceries tapissés de publicités ou de lettrages disproportionnés. Des fils électriques courent entre les immeubles. Des réclames fières de la beauté des femmes de l’Est. Des hommes aux terrasses qui boivent un café et qui fument en regardant le bout de la rue. Des parkings gratuits en plein soleil. Des vendeurs de fruits et légumes. De vastes parcs avec de grands arbres pour faire de l’ombre. Fenêtres, clim, terrasse, clim, fenêtre. On ne sait où donner de l’œil dans ce désordre. Un désordre qui grille au soleil, qui sent le pot d’échappement, qui fait sourire les gens.
Тоскалгия