Blog • Balkans : le spectre du « populisme » et les vertus de la corruption

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Oraison funèbre de Péricles aux soldats athéniens, tableau de Philipp von Foltz (1805-1877)

Un spectre hante le monde, celui du « populisme ». La caractéristique la plus reconnue des spectres est d’être des créatures insaisissables, fuyantes et impossibles à définir. Il en va de même du « populisme », concept fourre-tout et incertain qui envahit pourtant articles, colloques et analyses… Et qui donc serait « populiste » dans les Balkans ? Les « nouveaux autoritaires » qui se prétendent « pro-européens », comme Milo Đukanović au Monténégro ou Aleksandar Vučić en Serbie, ou bien leurs opposants ? Le régime clientéliste du VMRO-DPMNE en Macédoine était-il « populiste » ? Et celui d’Edi Rama en Albanie le serait-il aussi ? Qui est populiste en Roumanie, le Parti social-démocrate de Liviu Dragnea ou bien ses détracteurs qui vilipendent la « corruption » des élites politiques ?

Une bonne part des ambiguïtés de la notion de « populisme » tient à la complexe polysémie du terme même de « peuple ». Dans un précieux ouvrage récemment publié, Les voies du peuple [1], le philosophe Gérard Bras distingue ces différents sens. Le peuple, c’est en effet à la fois le populus, la plebs et la multitudo, l’ethnos, le demos et le genos... Récapitulons avec lui :

• Le sens politique ou juridique est assumé par le latin populus : il désigne l’ensemble des citoyens, de ceux qui ont voix au chapitre dans les délibérations publiques. Le populus est le fondement de la souveraineté et de l’autorité publique, c’est en son nom que la justice est rendue. Il se définit par distinction avec les non-citoyens (les esclaves, les métèques mais aussi les femmes de la cité antique) ;

• Le sens ethnique, désigné par le terme grec de genos [2], évoque une origine, une souche ou une racine commune. La notion slave de rod lui correspond bien (au sens de « Ko je Srbin i srpskoga roda/ i od srpske krvi i kolena… »). Ce n’est pas un terme politique, car il ne définit pas le droit à une citoyenneté, mais identitaire ;

• La plebs latine, la plèbe, désigne la partie la plus pauvre du « peuple », sa fraction la moins dotée d’un capital aussi bien matériel que culturel ou symbolique, par opposition aux élites de l’argent, du savoir ou du pouvoir. À Rome, la plebs est formé des prolerarii qui sont précisément exclus du populus, le peuple politique ;

• Enfin, le peuple c’est aussi la multitudo latine, le plethos grec, la foule, la multitude, d’où l’idée que le peuple serait « le plus grand nombre », voire la « majorité ». Ce sens permet de justifier des choix politiques mais aussi de fonder une distinction, car la multitudo, c’est aussi le vulgus, le commun, le vulgaire.

Dans cet éventail de sens, où se situe donc le narod slave ? Il assume à peu près la même diversité de sens que le « peuple » français : c’est à la fois le peuple souverain, le populus, celui dont on se prévaut quand on rend la justice u ime naroda, mais c’est aussi le peuple « ethnique », la communauté d’origine, et c’est enfin le peuple ouvrier et surtout paysan, dans lequel les régimes successifs n’en finissent pas de trouver des ressources de légitimation, le peuple des narodnjaci, qui s’oppose aux « élites », bourgeoises et/ ou cosmopolites, déracinées…

Du temps de la Yougoslavie socialiste, la situation était néanmoins plus complexe, puisque la légitimité du pouvoir ne reposait pas sur « le peuple », mais sur son avant-garde, la classe ouvrière, tandis que la stabilité de ce même pouvoir supposait l’union (« la fraternité et l’unité ») de tous les peuples yougoslaves. Le terme de « narod » (et celui de « narodnost », nationalité) renvoyait donc au peuple « ethnique », dont la position taxinomique dépendait elle-même de la distinction entre les « peuples constitutifs » (les peuples titulaires d’une république éponyme) et les « minorités nationales ». On sait combien les Albanais du Kosovo voulurent passer d’un statut à l’autre, être reconnu comme un « peuple », qui aurait à ce titre disposé de sa république fédérée au sein de l’ensemble yougoslave.

Plusieurs moments peuvent symboliquement dater le grand basculement du discours communiste au nationalisme, mais l’un d’eux est assurément le fameux discours de Slobodan Milošević le 24 avril 1987, devant des Serbes du Kosovo rassemblés à la Maison de la Culture de Kosovo Polje : « niko ne sme da va bije », « personne n’a le droit de vous battre », « niko ne sme da bije taj narod », « personne n’a le droit de battre ce peuple »... Milošević, alors encore dirigeant de la Ligue des communistes de Serbie (SKS), cesse de parler au nom du « peuple travailleur », de la classe ouvrière, pour se poser en porte-parole d’un peuple particulier. Mieux encore, il érige en acteur politique privilégié un peuple « ethnique », ce peuple serbe du Kosovo. Rompant donc avec l’antienne de l’unité et de la fraternité des peuples yougoslaves, il sera le défenseur d’un peuple particulier dont il tirera désormais sa légitimité. « Slobo Srbin », « Slobo le Serbe » est ainsi né, en se dépouillant, comme le serpent à la mue, de son ancienne peau de dirigeant communiste.

La référence au peuple est toujours performative : invoquer le peuple est une manière de le faire advenir, de le constituer en sujet politique.

Le même travail a été effectué par tous les dirigeants nationalistes des années 1990, notamment par le HDZ de Franjo Tuđman, mais une nuance supplémentaire est présente en Croatie avec la notion difficilement traduisible de « pučki », qui évoque l’authenticité d’un peuple, nécessairement paysan, politiquement inorganisé, inadvenu. Pučki et narodni peuvent l’un et l’autre se traduire aussi bien par « populaire » que « national », mais seul narodni peut renvoyer à un peuple politiquement constitué. Le « peuple des profondeurs », celui qui est pučki, s’oppose aux membres de la « république nobiliaire » représentés à la Diète, au Sabor croate, qui forme le peuple politiquement actif. S’y référer, pour un parti politique contemporain comme le petit Parti populaire croate (Hrvatska pučka stranka), revient donc à s’inscrire à la fois dans la continuité et en rupture avec la longue durée des institutions représentatives croates, en se posant en représentant naturel de l’âme populaire. Cette exaltation d’une ruralité primordiale est une figure politique classique dans toute l’Europe centrale et orientale, que l’on retrouve aussi bien chez les partis « populaires » d’avant la Seconde Guerre mondiale que dans la dérive nationaliste des partis communistes hongrois (après 1956), roumain ou bulgare. La Yougoslavie socialiste n’a pas connu cette exaltation d’un « peuple originel », peut-être du simple fait de la complexité de sa structure nationale, mais aussi en raison de son ancrage résolu dans une modernité transformatrice. Les nationalismes qui émergent à partir de l’éclatement de l’Etat commun s’inscrivirent en rupture avec cette modernité, prétendant se rattacher aux mouvements antérieurs d’éveil national.

La référence au peuple est toujours performative : invoquer le peuple est une manière de le faire advenir, de le constituer en sujet politique, mais l’invocation est exclusive. Quand on parle du (au) peuple, on indique aussi ce qui n’est pas le peuple, ce qui doit en être soustrait : les différents (par la langue qu’ils parlent, la religion qu’ils pratiquent, etc.), les ennemis (assumés, connus ou, bien souvent, cachés, intérieurs), les traîtres, etc. Ce rôle est souvent assumé par ceux qui sont posés en « minorités nationales », notion bien sûr inexistante avant l’émergence des nationalistes modernes.

Dans les Balkans du XIXe siècle, la modernité politique incarnée par les mouvements de libération combattant les Empires (l’Empire ottoman, mais aussi son pendant habsbourgeois) a supposé un processus de « nationalisation » des populations, de création de « peuples » nouveaux – dans le double sens de peuples « ethniques » et de sujets politiques en construction, futurs dépositaires d’une souveraineté à affirmer. L’affirmation démocratique d’une volonté du peuple (demos) supposait de définir les limites de ce peuple : qui en faisait et qui n’en faisait pas partie. La territorialisation de cette affirmation nationale est venue encore compliquer la donne, en cherchant à fixer les territoires géographiques que ce peuple revendiquait comme étant « siens », et ce processus, souvent sanglant, s’est poursuivi jusqu’aux guerres yougoslaves de la fin du XXe siècle.

Qui est « populiste » en Bosnie-Herzégovine ?

La vie politique de la Bosnie-Herzégovine reste toujours structurée par un désaccord majeur autour du sens de « peuple ». Les partis nationaux prétendent représenter « démocratiquement » les trois « peuples constitutifs » du pays : le SDA bosniaque, le SNSD serbe et le HDZ croate cherchent chacun à conforter leur hégémonie au sein de leurs communautés respectives. La « démocratie » consiste, selon eux, en un dialogue entre ces peuples, ou plus exactement avec les partis qui les représentent. Dans chacune des communautés, les partis dominants sont régulièrement défiés par d’autres formations qui partagent la même vision et veulent imposer leur propre leadership — ce fut le cas avec le Parti pour la Bosnie-Herzégovine (SBiH) dans la communauté bosniaque, c’est le sens de l’affrontement entre le Parti démocratique serbe (SDS) et le SNSD de Milorad Dodik, le HDZ est toujours défié par le HDZ-1990. Les alternatives dites citoyennes – le Parti social-démocrate (SDP), même si son assise ethnique se réduit, les mouvements sociaux comme celui des Plenums de 2014 – se réfèrent, elles, à un peuple bosnien, confronté aux mêmes défis de la survie quotidienne, soumis aux mêmes injustices : elles s’inscrivent du côté de la plebs, du peuple opprimé par les oligarchies nationalistes, qu’elles veulent constituer en populus, en sujet politique unifié dépassant les divisions « ethniques ».

Dans ce cas de la Bosnie-Herzégovine, qui serait donc populiste ? Les partis nationalistes qui en appellent à la cohésion de chaque communauté (genos) en se présentant comme les garants de la « stabilité » du pays, ou bien les forces « citoyennes » qui dénoncent les élites en place et veulent faire advenir un peuple politique bosnien enfin unifié ? En ce cas, il s’agirait d’un « populisme (re)fondateur », dont le potentiel « déstabilisateur » ne peut pas être nié. D’ailleurs, lors de l’insurrection des plenums, en février 2014, la première réaction du Haut représentant européen Valentin Inzko a été de demander un renforcement de la présence militaire internationale face au « peuple » qui entendait rien de moins que contester la corruption, dénoncer les privatisations et refonder le pays… Malgré leur courageux engagement, il semble bien pourtant que ces mouvements citoyens n’aient pas réussi à ce qu’un peuple bosnien se constitue en tant que sujet politique (populus), tandis que la fraction du peuple qu’ils prétendent représenter, l’immense majorité qui se distingue des petites oligarchies politico-économiques, c’est-à-dire la plebs semble avoir renoncer depuis 2014 à se battre pour ses droits, préférant chercher sa survie dans l’exode.

Démagogie et xénophobie tribunicienne en Bulgarie

Présenter les uns (Milorad Dodik ?) ou les autres (Bakir Izetbegović ?) comme des « populistes » parce qu’ils revendiquent une alliance politique privilégiée avec la Russie ou la Turquie reviendrait à priver ce terme de « populisme » de toute définition sérieuse et à en faire une simple épithète infamante que l’on colle à ceux dont on entend discréditer les choix politiques. Le cas de la Bulgarie est encore plus intéressant. La vie politique de ce pays est dominée depuis une quinzaine d’année par une figure charismatique « hors-système », qui n’a jamais hésité à jouer des ressorts et de la rhétorique démagogiques les plus classiques pour accéder au pouvoir : discours de la « force », dénonciation de la corruption des élites, gangrenées par le crime organisé, haine des étrangers qui menaceraient l’identité et la sécurité nationale, etc… Ancien garde du corps du dirigeant communiste Todor Jivkov, devenu patron d’une agence privée de sécurité puis général de la police, Boïko Borissov est un tribun « populiste » qui n’hésite pas, en dernier ressort, à jouer de sa masse physique pour s’imposer sur ses adversaires. Sous son égide, la Bulgarie a été, avant la Hongrie, le premier pays européen à édifier un « mur » sur ses frontières extérieures, tandis que les médias d’Etat saluaient l’apparition de milices privées de « chasseurs de migrants ». Boïko Borissov est pourtant rarement classé parmi les « populistes » qui menacent l’Europe. Serait-ce parce qu’il représenterait un « rempart » face à des courants plus radicaux ? L’argument pourrait jouer en faveur du Hongrois Viktor Orban face au Jobbik, pas en celle de Borissov, qui dirige depuis le printemps 2017 un gouvernement qui inclut plusieurs représentants d’une extrême droite violente et raciste. Le chef des Patriotes Unis, Valeri Simeonov est ainsi devenu vice-Premier ministre et président du Conseil pour l’intégration des minorités nationales, alors qu’il expliquait en 2014 que les Rroms était des « anthropoïdes impudents » dont les femmes « ont l’instinct de chiennes de rue ».

Pourquoi donc tant de complaisance à l’égard de Boïko Borissov, chez certains censeurs, pourtant sévères, du « populisme » ? Au vrai, la haine des migrants et des réfugiés, la méfiance envers les journalistes d’investigation et les ONG « payées par Soros » sont assez également partagées par la majorité de droite et ses adversaires « de gauche » menés par le Parti socialiste bulgare (PSB) et le Président de la République, Rumen Radev… La grande différence vient du fait que le débat « politique » en Bulgarie se réduit en fait depuis bien longtemps à un choix géopolitique : la « gauche » est pro-russe, la « droite » anti-russe. A ce titre, Boiko Borissov s’est opposé à la construction de la centrale nucléaire de Belene par les Russes tout en ouvrant la porte à une relance de l’exploration des réserves de gaz de schiste : voici de quoi faire de lui un partisan résolu du monde libre, un précieux allié stratégique de l’Occident que l’on ne saurait en aucun cas taxer de « populisme »…

Vučić et Đukanović, des « antipopulistes » ?

Il semble également difficile d’attribuer cette infamante épithète à Aleksandar Vučić, le nouveau maître tout-puissant de la Serbie, tout issu qu’il soit des rangs de l’extrême droite nationaliste… Il ne jure en effet que par la « perspective européenne » de la Serbie, tout en expliquant avec grand sérieux que le pays doit conserver, malgré tout, de bonnes relations avec la Russie. Avec lui, pas de promesses radieuses ni de lendemains qui chantent. Il n’hésite pas à prendre son peuple à rebrousse-poil en lui « imposant » une Première ministre ouvertement lesbienne, et surtout cet homme passe son temps à expliquer à ses concitoyens qu’une période difficile s’annonce devant eux, que des compromis pénibles mais nécessaires devront être faits à propos du Kosovo… Bref, Vučić c’est Churchill le cigare en moins et le ton larmoyant d’un prédicateur évangéliste du Sud des Etats-Unis en prime, c’est la promesse « de sang et de larmes » au nom des intérêts supérieurs de la nation, de la paix, du progrès, de la stabilité régionale…

Et ça marche ! Force est de constater que, d’élections en élections, Aleksandar Vučić ne cesse de conforter son hégémonie sur la scène politique serbe. La Serbie serait-elle donc une exception dans l’Europe contemporaine ? L’unique pays du continent encore préservé par les extrémismes et les démagogies de gauche comme de droite ? Alors que les néo-nazis paradent en Suède, que l’Alternative pour l’Allemagne menace la stabilité du pays, que le Royaume-Uni, gangrené de l’intérieur par un Labour de gauche, donc « populiste », se vautre dans les délices nauséabond du Brexit, sans parler de la Pologne, de la Hongrie, de Syriza en Grèce, des Insoumis français, des séparatistes catalans ni même des manifestations de fonctionnaires de la Principauté d’Andorre, force est de reconnaître que les Balkans occidentaux s’imposent comme un ultime îlot d’enthousiasme européen et de stabilité politique.

Contre le nationalisme et le « populisme », il n’est qu’un seul remède efficace, le clientélisme et la corruption.

Le mérite en revient sans doute à leurs sages et vertueux dirigeants, les Đukanović, Vučić et consorts. Non, ce ne sont pas des populistes, et ils ont même réussi à faire ce dont tous les dictateurs de l’histoire ont rêvé, abolir le peuple. Le peuple n’existe plus comme un sujet politique, ce peuple aux humeurs toujours imprévisibles et changeantes, il a été remplacé par un dense réseau d’obligés : chacun sait ce qu’il doit au parti pour son permis de construire, son emploi, le non-contrôle fiscale de son entreprise, l’inscription universitaire de ses enfants. Le clientélisme est un anti-populisme, puisqu’il désarticule « le peuple », cette abstraction dangereuse, pour le remplacer par un réseau bien réel de fidélités garanties par l’échange de services. Il n’y a plus besoin d’idéologies ni de discours, de tous ces oripeaux pompeux dont se parent les démagogues : la vertu cardinale du régime est sa stabilité, garantie par le Seigneur, le Gospodar, vers qui remonte tous ces réseaux d’obligations. Seule la plus fraction du peuple restera à l’écart de ces réseaux : il s’agit soit des très pauvres, qui ne travaillent pas, qui ne comptent pas, qui ne votent pas (ou alors le font contre un simple petit billet, quelques kilos de sucre ou de farine, soit de quelques têtes brûlées qui refusent les règles du système… Ces derniers n’ont qu’à partir, les portes de sortie du pays leur sont grand ouvertes.

Milo Đukanović est probablement le premier à avoir su reconstituer cette féodalité moderne, mais le modèle fait des émules, comme dans la Roumanie de Liviu Dragnea. Et c’est à juste titre que l’anthropologue Radu Umbreș souligne que la corruption est un garde-fou contre l’extrémisme et le nationalisme. De fait, la corruption unit Hongrois et Roumains, elle intègre la minorité hongroise et ses représentants dans le corps de la nation roumaine, tout comme elle relie directement les minorités nationales du Monténégro au maître du pays… En Serbie, les minorités nationales ont perdu la « masse critique » qui leur permettrait de représenter un problème politique, mais force est de constater que le sagace et prévoyant Vučić n’a pas manqué d’inclure Hongrois de Voïvodine comme Albanais de Preševo dans ses réseaux de protection et d’obligation. Enfin d’autre que cette bonne vieille corruption tient encore et toujours lieu de ciment entre les différentes oligarchies nationalistes de Bosnie-Herzégovine, garantissant de la sorte la si précieuse stabilité du pays ? Contre le nationalisme et le « populisme », il n’est qu’un seul remède efficace, le clientélisme et la corruption.

Notes

[1Gérard Bras, Les voies du peuple. Eléments d’une histoire conceptuelle, Paris, éditions Amsterdam, 2018.

[2Genos définit une communauté d’origine, tandis qu’ethnos évoque une communauté de mœurs et demos une communauté de territoire, qui trouve son accomplissement dans une structuration politique.