Anthologie auteurs croates contemporains - Le fantôme de la liberté

Revue littéraire pour la survie en ces temps schizophrènes.

La maison d’édition zagreboise Durieux vient de publier, en co-édition avec la plate-forme artistique parisienne THEATROOM, l’édition 2016 de la revue littéraire Le Fantôme de la liberté — revue littéraire pour la survie en ces temps schizophrènes.

Les auteur.e.s (71) sont présenté.e.s par des extraits représentatifs de leurs œuvres. La rubrique Coup d’essai propose des essais et des études de Snježana Banović, Ivo Goldstein, Dražen Katunarić, Snježana Kordić, Nenad Popović et autres. Des nouvelles et des extraits de romans de Daša Drndić, Zoran Ferić, Damir Karakaš, Milko Valent et nombreux autres sont réunis dans la rubrique Coup de foudre. Parmi de nombreuses et importantes contributions, notons aussi la toute première traduction française d’extraits du roman Les Printemps d’Ivan Galeb de Vladan Desnica. La rubrique Coup de gueule offre des interviews, tandis que la rubrique Coup de théâtre présente la comédie musicale Madame Hamlet d’Alfi Kabiljo et Mate Maras, ainsi que les écritures dramatiques de Janko Polić Kamov avec sa pièce La Tragédie des cerveaux, Slobodan Šnajder et son Kamov, Nikola Tutek et son Théâtre volant, Ivan Vidić et sa pièce À travers les chambres et Vlatka Vorkapić et sa Judith French. Dans la rubrique Coup de grâce nous découvrons les cycles poétiques d’Ivan Slamnig, Danijel Dragojević, Darko Rundek et Branko Čegec, ainsi que de nombreux autres poètes croates contemporains. Le numéro est ponctué par la rubrique Coup d’œil, la galerie des œuvres artistiques de Željko Kipke, Miroslav Sekulić-Struja, Veljko Vidak, Sandra Vitaljić et Davor Vrankić qui signe l’illustration sur la couverture. L’ouvrage clôture la biobibliographie des participants.

Cette édition du Fantôme de la liberté a été conçue par l’écrivain, metteur en scène et traducteur Yves-Alexandre Tripković, par le rédacteur, critique littéraire, traducteur et essayiste Nenad Popović et par l’écrivain et rédacteur Dalibor Šimpraga.

La revue littéraire Le Fantôme de la liberté (Fantom slobode) doit son nom au film éponyme de Luis Buñuel dont le poète Semezdin Mehmedinović s’inspira en créant en ces temps de siège une revue culturelle. Lorsqu’il partit de Sarajevo pour les États-Unis, les membres de la rédaction de la maison d’édition zagreboise Durieux décidèrent, en hommage à ce projet qui a vu le jour dans la ville assiégée, de préserver le nom pour la revue littéraire fraîchement fondée en 2003. Cette première édition spéciale parisienne en est ainsi la petite-fille héritant de la tradition de l’insoumission et du dépassement des frontières.