Tremblement de terre en Albanie : le Secours populaire à l’aide des sinistrés

| |

Une mission du Secours populaire s’est rendue en Albanie du 4 au 8 décembre pour évaluer les besoins des populations sinistrées. Environ 5000 personnes seraient actuellement logées dans des hôtels ou des centres d’accueil d’urgence selon les chiffres officiels.

Cet article est accessible gratuitement pour une durée limitée. Pour accéder aux autres articles du Courrier des Balkans, abonnez-vous !

S'abonner

Propos recueillis par Laurent Geslin

Immeuble effondré dans la ville de Thumanë
© Elona Haxhiaj / CdB

Jean Marchal est bénévole, administrateur du Secours populaire français et responsable du développement en Europe centrale et orientale. Le Courrier des Balkans a relayé un appel du Secours populaire français pour venir en aide aux victimes du séisme du 26 novembre.

Le Courrier des Balkans (CdB) : Quelle est la situation en Albanie et quelles sont les besoins des populations touchées par le tremblement de terre ?

Jean Marchal (J.M) : Nous avons visité trois sites touchés par le séisme du 26 novembre, à Durrës, dans la municipalité de Shijak, entre Durrës et Tirana et à Thumanë, où l’effondrement de deux immeubles a causé la mort de 24 personnes. La phase des premiers secours est terminée et le gouvernement est désormais en train de raser les immeubles fragilisés. D’après les autorités albanaises, environ 4000 personnes seraient provisoirement hébergées dans des hôtels et 600 dans des centres collectifs, par exemple dans un gymnase de Shijak où sont logées des familles roms. Je dirais que ce sont ces dernières qui sont dans la situation la plus délicate, car les températures vont commencer à baisser, il sera rapidement nécessaire de trouver un autre point d’hébergement. Enfin, certains paysans de la région de Thumanë refusent de quitter leur ferme et d’abandonner leurs animaux. Nous avons par exemple rencontré une famille qui vit dans sa serre.

CdB : Quelle sera la nature de l’aide du Secours populaire ?

J.M : Nous avons déjà fourni de la nourriture aux sinistrés hébergés dans le centre de Shijak et nous avons travaillé avec des psychologues et des assistantes sociales, pour aider notamment les plus jeunes à surmonter ce traumatisme. Nous sommes également en train d’identifier sur place une association partenaire qui pourra utiliser nos ressources sur le terrain. Nous pourrons fournir des tentes chauffées pour les populations qui en ont le plus besoin ou choisir de rénover une école ou une crèche. Passé la première urgence, il sera évidement nécessaire de reconstruire. Le gouvernement albanais souhaite centraliser toute l’aide internationale pour ensuite utiliser ces fonds pour la reconstruction, mais nous préférons travailler avec des partenaires locaux.

CdB : L’aide sur place semble s’être rapidement organisée...

J.M : Nous avons discuté avec des responsables locaux de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et tous ont souligné l’extraordinaire mobilisation des pays des Balkans, mais aussi et surtout des diasporas d’Albanie et du Kosovo à travers le monde. Des sommes importantes sont arrivées et celles-ci ont permis d’assurer l’aide d’urgence. Reste maintenant à assurer la reconstruction. Le gouvernement albanais assure avoir reçu des promesses financières du Qatar. Nous espérons pour notre part pouvoir lancer nos premières actions d’envergure d’ici janvier.