L’ouvrage de référence
Un Etat en quête de nation : la République de Moldavie
Par Matei Cazacu et Nicolas Trifon, Paris, Non Lieu, septembre 2010, 25 euros.
Quelques dates
30 novembre 2014 : les socialistes emmenés par Igor Dodon remportent les élections législatives avec 24 sièges contre 21 pour les communistes, 20 pour les démocrates, 19 pour les libéraux démocrates et 13 pour les libéraux.
18 février 2015 : l’homme d’affaires Chiril Gaburici prend la tête d’un gouvernement formé de démocrates libéraux et de démocrates après que son prédécesseur Iurie Leancă a échoué à obtenir l’investiture des députés.
24 février 2015 : création de la plateforme civique « Demnitate şi Adevăr » (DA - « Dignité et Vérité »).
25 mars 2015 : Emma Tăbârţă, vice-présidente de la Banque nationale, ainsi qu’Arthur Gherman, président de la Commission nationale des marchés financiers, remettent leur démission suite à une gigantesque affaire de corruption remontant à novembre 2014, quand un milliard de dollars a disparu du système banquaire.
3 mai 2015 : plus de 40.000 manifestants venus de tout le pays se rassemblent devant le siège du gouvernement avant d’entamer une marche « non silencieuse ».
30 juin 2015 : le libéral démocrate Valeriu Streleț succède à Chiril Gaburic qui a été poussé à la démission par des milliers de manifestants. Son gouvernement résistera quatre mois.
6 septembre 2015 : des milliers de Moldaves participent à un grand rassemblement contre la corruption. Ils exigent la démission du président de la République, la dissolution du Parlement et de nouvelles élections.
21 septembre 2015 : le gouverneur de la Banque nationale moldave démissionne de ses fonctions.
29 octobre 2015 : le gouvernement de Valeriu Streleț tombe après le vote d’une motion de censure déposée par les socialistes et les communistes. Il n’aura été aux affaires que quatre mois.
Décembre 2015 : plusieurs personnalités de la plateforme civique « Demnitate şi Adevăr » annoncent leur intention de créer un parti politique du même nom avec à sa tête l’avocat d’affaires Andrei Năstase. Dans le même temps, 14 députés communistes quittent leur formation.
20 janvier 2016 : le démocrate Pavel Filip, proche de l’oligarque Vlad Plahotniuc, devient premier ministre. L’opposition proteste violemment devant le siège du parlement. Investi en quelques minutes par les députés, il prêtera serment dans nuit en catimini.
25 juin 2018 : la Cour suprême de Moldavie a confirmé l’invalidation de l’élection du candidat « anti-oligarchique » Andrei Năstase à la mairie de Chişinău prononcée une semaine plus tôt par une juridiction inférieure. L’UE considère cet acte comme la preuve de la « capture » du pouvoir judiciaire par le clan Plahotniuc.
24 février 2019 : Le Parti socialiste sort en tête des élections législatives, juste devant le Parti démocrate de Plahotniuc, lui-même talonné par le bloc ACUM de Maia Sandu et Andrei Năstase, qui devient la troisième force politique du pays.
7-14 juin 2019 : Après trois mois de négociations infructueuses pour former une nouveau gouvernement, le Parti socialiste « pro-russe » et le bloc ACUM « pro-européen » créent la surprise en formant une coalition, avec Maia Sandu en Première ministre. L’alliance est invalidée par la Cour constitutionnelle, qui démet le Président Igor Dodon de ses fonctions et dissout le Parlement, faisant le jeu du Parti démocrate (PDM), dont beaucoup estiment qu’il contrôle la justice du pays. Le PDM annonce des élections anticipées mais forts du soutien de la Russie et de l’UE, Maia Sandu et Igor Dodon ne se soumettent pas et tiennent tête à l’ancien gouvernement qui refuse de céder le pouvoir. Après une semaine de bras de fer au sommet d’un État à deux têtes, le PDM capitule et Plahotniuc fuit le pays.