Gazoducs
South Stream : Projet de gazoduc paneuropéen abandonné fin 2014 par Moscou. South Stream
devait relier la Russie à l’Europe occidentale dès 2015, avec une capacité de 63 milliards de m3 annuels, en passant sous la mer Noire vers la Bulgarie, puis l’Italie et l’Autriche. Son coût était estimé à 25 milliards d’euros. Le projet était porté par le russe Gazprom, avec le soutien de l’Italie et une participation d’EDF.
TurkStream : Projet qui a pris le relais de South Stream, inauguré en grande pompe en janvier 2020 à Istanbul. Baptisé aussi Turkish Stream, ce gazoduc transporte du gaz russe sous la mer Noire vers la Turquie, avant de filer vers les Balkans (Bulgarie, Macédoine du Nord, Serbie), puis la Hongrie et enfin l’Autriche. Capacité : 31,5 milliards de m3 annuels.
Trans Adriatic Pipeline ou TAP : Le gazoduc trans-adriatique achemine le gaz naturel azéri de la mer Caspienne vers le marché européen. Ses tuyaux partent de la frontière Grèce-Turquie, où il se raccorde au gazoduc transanatolien (qui traverse la Turquie) puis traversent la Grèce, l’Albanie et la mer Adriatique pour atteindre l’Italie à côté de San Foca. Sa construction s’est achevée fin 2020. Un tronçon reliant la Bulgarie depuis la Grèce est toujours en chantier et un projet d’extension est envisagé depuis l’Albanie vers le Monténégro, la Bosnie-Herzégovine et la Croatie.
EastMed : D’une longueur d’environ 2 000 km, dont une grande partie sous-marine, ce gazoduc doit transporter entre 9 et 11 milliards de m3 de gaz par an depuis les réserves offshore au large de Chypre et d’Israël vers la Grèce, puis le reste de l’UE, en contournant la Turquie. Sa mise en service a été reportée à 2027 alors que les États-Unis ne semblent plus soutenir ce projet.
Nabucco : Projet de gazoduc reliant l’Iran, le Caucase et les pays d’Europe centrale initié en 2002 et soutenu à l’origine par l’Union européenne et les États-Unis, mais devenu peu probable dans sa globalité. Sa position au cœur de la Turquie était censé permettre de le relier, à terme, aux réseaux de transport syrien et surtout irakien. D’une longueur totale de 3300 km, il aurait une capacité maximale de 31 milliards de m3 de gaz par an. Une partie de ce tronçon est aujourd’hui intégré à TurkStream. Et au lieu de remplacer le gaz russe, il a au contraire permis de le renforcer.
Quelques chiffres
En 2022, la Bulgarie dépend à 77% du gaz russe et sa seule raffinerie de pétrole appartient à Lukoïl. En 2008, Gazprom est devenu l’actionnaire majoritaire de Nis Petrol, la compagnie pétrolière nationale de Serbie. Belgrade dépend aussi quasiment exclusivement de la Russie pour son approvisionnement en gaz via Turkstream (89%). Il en va de même pour ses voisins : Macédoine du Nord (100%), Monténégro, Bosnie-Herzégovine (100%). Mais aussi pour la Moldavie (100%). La Croatie dépend aussi aux 2/3 (68%) de la Russie pour son gaz, la Grèce pour la moitié (51%). Seule la Roumanie fait exception : à peine 10% de son gaz vient de Russie.