Blog • At the Border / Na Granici / Frontière : de quel film parle-t-on ?

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Ça y est ! Après moult réflexion, l’idée d’écrire un blog sur mon projet de film en Serbie prend forme. Le projet a déjà une page Facebook, une vidéo Youtube et une page de micro mécénat. Maintenant, il a un blog !

L’idée, déjà très avancée, est de tourner un court métrage en Serbie cet été. Il s’agit d’un court métrage de fiction, qui aborde pourtant un thème très actuel : les frontières et les migrants illégaux. Le sujet a déjà été abordé sous la forme du court métrage, mais à ma connaissance, le plus souvent sous la forme de films montrant les conditions pénibles de l’émigration et les multiples obstacles dressés devant les réfugiés et migrants. Dans « At The Border / Na Granici / Frontiere » rien de tout cela ! Ce film est une fable, qui met en scène une situation qui n’existe pas. Une vague d’émigrants de pays dits « de l’Ouest » veut se rendre dans un pays des Balkans, en l’occurrence la Serbie, mon lieu de résidence et où sera tourné le film. Mais cette vague se heurte aux frontières. Voici quelques détails sur la trame.

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Nous sommes en 2019, futur très proche, mais le monde dans lequel nous visons a un peu évolué. Les pays riches, dans leur poursuite de la richesse, sont devenus une zone insensible, déshumanisée à tel point que la population dans son ensemble a oublié ce qu’étaient les sentiments, la joie de vivre. Pour échapper à cette misère émotionnelle, une seule solution, émigrer, ce que bien sur seuls les plus riches peuvent se permettre. Il reste en Europe un pays où la joie de vivre est encore présente. C’est la Serbie. Et donc les « riches » de l’Union Européenne et de « L’Ouest » veulent émigrer massivement dans le petit pays, plutôt pauvre, mais heureux. Cet afflux soudain d’émigrants pose un problème à la Serbie, qui par mesure de précaution, décide de fermer ses frontières aux riches. Ces derniers doivent donc tenter de franchir la frontière clandestinement pour arriver dans la nouvelle terre promise.

Dans ce nouveau monde aux valeurs inversées, le personnage principal, un Français, veut se rendre lui aussi en Serbie, non tant pas parce qu’il est riche, mais plutôt parce qu’il est amoureux d’une Serbe. Il tentera plusieurs fois de passer. Un exercice difficile, car la police des frontières serbe est la pour l’en empêcher.

Pourquoi cette fable ? le sujet des migrations et des frontières est très présent . C’est un problème majeur, du point de vue des gouvernements des pays d’Europe de l’Ouest et d Amérique du Nord. La solution proposée par ces gouvernements est le plus souvent sécuritaire. Hélas il faut se rendre à l’évidence : cette façon de réguler l’émigration ne fonctionne pas. Personne pourtant ne la remet sérieusement en cause. Le débat commence même à désintéresser le grand public, qui, confronté aux informations sur les drames de l’émigration, perd peu à peu toute empathie pour ces migrants, qu’ils se noient en mer ou meurent de soif dans divers déserts. Nous ne prétendons pas détenir la solution miracle à la question des migrations clandestines et des frontières fermées, mais le simple fait d’exposer le problème sous un jour nouveau, inédit, par un film où le spectateur pourra facilement s’identifier au migrant, permettra d’entamer une nouvelle réflexion sur le sujet. Autre point important du film : Il n’y a pas de « bons » et de « mauvais » dans cette histoire. Simplement des gens qui, pour des raisons ; des croyances et avec des méthodes différentes, sont à la recherche d’une vie meilleure.

Comme je le disais en début de post, le projet est bien avancé, avec un scénario, un casting presque complet, une équipe technique, les premiers repérages effectués. Reste à voir si tous les éléments seront vraiment réunis pour un tournage cet été.

Laurent Rouy