Chisinau (Moldavie), Bucarest (Roumanie)

Photo concert : « Sur les traces du front d’Orient »

Du au

« Sur les traces du front d’Orient », est un photo concert joué par le groupe strasbourgeois OZMA et mis en scène par Jean-François Pey. Au croisement du cinéma et du concert, l’expérience mêle normalement la vidéo et la musique, mais dans le cas de « Sur les trace du front d’Orient » l’iconographie filmée étant très rare et souvent de mauvaise qualité, le réalisateur et les musiciens ont choisi de faire appel à des archives photographiques, compte tenu de l’abondance et de la qualité des fonds existants auxquels ils ont eu accès notamment aux Archives d’Epinal.

Le résultat prend la forme d’un spectacle d’une heure et quart, qui se regarde comme un film de cinéma. Alors que les musiciens sont placés de part et d’autre de l écran, dans la pénombre, les images de la guerre 14 18, classées par thématiques et non par pays ni chronologiquement, s’égrènent à l’écran. Le rythme de la projection est ici fondamental, car avec ce genre d’exercice, le risque est grand de finir par ressembler à un diaporama banal. Mais le réalisateur parvient à donner du dynamisme et du mouvement aux images fixes, et la musique, d’abord calme et sur un de mode jazz assez classique, peu à peu s’enhardit, puis crée une tension quant à l histoire des anonymes ressuscités dans des teintes argentées. Il faut peut-être une quinzaine de minutes pour « entrer » dans le film, et pour que, imperceptiblement, les images et la musique se mêlent vraiment et cessent de devenir une expo photo en musique, pour se mettre à fonctionner comme un film de cinéma, avec ses rebondissements, son suspens, ses retournements.
Edouard Seroguillaume et Stéphane Scharlé, respectivement bassiste et batteur, et aussi fondateurs du groupe OZMA, avaient commencé à travailler sur le projet avec le dessinateur de bandes dessinées Tardi et sa compagne chanteuse Dominique Grange.

Le projet n’avait pas abouti mais s’était transformé en un premier photo concert beaucoup représenté en France en 2014 et présenté en « off » du festival d’Avignon en 2015. La version présentée dans la mini tournée actuellement en cours est une version retravaillée pour évoquer le front d’Orient. « La mise en image suit des techniques cinématographiques, expliquent t’ils. Le but est bien sur de dépasser le diaporama ou le spectacle pédagogique. Nous avons choisi avant tout des images qui nous ont touchées, qui ont été ordonnées par thèmes mais qui montrent avant tout notre regard. Il y a là 800 archives que nous avons utilisé pour plonger le spectateur dans l époque. »

Le groupe OZMA est composé de Tam Devilliers (guitare), Edouard Seroguillaume (basse), Stéphane Scharlé (batterie) et Julien Morales (technique).

À voir :
• à Chisinau le 14/9 à 20 heures, au cinéma Odéon. Entrée libre
• à Bucarest, le 15/9 au Musée National d’Histoire de Roumanie. Horaire et entrée à confirmer).