« On se souviendra de 2015 comme d’une année au cours de laquelle l’Europe a lamentablement échoué à prendre ses responsabilités et à répondre aux besoins urgents d’assistance et de protection de plus d’un million d’hommes, de femmes et d’enfants », estime MSF. Le rapport est très critique envers une Europe qui a « grandement aggravé la soi-disant ’crise des réfugiés’, ainsi que la santé et le bien-être de toutes ces personnes en fuite ».
Rappelant que près de 3 800 personnes sont mortes en tentant de traverser la Méditerranée l’an dernier, MSF dénonce le refus européen de proposer « des alternatives légales et sûres à la traversée mortelle de la mer, qui a poussé plus d’un million de personnes dans les bras des passeurs et dans des bateaux surpeuplés ».
MSF fustige aussi les conditions d’accueil, notamment en Grèce où les autorités ont, « failli à mettre en place un système de réception humain et adéquat », notamment pour l’enregistrement des migrants. « Pire, souligne le rapport, elles ont activement empêché les organisations humanitaires de s’organiser pour couvrir ces manquements. »
Enfin l’ONG s’indigne des « décisions unilatérales et irresponsables de fermer les frontières » en Europe et du « manque de coordination entre les Etats membres qui ont joué avec la santé, la dignité et le bien-être des migrants, en ouvrant puis fermant leurs frontières, de manière dangereusement capricieuse ».
En conséquence, la majorité des maladies traitées par les équipes de MSF en Europe « pourraient être évitées si un passage sécurisé et des conditions de réceptions décentes étaient en place », qui rapporte qu’en Serbie, 80% des consultations sont liées aux conditions difficiles du voyage, comme les infections respiratoires (42%), les traumatismes et les maladies musculo-squelettiques (19%) et les maladies de la peau (9%).