Monténégro : l’inquiétant procès d’un journaliste d’investigation

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Au terme de quatorze mois de détention provisoire, le procès du journaliste d’investigation monténégrin Jovo Martinović a enfin commencé à Podgorica. Ce journaliste respecté est accusé de trafic de drogues, une accusation démentie par le principal témoin.

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Par la rédaction

(Avec BIRN) — Jeudi 1er décembre, le journaliste monténégrin d’investigation Jovo Martinović présentait sa défense devant le tribunal de Podgorica. L’homme s’est dit innocent de toutes les charges pesant contre lui, expliquant n’avoir eu des relations avec trois des 17 autres prévenus que dans un cadre journalistique. Jovo Martinović a déjà passé 12 mois en détention provisoire. La juge Vesna Pean a refusé la libération demandée par ses avocats.

Jovo Martinović a expliqué qu’il a travaillé durant plusieurs années sur le crime organisé, la corruption et le terrorisme dans les Balkans, notamment sur les plantations de cannabis en Albanie. Le journaliste est accusé depuis avril dernier d’appartenir à un groupe criminel. Il avait été arrêté avec 17 autres citoyens monténégrins, lors d’une opération menée en coopération avec la police croate.

Le journaliste aurait notamment été en contact avec Duško Martinović, un membre de la bande des « panthères roses », auteur d’une attaque à main armée à Saint-Tropez, en 2005. Lundi, ce dernier a souligné devant la cour que Jovo Martinović n’était « pas coupable » et qu’il n’avait rien à voir à les faits dont on l’accuse. « Je l’ai rencontré quand j’étais en prison à Spuž, en 2012. Il est venu me voir plusieurs fois avec un réalisateur américain qui faisait un reportage sur ma vie », a-t-il expliqué.

Depuis septembre, plusieurs organisations internationales appellent à la libération de Jovo Martinović, notamment la Fédération européenne des journalistes et Reporters sans frontières. Le gouvernement monténégrin affirme de son côté ne pas pouvoir entraver l’action de la justice.

« Journaliste respecté qui enquête sur la criminalité et la corruption, Jovo Martinović, a passé onze mois derrière les barreaux sans qu’aucune preuve réelle n’ait pu être présentée contre lui », rappelait ainsi en septembre dernier Human Rights Watch.


Cet article est produit en partenariat avec l’Osservatorio Balcani e Caucaso pour le Centre européen pour la liberté de la presse et des médias (ECPMF), cofondé par la Commission européenne. Le contenu de cette publication est l’unique responsabilité du Courrier des Balkans et ne peut en aucun cas être considéré comme reflétant le point de vue de l’Union européenne.