Liberté de la presse au Monténégro et en Serbie : une victoire contre la haine

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La Cour d’appel de Belgrade a confirmé le jugement émis en décembre dernier contre le site E-Novine, reconnu coupable de diffamation envers la journaliste monténégrine Milka Tadić-Mijović. E-Novine, équivalent ordurier des tabloids sur Internet, a cessé de paraître le 22 juillet.

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Milka Tadić-Mijović
© Twitter

La Cour d’appel de Belgrade a condamné vendredi le site d’informations E-Novine à payer 8 000 euros de dommages et intérêts pour avoir porté atteinte « à l’honneur et à la réputation » de la journaliste monténégrine Milka Tadić-Mijović. La Cour a jugé « dégradants pour la personnalité de la journaliste » une série d’articles abjects publiés en 2013 et 2014, ainsi que des commentaires insultants sous les photographies accompagnant les textes.

La rédaction d’E-Novine a annoncé vendredi l’arrêt du site, huit ans après sa fondation. Le rédacteur en chef, Petar Luković, a affirmé que le site avait été obligé de se battre contre « la terreur des médias, la haine de l’extrême droite et de la fausse gauche, et la terreur de la Haute Cour ». De fait, de nombreuses personnalités de la politique, de la culture et des médias avait porté plainte contre E-Novine pour diffamation, ce site s’étant spécialisé dans les attaques personnelles et les propos insultants. Lié à l’homme d’affaires Stanko Subotić Cane, E-Novine entendait défendre de la sorte la politique de MM. Đukanović et Vučić, toute critique contre les hommes forts du Monténégro et de Serbie faisant l’objet d’une attaque immédiate.

Milka Tadić-Mijović, ancienne journaliste à l’hebdomadaire indépendant monténégrin Monitor, travaille actuellement au Centre pour le journalisme d’investigation, CIN. Connue pour ses enquêtes, sa liberté de ton et ses critiques contre Milo Đukanović, elle a été victime d’une violente campagne de diffamation par les médias pro-gouvernementaux en 2013 et 2014.

E-Novine a également publié des propos injurieux à l’égard du Courrier des Balkans, que le site accusait de faire partie d’une « mafia des médias » réunissant également l’hebdomadaire Monitor et le quotidien Vijesti. Nous avons choisi de ne jamais répondre à ces attaques, tant était grossier et ridicule le ton choisi par M. Luković.

Nous nous réjouissons de la décision de la Cour d’appel de Belgrade, et saluons notre collègue MIlka Tadić-Mijović.


Cet article est produit en partenariat avec l’Osservatorio Balcani e Caucaso pour le Centre européen pour la liberté de la presse et des médias (ECPMF), cofondé par la Commission européenne. Le contenu de cette publication est l’unique responsabilité du Courrier des Balkans et ne peut en aucun cas être considéré comme reflétant le point de vue de l’Union européenne.