Le TOP 10 des meilleurs joueurs et joueuses de tennis des Balkans

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Longtemps, le tennis a été le parent pauvre du sport dans les Balkans. Dominée pendant près d’un demi-siècle par des régimes communistes qui privilégiaient les disciplines collectives, la région a longtemps regardé de loin les exploits des artistes de la petite balle jaune. Mais aujourd’hui, les champions balkaniques dominent les courts.

1. Novak Đoković

Avec ses 24 titres du grand-chelem, ses 6 masters et ses 39 masters 1000 (record), le tennisman serbe ne pouvait qu’être en tête de ce classement. En 2011, 2015 et 2019, le « Djoker » a même réalisé deux petits chelem. Il a terminé N°1 du classement ATP en 2011, 2012, 2014, 2015, 2018 et 2019. Avec dix titres, il détient le record de victoires à l’open d’Australie. Merci qui ? Merci Bjorg (non, non, pas Borg) et ses produits sans gluten ! Fervent orthodoxe, Nole a fait des dons aux monastères de Gračanica (Kosovo) et du mont Athos.

N’oublions pas son humour sans pareil sur le circuit ATP...

2. Ilie Năstase

Premier N°1 officiel de l’histoire du tennis (en 1973), le Roumain Ilie Năstase est resté célèbre pour son « sens du spectacle », comme l’écrit si bien Wikipedia. Le sourire aux lèvres, il a remporté 87 tournois en simple et 55 en double entre 1969 et 1985, avec une prédilection pour la terre battue. Năstase, ce n’est donc pas qu’une paire d’Adidas (une remarque qui vaut aussi pour Stan Smith). Sinon, Ilie Năstase est le 6e plus grand séducteur du monde en 2010 selon le magazine Maxim qui lui prête pas moins de 2 500 conquêtes féminines....

En 1987, le don juan tout juste retraité des courts sortait son unique 45 tours avec en Face A Globe Trotter Lover, régulièrement citée comme l’une des pires chansons de sportifs. Voilà qui amusait follement Serge Lama et Michel Drucker.

3. Monica Seles

Monica Seles nait à Novi Sad en 1973 dans une famille hongroise. Après ses premiers coups dans la petite balle jaune à 5 ans sur la côte Adriatique, son père Károly lui bricole un court improvisé devant l’immeuble où vit la famille. Ses rugissements et ses coups frappés violemment à deux mains l’amènent à la tête du classement WTA début 1991 alors qu’elle n’a pas 18 ans. Poignardée par un supporter allemand fan de Steffi Graf deux ans plus tard, elle ne retrouvera jamais son niveau. Monica Seles a pris la nationalité américaine en 1994.

En 2002, American Express utilisait ses célèbres « grunts », aujourd’hui si familiers dans le tennis féminin, pour une publicité

https://www.youtube.com/watch?v=unyOKN4LS8I

4. Goran Ivanišević

En s’imposant (enfin) à Wimbledon en 2001 (après avoir échoué en finale en 1992, 1994, 1998), l’immense serveur croate fut le premier joueur de tennis issu de la Yougoslavie à remporter un titre du Grand Chelem (en 1977, la Slovène Mima Jaušovec fut la première joueuse à réussir cet exploit). Goran Ivanišević, c’est surtout le plus grand serveur de l’histoire du tennis, toujours détenteur du nombre maximal d’aces servis sur une saison (1 477 en 1996), même si son record total a depuis été battu par un autre Croate, Ivo Karlović. Goran Ivanišević a atteint la place de N°2 à l’ATP en 1994, derrière l’intouchable Pete Sampras.

Mais au fait, comment ça se prononce vraiment « Ivanišević » ?

https://www.youtube.com/watch?v=0Yr4dk2pxUA

5. Jelena Janković

Avant de devenir joueuse de tennis professionnelle, la jeune Belgradoise a étudié le piano. Pourtant, son jeu n’est pas réputé pour sa finesse, mais plutôt pour sa puissance, comme celui de son idole Monica Seles. Solide du fond du court, elle possède l’un des meilleurs revers long de ligne du circuit WTA. Un coup qui l’a porté à la tête du classement mondial à deux reprises. Prudente, Jelena Janković a étudié l’économie en parallèle à sa carrière tennistique.

Quelles sont les quatre raisons d’aimer Jelena Janković ?

6. Ana Ivanović

Quand elle était petite, Ana Ivanović a appris à jouer au tennis dans une piscine. Sa faim de petite balle jaune tient aussi à la réussite de Monica Seles, l’une des rares bonnes nouvelles pour la Serbie des années 1990. C’est un fonds d’investissement suisse qui lui a payé sa formation tennistique pour parvenir au plus haut niveau. Prévoyante, la jolie Serbe a aussi signé un contrat à vie avec Adidas. Mais depuis quelques années, elle peine à retrouver le niveau qui l’a menée à la tête du classement WTA en 2008, l’année où elle a remporté Roland Garros.

Quelques confidences, en voiture direction de Roland-Garros...

7. Simona Halep

Pour beaucoup, en Roumanie, le tennis se résume à Ilie Năstase, voire à Ion Tiriac, le flambeur joueur de double aujourd’hui reconverti dans le business. Tout le monde a oublié la victoire de Virginia Ruzici en 1978 à Roland Garros. Depuis 2008, Simona Halep redore le blason du tennis roumain, aujourd’hui en bien mauvaise posture, comme le reste du sport. Elle est devenue une icône en Roumanie et même le président Iohannis a chanté l’hymne national avec elle sur un court.

Simona Halep vs Serena Williams, le clash.

8. Ivan Ljubičić

Le Croate, né à Banja Luka (Bosnie-Herzégovine) en 1979 d’un père croate et d’une mère bosniaque, n’a remporté qu’un seul titre important, au Master d’Indian Wells. Mais il peut se targuer d’avoir longtemps figuré parmi les tout meilleurs joueurs mondiaux, squattant souvent la 3e ou la 4e place au classement ATP. Avec son crâne lisse et son bandeau, il était célèbre pour son jeu solide, basé sur un service puissant. Sa carrière a commencé relativement tard, la faute à la guerre : sa famille, réfugiée, a longtemps été sur la route, passant par la Slovénie, la Croatie, la Hongrie et l’Italie.

D.R.

9. Miloš Raonić

Le géant canadien (1m96) est né à la toute fin de l’année 1990 dans la capitale monténégrine, qui portait encore son nom yougoslave, Titograd. C’était quelques mois avant que la fédération socialiste ne plonge dans la guerre et que ses parents s’exilent en Amérique. Aujourd’hui, sa famille est retournée au Monténégro. Comme Goran Ivanišević, Miloš Raonić s’appuie sur son service dévastateur pour faire mal à ses adversaires. Il est le 6e joueur à avoir dépassé les mille aces sur une saison (2012), mais il lui reste à perfectionner encore son jeu, s’il veut jouer les tout premiers rôles sur le circuit ATP.

Et en slow motion, c’est comment Miloš Raonić ?

10. Slobodan Živojinović

Slobodan Živojinović dit Boba figure ici pour trois raisons : d’abord parce qu’il fut le premier joueur yougoslave N°1 ATP en double, ensuite parce qu’il est le mari de la diva du turbofolk, Lepa Brena et enfin parce qu’il a récemment révélé avoir flirté avec la princesse Diana à la fin des années 1980. Retraité, le grand Slobodan (1m98) a aussi présidé la fédération serbe de tennis.

En 1989, Lepa Brena cherchait encore son Boba.

https://www.youtube.com/watch?v=11lK0YntRbE

Bonus

Jelena Genčić

Sa mort le 1er juin 2013 avait bouleversé Novak Đoković au point de lui faire perdre sa demi-finale épique à Roland Garros contre Rafael Nadal. Le Serbe avait alors déclaré avoir perdu sa « deuxième mère ». L’ancienne handballeuse et tenniswoman yougoslave aura eu une influence majeure sur l’éclosion du tennis dans les pays issus de l’ancienne Fédération socialiste. C’est elle qui a notamment découvert Monica Seles et le petit Nole, quand il n’avait que cinq ou six ans. La vieille dame lui aurait ouvert les yeux sur la spiritualité asiatique, l’initiant au taï chi et au yoga.

Avec son protégé...

Nikola Pilić

Né à Split en 1939, Niki Pilić a fait partie des « Handsome Eight » (les huit beaux gosses), les premiers joueurs « professionnels » de tennis, qui signèrent fin 1967 un contrat avec l’entrepreneur de la Nouvelle Orleans David Dixon qui avait fondé le World Championship Tennis, prélude à la création du circuit ATP. En tant que joueur, son palmarès se résume à une victoire en Grand Chelem en double (US Open 1970), mais en tant qu’entraîneur, il peut se targuer d’avoir remporté la Coupe Davis avec trois nations différentes (Allemagne, Croatie, Serbie).

D.R.