Osservatorio sui Balcani

Bosnie : « ça pourrait être pire », chronique d’un retour dans une ville fantôme

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« On ne va à Prozor que s’il le faut vraiment ». Même quand on est née dans cette bourgade de Bosnie centrale, on ne s’y rend qu’en traînant les pieds. Récit d’une journée hagarde, dans une ville où le temps s’étire, où il n’y a plus rien à faire à part oublier. Criminels de guerre, ivrognes, jeunes désoeuvrés, fonctionnaires au regard fuyant… Le tableau du Prozor d’aujourd’hui vous laisse un goût bien amer.

Le 12 mars 2010 Par Azra Nuhefendić Samedi dernier, contrairement à l’habitude, il n’y a pas eu de match de basket à Prozor. Le joueur clé, Darko Dolić, se trouvait en prison. Ce n’est pas n’importe qui – et quand bien même, tout le monde se connaît à Prozor, bourgade de la Bosnie centrale. Sa réputation, Dolić ne la doit pas à ses talents de basketteur, mais à d’autres « jeux » qu’il pratiquait pendant la guerre en Bosnie. Du haut de ses vingt ans, il s’y est distingué : il maltraitait, torturait les Musulmans de Prozor, saccageait les maisons, violait les Musulmanes – dont l’une d’entre elles, mineure, à plusieurs reprises. (…)

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