Attentat de Nice : la violence et la nécessité du vivre-ensemble

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Le Courrier des Balkans tient à exprimer sa profonde émotion après le tragique massacre de Nice, ses pensées pour les victimes, sa solidarité avec toutes leurs familles, leurs amis. Cette tragédie doit néanmoins plus que jamais nous obliger, en France comme dans tous les pays des Balkans, à défendre la nécessité du vivre-ensemble.

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Par la rédaction

Il suffit d’un camion fou pour tuer 84 personnes, et aucune mesure de sécurité, aucun déploiement policier ou militaire ne semble être capable d’empêcher ce type de passage à l’acte. D’après les informations disponibles vendredi matin, l’attentat de Nice aurait été « salué » mais pas « revendiqué » par les terroristes de l’État islamique. L’enquête devra apporter des précisions sur la personnalité du kamikaze, ses motivations, les éventuels réseaux et soutiens dont il disposait. Ce geste semble néanmoins répondre aux appels répétés par la propagande de Daesh, appelant à commettre partout des attentats.

Des questions légitimes sur le fonctionnement des services de renseignements français, sur l’utilité de l’état d’urgence commencent déjà à être posées. Des polémiques, peut-être fondées peut-être vaines et exagérées, ne vont pas manquer de s’étendre. La question essentielle, toutefois, n’est pas une question de police : elle est d’essayer de comprendre pourquoi un jeune homme, vivant en France, peut décider de basculer dans une telle folie meurtrière.

La paix est la responsabilité de tous et de chacun

La violence nourrit toujours la violence, et la violence est plus présente que jamais en Europe et à ses portes, violences des guerres au Proche-Orient, violences dont les réfugiés sont victimes. Le scénario politique ourdi par l’Etat islamique est celui du « choc des civilisations » : tomber dans ce piège plongerait le monde entier dans une catastrophe inouïe.

Les Balkans ont connu une histoire particulière de la violence, des provocations qui attirent des représailles, suscitant de nouveaux actes de barbarie dans une chaîne d’horreur sans fin. Cette expérience récente d’une guerre en Europe rappelle avant tout que la paix est la responsabilité de tous et de chacun — car, dans ces guerres des Balkans, les « justes » n’ont pas manqué, en Bosnie-Herzégovine, au Kosovo, en Serbie, dans toutes les communautés, ceux qui ont refusé les logiques de haine, souvent au risque de leur propre sécurité, parfois de leur vie.

Les gouvernement des Balkans, comme ceux de toute la planète, ont déjà multiplié les communiqués condamnant les attentats de Nice et assurant la France de leur solidarité. Ce geste est nécessaire. De même, les Communautés islamiques de tous les pays de la région n’ont jamais manqué de condamner les attentats — ceux de Paris, de Bruxelles ou d’Istanbul.

Il ne s’agit pas seulement de rappeler que de tels crimes représentent une abomination impardonnable aux yeux de tous les musulmans, mais que le développement de l’islamophobie dans les pays européens est précisément le but recherché par les terroristes et leurs mentors, ainsi que le rappelait le Premier Sommet international de lutte contre l’islamophobie, organisé fin juin à Sarajevo.