Monténégro : le journaliste Jovo Martinović doit être acquitté !

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Le journaliste d’investigation Jovo Martinović, condamné en première instance à 18 mois de prison malgré les preuves évidentes en sa faveur, a été condamné ce 8 octobre en appel à un an de prison par la Cour suprême de Podgorica. Avec Reporters sans frontières, de nombreux médias et organisations, dont Le Courrier des Balkans, appelaient à sa relaxe définitive.

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Le journaliste d’investigation Jovo Martinović.
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Dernière minute : La Cour suprême du Monténégro a confirmé ce 8 octobre la condamnation de Jovo Martinović a un an de prison. Reporters sans frontières parle d’une « journée noire » pour la liberté de la presse au Monténégro.


Spécialiste du grand banditisme dans les Balkans occidentaux, collaborateur de nombreux médias internationaux dont The Economist, The Financial Times, NPR ou la BBC, le journaliste Jovo Martinović – lauréat du prix Peter Mackler 2018 - a été condamné à 18 mois de prison le 15 janvier 2019 pour trafic de marijuana et association de malfaiteurs, malgré des preuves accablantes montrant que ses contacts avec le crime organisé étaient uniquement en lien avec la production de documentaires.

Le journaliste, qui a été arrêté le 22 octobre 2015 alors qu’il effectuait des recherches sur le trafic d’armes dans les Balkans, a passé près de 15 mois en détention. Son procès en appel aura lieu jeudi 12 septembre à Podgorica.

« Alors que tous les regards seront tournés sur l’amélioration du système judiciaire et de la situation des médias au Monténégro durant la conférence EU-Western Balkans Media Days 2019, qui se tient à Podgorica cette semaine, Reporters sans frontières demande aux autorités d’acquitter le journaliste et à l’ensemble des organisations internationales et des gouvernements occidentaux de soutenir cette requête », déclare Pauline Adès-Mével, responsable du bureau Union européenne-Balkans de RSF.

Un acquittement en appel serait un pas vers la liberté des médias et l’État de droit, le signe que le Monténégro aspire à se conformer aux normes de l’UE.

« Un acquittement en appel constituerait un pas vers la liberté des médias et l’État de droit, le signe que le Monténégro aspire à se conformer aux normes de l’UE », déclare Nora Wehofsits, chargée de plaidoyer au Centre européen pour la liberté de la presse et des médias (ECPMF). « ll est temps d’arrêter de poursuivre et d’intimider les journalistes d’investigation qui œuvrent pour la liberté d’informer. S’il était à nouveau condamné, Jovo Martinović serait le seul journaliste actuellement emprisonné dans la région UE-Balkans. » L’absence de justice et de protection des médias libres et indépendants au Monténégro est une source de préoccupation qui doit être traitée avec la plus grande importance car sans médias indépendants, puissants et sans pluralisme, il n’y a pas de société démocratique.

Il est urgent de lutter contre l’incitation à la haine contre les journalistes, de veiller à ce que les auteurs de crimes contre eux soient poursuivis et d’empêcher les ingérences du gouvernement dans les activités des médias au Monténégro, qui occupe la 104e place sur 180 pays au classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2019.

Signataires

Reporters sans frontières (RSF)
Article 19
Centre for Investigative Journalism of Montenegro (CIN-CG)
European Centre for Press and Media Freedom (ECPMF)
European Federation of Journalists (EFJ)
Index on Censorship
International Press Institute (IPI)
Le Courrier des Balkans
Osservatorio Balcani e Caucaso Transeuropa (OBCT)
Ossigeno per l’informazione (Italy)
South East Europe Media Organisation (SEEMO)