Par la rédaction
(Avec agences) — Parim Olluri, directeur du site d’information kosovar Insajderi, a été agressé dans la nuit de mercredi à jeudi en face de son appartement à Pristina. Lors de l’attaque, sa femme s’est évanouie, mais elle n’a pas été blessée. Connu pour ses enquêtes sur la corruption, l’ancien directeur de Jeta ne Kosove souffre de blessures légères et a été transporté à l’hôpital. La police a ouvert une enquête, mais les agresseurs et leurs mobiles sont pour l’heure inconnus.
« Je soupçonne que l’attaque est liée aux articles que j’ai écrit en tant que journaliste », a déclaré Parim Olluri à la télévision Dukagjini. Mardi, il avait en effet publié dans Insajderi une enquête intitulée « Si Adem Jashari était vivant, il serait millionnaire et corrompu ». Cette publication sur un « héros » de l’Armée de Libération du Kosovo, tué par les Serbes, avait aussitôt valu à Parim Olluri une série de menaces sur les réseaux sociaux.
Si Adem Jashari était vivant, il serait millionnaire et corrompu.
Shkelqim Hysenaj, de l’Association des journalistes du Kosovo (AGK), a fermement condamné l’agression. « L’attaque contre Parim Olluri est une terrible nouvelle », a-t-il déclaré à BIRN. « Nous demandons aux services de sécurité d’enquêter sur l’affaire aussi vite que possible et de traduire les criminels devant la justice. Cette agression est une tentative d’intimidation des journalistes et viole les principes de la liberté des médias. »
Les activistes ont exprimé leur soutien à Parim Olluri sur les réseaux sociaux grâce au hashtag #meParimin (« avec Parim »).
Le Président du Kosovo Hashim Thaçi a également fait part de sa réaction sur sa page Facebook, condamnant l’attaque : « L’agression du journaliste Parim Olluri est intolérable dans un pays que nous avons bâti sur les valeurs de la démocratie, du respect des droits de l’Homme et de la liberté d’expression. Je souhaite un prompt rétablissement à Parim et à sa femme, et je demande aux institutions compétentes d’agir rapidement et avec détermination afin de s’assurer que les agresseurs soient traduits devant la justice ».
Selon la police, 154 cas d’agression contre des journalistes ont été reportés depuis 1999 au Kosovo, et 17 font toujours l’objet d’une enquête.
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Cet article est produit en partenariat avec l’Osservatorio Balcani e Caucaso pour le Centre européen pour la liberté de la presse et des médias (ECPMF), cofondé par la Commission européenne. Le contenu de cette publication est l’unique responsabilité du Courrier des Balkans et ne peut en aucun cas être considéré comme reflétant le point de vue de l’Union européenne.
